Les animaux menacés et en voie de disparition

les animaux menacés

Destruction de leur habitat, incendies, sécheresses à répétition, braconnage… Les animaux sauvages sont en recul un peu partout sur la planète, majoritairement du fait des activités humaines. Pourtant essentielles à l’équilibre de la nature et à la vie sur Terre, c’est aujourd’hui une espèce sur trois qui est menacée de disparition, sur environ deux millions d’espèces connues. Un chiffre certainement sous-évalué compte tenu de la vaste proportion d’espèces que nous ne connaissons pas encore.

Depuis une soixantaine d’années, la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) fait office d’inventaire de référence de l’état de conservation mondial des espèces animales et végétales. Plusieurs milliers d’espèces y sont déjà considérées comme menacées, certaines en déclin, d’autres frôlant dangereusement l’extinction. Parmi elles, plus de 6000 espèces sont reconnues comme «en danger critique» et 873 sont désormais totalement éteintes.

Malgré tout, les pressions se poursuivent et les mesures de protection ne se mettent en place que très progressivement sous l’impulsion d’associations et d’organismes indépendants, souvent bien avant celle des gouvernements. En conséquence, rares sont les programmes de conservation à offrir pour l’heure des résultats satisfaisants.

Liste de 20 animaux en voie de disparition

Bien plus que cette courte liste, on recense aujourd’hui plus de 15 000 espèces animales menacées d’après l’organisation de l’UICN dont 41% des amphibiens et 33% des coraux constructeurs de récifs.

Un triste classement, où l’on retrouve la France à la 10ème place des pays abritant le plus d’espèces menacées, animaux et végétaux confondus. Soit 1606 espèces en sursis. La Liste rouge de l’UICN répartit chaque espèce ou sous-espèce dans neuf catégories différentes, allant de la préoccupation mineure au danger critique d’extinction et jusqu’à l’extinction totale. Mais il nous est aussi possible de regrouper les espèces menacées par leurs différents embranchements.

État de l'environnement en France

Les mammifères en voie de disparition

S’ils appartiennent à la grande famille des vertébrés comme les oiseaux et les poissons, les mammifères se distinguent globalement par leurs poils et par le fait que la plupart allaitent leurs petits. On y retrouve notamment les primates, les félins, les rongeurs et même les cétacés, tous vivipares hormis l’ornithorynque qui fait office d’exception en pondant des œufs.

Sur plus de 5000 espèces de mammifères en tout, plus de 80 sont d’ores et déjà considérées comme éteintes. Impossible désormais de croiser le grizzly mexicain ou le vison de mer, qui parcourait les zones côtières d’Amérique du Nord jusque dans les années 70. Environ 1200 autres sont aujourd’hui menacées, des espèces les plus minuscules à la colossale baleine bleue.

75 mammifères en voie de disparition
Le panda roux

Le panda roux

Doté d’une fourrure épaisse lui permettant de résister au froid, le panda roux se retrouve en haute altitude entre la Chine, l’Inde et le Népal.

Grand amateur de bambou, le mammifère souffre du déclin de sa principale source de nourriture causée par l’expansion humaine.

Dans l’Himalaya oriental, les populations d’Hommes ont doublé en quelques décennies tandis que le panda roux a reculé de près de 50%.

Statut de conservation UICN

Le panda roux

La baleine bleue

Pas de répit pour le plus grand mammifère marin de la planète. En un siècle seulement, les baleines bleues sont passées de 250 000 individus à 5000.

En cause notamment, la surpêche et l’acidification des océans qui perturbe les cycles migratoires et la recherche de nourriture.

Statut de conservation UICN

La baleine bleue

La baleine bleue
L'ours polaire

L'ours polaire

Une peau noire, de petites oreilles, des pattes légèrement palmées, l’ours polaire s’est parfaitement adapté au climat arctique.

Aussi à l’aise dans l’eau que sur la neige fraîche, le plus grand carnivore terrestre est pourtant devenu l’un des symboles du réchauffement climatique tandis que son territoire, la banquise, ne cesse de disparaître année après année.

Statut de conservation UICN

L'ours polaire

Le tigre

Sauvé de justesse de l’extinction il y a quelques années, à l’époque où la chasse aux trophées était à la mode, le tigre est un super-prédateur connu pour être le plus grand félin sauvage.

Son déclin est désormais dû à d’autres facteurs tels que la mise en place de nouvelles cultures, le braconnage et la raréfaction de ses proies.

Statut de conservation UICN

Le tigre

Le tigre
L'Orang-Outan

L'Orang-Outan

Avec sa fourrure rougeâtre et ses bras puissants, l’orang-outan a notamment élu domicile dans les forêts tropicales indonésiennes où il peut grimper en hauteur à la recherche de nourriture.

Menacés par la disparition de leur habitat au profit de la culture de palmiers à huile, ce sont environ 25 orang-outans qui disparaissent chaque jour.

Statut de conservation UICN

L'Orang-Outan

Les autres mammifères menacés

Lion (Panthera leo)

Mythique et majestueux, le roi des animaux n'a aucun prédateur naturel. Pourtant, par la perte d’habitat, le déclin des proies ou le commerce d’espèces sauvages, le nombre de lions d'Afrique a chuté de plus de 40 % en 30 ans. Les 23 000 lions encore à l'état sauvage n’occupent plus que 8% de leur territoire initial, sous forme de populations réduites et isolées.

Koala (Phascolarctos cinereus)

Le koala fait partie de ces espèces ayant connu un déclin spectaculaire au cours des deux dernières décennies. Au-delà du défrichement effréné pour le développement agricole et urbain, ce sont aussi les maladies et les phénomènes météorologiques liés au climat qui entrent en jeu. De 10 millions il y a deux siècles, ils ne seraient plus aujourd’hui que 43 000 à l’état sauvage.

Gorille de l'Est (Gorilla beringei)

La destruction de son habitat en RDC ou en Ouganda, la migration de nouvelles espèces sous l’effet du changement climatique et le déclin de la disponibilité en nourriture ont poussé le Gorille de l’Est, ou gorille des montagnes, au bord de l’extinction. Les 5000 individus encore à l’état sauvage sont protégés dans toutes les régions qu’ils occupent.

Girafe (Giraffa camelopardalis)

Fascinante, majestueuse, la girafe est l’un des parfaits exemples de ce que l’on appelle l’extinction silencieuse. Les effets combinés du braconnage, des guerres civiles et de la perte de son habitat ont fait chuter ses populations de 40% en l’espace de 30 ans. 68 000 girafes survivent encore à l'état sauvage, réparties en troupeaux fragmentés et exposés à une multitude de menaces.

Hippopotame (Hippopotamus amphibius)

Le troisième plus gros mammifère terrestre n’est pas épargné par la menace d’extinction. Traqué pour sa viande et pour son ivoire, il faut aussi compter sur l’empiétement humain qui a décimé de larges zones de son aire de répartition historique. Aujourd’hui, l’espèce vit essentiellement dans des zones protégées, où ses populations continuent malgré tout de décliner.

Narval (Monodon monoceros)

Mi animal aquatique, mi créature féérique, le narval trône au sommet de la chaîne alimentaire et joue un rôle essentiel dans la santé globale du milieu marin. Le changement climatique, couplé à la chasse et aux pollutions humaines, met pourtant en péril sa survie dans les eaux arctiques qu’il occupe.

Guépard (Acinonyx jubatus)

Ce n’est pas la première fois au cours de son Histoire que l’animal terrestre le plus rapide au monde est menacé d’extinction. Rendu vulnérable par un rythme de reproduction particulièrement faible, le guépard a été chassé de 91% de son aire de répartition originelle. Les 7100 individus restants vivent essentiellement en Afrique, l’espèce étant pratiquement éteinte en Asie.

Morse (Odobenus rosmarus)

Reconnaissable entre tous avec ses longues défenses en ivoire, le morse subit de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique, comme l’essentiel des espèces arctiques. Avec le recul de la glace de mer stable qui constitue son lieu de reproduction et de repos, le mammifère voit son alimentation se réduire et s’expose à de nombreux risques à terre.

Panthère (Panthera pardus)

Si derrière le terme « panthère » se cachent une multitude de sous-espèces, toutes partagent la menace d’extinction que font peser sur elles les activités humaines. Fragmentation de leur habitat naturel par l’exploitation forestière, braconnage, conflits avec les populations humaines… Les panthères sont sur le déclin dans toutes les régions où elles se rencontrent encore.

Okapi (Okapia johnstoni)

Découvert en 1901, en République Démocratique du Congo, il n’aura fallu qu’un siècle à l’okapi pour rejoindre la liste des espèces en voie de disparition. De la guerre civile qui fait rage sur son territoire à l'exploitation forestière et la chasse, le ruminant a perdu 50 % de ses populations au cours des 15 dernières années.

Diable de Tasmanie (Sarcophilus harrisii)

Impossible aujourd’hui de rencontrer le plus grand marsupial carnivore au monde ailleurs que sur l'État insulaire de Tasmanie. Si les collisions avec les voitures ont causé bien des ravages, le déclin rapide du diable de Tasmanie est essentiellement attribué à la propagation d’une forme de cancer facial particulièrement agressif.

Quokka (Setonix brachyurus)

Triste destin pour l’ « animal le plus heureux du monde ». Originaire d’Australie, le quokka est exposé à la fois à la perte de son habitat et la prolifération d’espèces prédatrices telles que les renards. Des menaces aggravées par le changement climatique, et qui contraignent le petit marsupial à ne survivre plus que dans quelques forêts isolées.

Chimpanzé (Pan troglodytes)

Intelligent et sociable, le chimpanzé est une espèce depuis longtemps prisée pour la viande de brousse et le trafic illégal d’animaux de compagnie exotiques. S’ajoutent à cela d’autres menaces telles que l’expansion agricole qui grignote peu à peu son territoire, et les maladies infectieuses à propagation rapide comme le virus Ebola, qui ont fait des ravages parmi ses populations.

Lamantin (Trichechus manatus)

Véritable protecteur des herbiers marins, le lamantin est une espèce pacifique pour qui la cohabitation avec l’Homme est loin d’être facile. La perte d’habitat, la chasse illégale et les collisions avec les bateaux combinées ont placé les trois espèces du mammifère aquatique dans la catégorie des animaux vulnérables.

Lycaon (Lycaon pictus)

Si le lycaon a besoin de territoires larges et ouverts pour la chasse, il lui faut hélas composer avec des terres de plus en plus fragmentées. Alors la proximité avec les Hommes augmente, favorisant les conflits, les maladies et les collisions avec les voitures. Le lycaon est désormais l’un des carnivores les plus menacés d'Afrique.

Tamanoir (Myrmecophaga tridactyla)

Avec sa mauvaise vue et sa lenteur, il ne fait pas bon côtoyer les humains de trop près pour le tamanoir. La déforestation, le braconnage, les incendies et les accidents de la route ont fait disparaître le mammifère insectivore de certaines régions du Belize, du Guatemala, et du Costa Rica. Il reste vulnérable dans toutes les zones du Brésil où il vit encore.

Panthère des neiges (Panthera uncia)

Rendue presque invisible grâce à son camouflage dans les montagnes escarpées d’Asie, la panthère des neiges n’en reste pas moins victime de la chasse, de la perte de son habitat, du déclin de ses proies naturelles et des conflits entre l’Homme et l’animal. On estime qu’il reste actuellement 4000 à 7000 individus à l’état sauvage dans le monde.

Nasique (Nasalis larvatus)

Tandis que le défrichage se poursuit sur l’île de Bornéo, pour la production d’huile de palme notamment, le nasique fait partie de ces espèces mises à mal par le recul de leur habitat et la diminution de la disponibilité en nourriture. Mal protégé, le primate est déjà considéré comme éteint dans certaines parties de l’Indonésie.

Renard polaire (Vulpes lagopus)

Si le renard polaire a souffert du braconnage pour sa fourrure et de la maladie, c’est avant tout la diminution du nombre de ses proies principales qui le classent aujourd’hui parmi les espèces en danger critique d’extinction. Une menace étroitement liée au réchauffement climatique, les températures augmentant deux fois plus vite en Arctique que dans le reste du monde.

Mandrill (Mandrillus sphinx)

La viande de brousse séduit une clientèle aisée toujours plus nombreuse, et le mandrill fait définitivement partie des mets délicats d’Afrique centrale. Avec ses couleurs vives caractéristiques, l’espèce est ainsi largement victime du braconnage mais aussi de la déforestation, qui fait des ravages sur son habitat naturel.

Dugong (Dugong dugon)

Strictement marin, le dugong assiste depuis de nombreuses années à la perte des herbiers qui tapissent le fond des eaux côtières peu profondes, et qui constituent sa principale source de nourriture. L’espèce est déjà fonctionnellement éteinte en Chine, sous l’effet de la pollution marine, des prises accidentelles et de la dégradation de son habitat naturel.

Renard volant (Pteropus rufus)

Derrière l’appellation « renard volant » se cache une petite chauve-souris frugivore, élément clé de la dispersion des graines dans les forêts tropicales d’Asie du Sud-Est. Sa disparition, par la déforestation, l’introduction d’espèces envahissantes ou la chasse, pourrait entraîner des effets en cascade et mettre en péril le maintien de la biodiversité.

Dauphin Rose (Inia geoffrensis)

Dans les fleuves mythiques et anciennement sauvages d’Amérique du Sud, les aménagements vont croissant. Le dauphin rose, exposé à la pollution, au trafic fluvial et aux modifications de son territoire sous l’effet de la construction de barrages, frôle désormais le danger critique d’extinction.

Aye-aye (Daubentonia madagascariensis)

L'Aye Aye n'est pas seulement le plus grand primate nocturne du monde, il est aussi une petite créature au physique particulier. Si particulier en réalité qu’il est encore tué par les populations de Madagascar, qui y voient un mauvais présage. Avec la destruction de la forêt tropicale qui grignote son habitat, l’espèce est aujourd’hui l’une des plus menacées de l’île.

Loutre de mer (Enhydra lutris)

Chassée jusqu'à la quasi-extinction aux 18e et 19e siècles, la loutre de mer a vu ses populations se rétablir lentement, bien que toujours en deçà de leur nombre historique. L’espèce reste particulièrement vulnérable aux changements environnementaux naturels et aux facteurs humains tels que la chasse, les déversements d'hydrocarbures, les maladies infectieuses et la pêche commerciale.

Panda géant (Ailuropoda melanoleuca)

Ce n’est plus tant le braconnage qui menace le panda géant, mais la croissance humaine qui fragmente les forêts et nuit à sa capacité à se nourrir et à se reproduire. Les efforts de conservation restent encourageants, l’espèce étant passée de « En danger » à « Vulnérable ». Un peu plus de 2000 pandas géants vivent encore à l’état sauvage.

Pangolin de Chine (Manis pentadactyla)

Derrière son armure solide, le pangolin est le mammifère le plus braconné de la planète à la fois pour sa viande et la kératine de ses écailles, mais aussi pour sa peau, son sang et ses fœtus utilisés dans la médecine chinoise traditionnelle. Toutes les espèces de pangolins oscillent aujourd’hui entre Vulnérable et En Danger Critique d’Extinction.

Eléphant d'Asie (Elephas maximus)

Alors que l'Asie est le continent le plus peuplé au monde, l’étalement urbain, l’agriculture et l’exploitation minière se font souvent au détriment de la faune sauvage locale, dont fait partie l’éléphant asiatique. 70% d’entre eux vivent aujourd'hui en dehors des zones protégées, confrontés au risque de conflits avec l’Homme ou au braconnage qui alimente encore un marché florissant.

Maki Catta (Lemur catta)

31% de toutes les espèces de lémuriens sont sur le déclin, et le Maki Catta n’est pas épargné par les conséquences de la dégradation de son territoire, du braconnage et du trafic illégal d’animaux de compagnie. A cela s’ajoute le changement climatique, particulièrement observable sur l’île de Madagascar où réside le primate, et qui offre un terrain propice aux espèces envahissantes.

Addax (Addax nasomaculatus)

Les conflits armés, le développement des transports modernes dans le désert et l’exploitation pétrolière ont poussé l’addax au bord de l’extinction. Autrefois présent en nombre à travers les zones arides du Tchad et du Niger, l'ongulé le plus menacé de la planète compterait aujourd’hui moins d’une centaine d’individus, partagés en deux populations isolées.

Éléphant d'Afrique (Loxodonta africana)

Plus grand animal terrestre, l'éléphant d’Afrique erre encore dans les forêts et les savanes de 37 pays du continent. Sous les effets cumulés du braconnage pour le commerce international de l'ivoire et de la perte de son habitat, seuls 415 000 individus vivent toujours à l'état sauvage. Un nombre en constante diminution.

Vison d'Europe (Mustela lutreola)

Excellent nageur, le vison d’Europe est menacé à la fois sur terre et dans l’eau par l’introduction d'espèces concurrentes, les collisions avec des véhicules, et la destruction de son habitat. Pour les besoins de l’agriculture, son aire de répartition a été réduite de plus de 97 % depuis le milieu du XIXe siècle.

Binturong (Arctictis binturong)

Encore relativement peu étudié, on sait toutefois que le binturong est lourdement menacé par la perte d'habitat due à l'exploitation forestière et à l'agro-industrie, en particulier celle du palmier à huile. Dans certaines régions, le petit mammifère mi-ours, mi-chat, est aussi chassé pour la viande de brousse, la médecine traditionnelle et le commerce des animaux de compagnie.

Dhole (Cuon alpinus)

Présent autrefois sur la majeure partie du continent asiatique, le dhole a rejoint la liste des carnivores les plus menacés de la planète. A travers une aire de répartition très restreinte survivent encore moins de 2500 individus, mis à mal par la chasse illégale, la perte d'habitat, la concurrence avec les populations humaines et les grands prédateurs tels que le léopard et le loup.

Saïga (Saiga tatarica)

Passé de plusieurs millions à moins de 130 000 individus en l’espace de 25 ans seulement, l’antilope saïga est la victime d’un déclin spectaculaire. En cause, les décès massifs causés par le braconnage et les épidémies, que ne parvient pas à stabiliser le taux de fécondité pourtant très élevé de l’espèce.

Rorqual Commun (Balaenoptera physalus)

Situé au sommet de la chaîne alimentaire, le rorqual commun joue un rôle essentiel dans la santé globale des océans. La pêche pour son huile et sa viande en a pourtant fait une espèce en voie de disparition tandis que le changement climatique, la pollution sonore et le trafic maritime nuisent à sa capacité à se nourrir et à se repérer sous les eaux.

Babiroussa (Babyrousa celebensis)

Au cœur des jungles de l’île de Sulawesi, en Indonésie, vit encore le babiroussa, un étonnant cochon sauvage aux longues canines courbées. Tandis que la déforestation fait rage pour les plantations de palmiers à huile notamment, le petit mammifère est à la fois exposé au recul de son habitat et au braconnage pour sa viande.

Grand cachalot (Physeter macrocephalus)

Lourdement chassé durant des siècles pour son huile et sa graisse, le grand cachalot se rétablit doucement, protégé à travers le monde par des accords internationaux. La surpêche qui diminue ses sources de nourriture, l’exploitation pétrolière destructrice pour les fonds marins et les marées noires continuent toutefois d’en faire une espèce vulnérable.

Cheval de Przewalski (Equus ferus)

Autrefois le cheval sauvage le plus commun des steppes d’Asie centrale, le cheval de Przewalski est désormais en danger critique d'extinction, avec 2000 individus seulement encore à l’état sauvage. En cause, la perte de son habitat et sa vulnérabilité face à certaines maladies telles que l’herpèsvirus équin.

Ouistiti pygmée (Cebuella pygmaea)

Petit et mignon, le ouistiti pygmée a été chassé de manière intensive au cours des années 70 pour alimenter le marché illégal des animaux de compagnie. Mieux protégé aujourd’hui, le petit singe arboricole n’en reste pas moins vulnérable. Ses populations sont désormais étroitement surveillées.

Rhinocéros noir (Diceros bicornis)

Le XXe siècle aura été particulièrement meurtrier pour le rhinocéros noir. Après avoir frôlé l’extinction dans les années 90 sous l’effet du braconnage pour sa corne, l’espèce se rétablit doucement mais reste extrêmement vulnérable, l'instabilité politique en Angola, au Rwanda, et en Somalie compliquant les efforts de protection.

Chat Pêcheur (Prionailurus viverrinus)

Confronté à la destruction des zones humides asiatiques qui constituent son habitat de prédilection, le chat pêcheur souffre aussi du braconnage et de la disparition des populations de poissons d’où il tire son alimentation principale. Seuls 3000 individus vivent encore aujourd’hui à l’état sauvage.

Bison d'Europe (Bison bonasus)

Passé de vulnérable à quasi menacé sur la Liste rouge de l'UICN, le bison d’Europe revient de loin. Après avoir été chassée à l’état sauvage jusqu’à l’extinction au cours du XXe siècle, l’espèce a été progressivement réintroduite dans la nature grâce aux troupeaux existant encore en captivité. Elle reste soigneusement encadrée.

Hippopotame Nain (Choeropsis liberiensis)

L’exploitation minière et forestière ainsi que l’expansion agricole ne cessent de grignoter l’habitat de l’hippopotame nain, le forçant à côtoyer de plus en plus près les populations humaines, avec les représailles qui peuvent s’en suivre. Si les efforts de conservation se multiplient, grâce à la création de nouvelles aires protégées, l’espèce reste considérée comme en danger.

Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus)

Petit animal insectivore semi-aquatique emblématique de la région Occitanie, le Desman des Pyrénées est largement sur le déclin. En cause, la diminution galopante de son aire de répartition initiale, la prédation d’autres espèces et la pollution des cours d’eau qui nuisent à l’espèce déjà rendue vulnérable par sa faible diversité génétique.

Macaque de Barbarie (Macaca sylvanus)

Dans les forêts de l’Atlas et les montagnes du Rif, le macaque de Barbarie a connu un déclin saisissant à partir de la fin des années 90. Si les exportations massives du petit primate dues au commerce international sont aujourd’hui moindres et mieux encadrées, la déforestation croissante continue de remettre en question la survie de l’espèce sur le long terme.

Loutre géante (Pteronura brasiliensis)

Plus grand membre de la famille des mustélidés, la loutre géante dépend étroitement des écosystèmes aquatiques qu’elle occupe. Mais les rivières d’Amérique du Sud souffrent sous l’effet de la pollution au mercure et de la surexploitation du poisson. Également exposée à la déforestation et à la chasse illégale, l’espèce prédatrice est considérée comme « En danger » depuis 1999.

Ours à lunettes (Tremarctos ornatus)

Difficile actuellement d’envisager un avenir serein pour la seule espèce d’ours d’Amérique du Sud. Alors qu’environ 200 ours à lunettes sont chassés chaque année, la progression de l’exploitation minière et pétrolière ainsi que la construction galopante d’infrastructures au cœur de la forêt ont déjà réduit de 93% l’habitat initial du mammifère.

Indri (Indri indri)

Chassé pour sa viande, très mal adapté à la vie en captivité, l’indri fait partie de ces espèces en danger critique d’extinction pour qui les années à venir seront décisives. Dans les forêts tropicales humides qu’il occupe, la déforestation massive exerce une pression supplémentaire en réduisant son habitat, y compris dans les zones protégées.

Takin (Budorcas taxicolor)

Derrière le nom takin se cache un animal archaïque dont l’apparence n’est pas sans rappeler le gnou africain. Une espèce d’altitude encore mal connue et néanmoins classée parmi les animaux en danger d’extinction, les hautes montagnes n’offrant plus un refuge tout à fait sûr à mesure que son territoire se rétrécit.

Loup rouge (Canis rufus)

Autrefois répandu dans tout le sud-est des Etats-Unis, le loup rouge compte aujourd’hui parmi les carnivores les plus menacés au monde. Sous l’effet de l’abattage illégal, l’espèce est pratiquement éteinte à l’état sauvage et la reproduction inefficace à la reconstitution des populations, le loup rouge s’accouplant fréquemment avec des coyotes.

Saola (Pseudoryx nghetinhensis)

Trente ans après sa première découverte, le saola, ou licorne asiatique, fait partie des espèces en danger critique d’extinction. Il faut dire qu’au Vietnam et au Laos, la médecine traditionnelle en fait un animal très prisé tandis que la progression de l’agriculture et des infrastructures humaines ne cesse de fragmenter toujours plus les forêts.

Chat à pieds noirs (Felis nigripes)

Mal adapté à la vie en captivité, le chat à pieds noir se rencontre encore dans les terres arides de l’Afrique australe où il fait face à plusieurs menaces. Le surpâturage d’une part, qui détruit son habitat et réduit le nombre de ses proies, mais aussi l’empoisonnement parfois involontaire, le petit félin tombant régulièrement dans les pièges tendus aux chacals.

Siamang (Symphalangus syndactylus)

Véritable acrobate au cœur de la forêt tropicale, le siamang doit faire face à l'exploitation forestière et à l'agriculture, qui ne cessent de réduire son territoire. La loi en a fait une espèce protégée depuis plusieurs années et malgré tout, le primate reste l’un des animaux les plus échangés pour le commerce illégal des animaux de compagnie.

Lynx pardelle (Lynx pardinus)

Avec quelques centaines d’individus vivant encore à l’état sauvage, le lynx pardelle est l’un des félins les plus menacés au monde. Dans les forêts montagneuses qu’il occupe au sud de l’Espagne, l'exploitation minière, le dragage des rivières et l'extraction de gaz entraînent pollutions et dégradations multiples, ainsi que le recul de ses proies.

Ours Malais (Helarctos malayanus)

Avec 2000 ours malais vivants encore à l’état sauvage, le mammifère fait partie de ces espèces sur le déclin à travers l’Indonésie et l'Asie du Sud-Est continentale. Si la déforestation massive le rend particulièrement vulnérable, l’ours malais est depuis longtemps prisé pour sa viande, ses griffes, sa fourrure, ou comme animal de compagnie.

Chameau de Bactriane (Camelus ferus)

Parfaitement adapté aux conditions de vie hostiles du désert de Gobi, le chameau de Bactriane est un animal fascinant et désormais rare. Face aux effets couplés de la chasse, de la perte d’habitat et de la concurrence avec de nouvelles espèces, il ne faudra pas plus de trois générations pour que le mammifère n’ait complètement disparu à l’état sauvage.

Rhinocéros de Sumatra (Dicerorhinus sumatrensis)

Déclaré éteint à l'état sauvage en Malaisie continentale puis à Bornéo, le rhinocéros de Sumatra ne survit que dans des zones protégées. Face au braconnage qui se poursuit malgré tout et à la fragmentation du territoire, la reproduction est rendue délicate et le déclin de l’espèce s’observe toujours.

Loup D'Abyssinie (Canis simensis)

Si l’agriculture ne cesse de réduire son territoire, le repoussant toujours plus haut dans les montagnes, ce sont les maladies transmises par les chiens domestiques qui ont essentiellement décimé les populations de loup d'Abyssinie. Moins de 440 individus existent encore aujourd’hui à l’état sauvage, rendus également vulnérables par un rythme de reproduction particulièrement lent.

Chat à tête plate (Prionailurus planiceps)

De la taille d'un chat domestique, le chat à tête plate reste une espèce rarement observée, dont nous ne savons que peu de choses. On sait cependant que 94% des zones humides qu’il occupe en Asie du Sud-Est sont dégradées, et que les effets de la déforestation se mêlent à ceux de la surpêche ou de la pollution des eaux pour le pousser peu à peu vers les animaux en danger d’extinction.

Baleine noire (Eubalaena glacialis)

Avec moins de 350 individus parcourant encore les mers du globe, la baleine noire est l’une des espèces de baleines les plus menacées au monde. Si la chasse intensive qui l’a poussée au bord de l’extinction dans les années 1980 est désormais interdite, les interactions avec les humains (collisions, enchevêtrement dans les outils de pêche…) constituent toujours une importante menace.

Rhinocéros de Java (Rhinoceros sondaicus)

Confinés dans le parc national d’Ujung Kulon, à l’extrême pointe sud-ouest de l’île de Java, les 67 rhinocéros de Java encore vivants font partie des animaux les plus menacés au monde. Au-delà du braconnage dont ils ont été victimes, la perte d’habitat, les catastrophes naturelles, les maladies et leur faible diversité génétique soulèvent de vives inquiétudes quant à leur survie à long terme.

Campagnol Amphibie (Arvicola sapidus)

Le campagnol amphibie fait partie de ces rongeurs parfaitement adaptés à la vie semi-aquatique et se rencontre encore près de nos cours d’eau. Autrefois plutôt commune, les campagnes de dératisation et la destruction des zones humides qui constituent son habitat en ont fait une espèce plus rare, dont les populations sont difficiles à évaluer.

Rhinopithèque de Roxellane (Rhinopithecus roxellana)

Désormais protégé en Chine, le rhinopithèque de Roxellane a tout de même perdu la vaste majorité de ses populations au cours des 400 dernières années. L'expansion humaine, les guerres, la destruction de son habitat et la chasse, qui se poursuivent encore dans certaines régions, ont fait décliner l’espèce de plus de 50%.

Grand pangolin de l'Inde (Manis crassicaudata)

Les huit espèces de pangolin oscillent entre Vulnérable et En danger d'extinction, et le grand pangolin d’Indes fait définitivement partie des plus menacées. Traqué pour sa viande et ses écailles, le petit mammifère est au cœur d’un colossal marché illicite qui entraîne chaque année la perte de centaines de ses congénères.

Pangolin géant (Smutsia gigantea)

Le pangolin géant se rencontre encore à travers l'Afrique centrale et de l'Ouest, dans un large éventail d'habitats. Animal parmi les plus braconnés au monde pour ses écailles en kératine, le mammifère s’est déjà éteint au Rwanda tandis qu’ailleurs, le trafic intercontinental combiné à la dégradation des forêts en a fait une espèce particulièrement vulnérable.

Tatou Géant (Priodontes maximus)

Nocturne et solitaire, le tatou géant est une étrange espèce sud-américaine, encore relativement peu connue. La chasse, les empoisonnements volontaires ou involontaires et la destruction de son habitat ont d’ores et déjà entraîné le déclin de 50% de ses populations en 10 ans, avec des extinctions locales en Uruguay notamment.

Singe-lion (Leontopithecus rosalia)

Reconnaissables à leur manteau rouge doré et à leur impressionnante crinière, ce n’est pas tant le braconnage qui pèse sur les différentes espèces de singe-lion, mais la disparition des forêts tropicales humides du Brésil qui constituent leur refuge. 2500 petits primates vivent encore à l'état sauvage, beaucoup descendant de singes-lions élevés en captivité et réintroduit dans la nature.

Les poissons en voie de disparition

En eau douce ou en eau salée, dans les eaux froides ou chaudes du globe, la majeure partie de la vie marine et aquatique est sur le chemin de l’extinction. Au-delà des conditions climatiques qui perturbent les océans, ce sont aussi la surpêche et les pratiques destructrices pour les fonds marins qui font aujourd’hui peser de lourdes menaces sur la biodiversité.

Les poissons constituent pourtant des maillons essentiels de nombreuses chaînes alimentaires et remplissent une multitude de missions écologiques. Mais aujourd’hui, c’est une espèce sur trois qui est menacée d’extinction. 7% de toutes les espèces marines ont d’ores et déjà disparu en l’espace de 70 ans et la moitié des stocks de poissons encore existants connaissent un renouvellement de plus en plus difficile.

16 poissons en voie de disparition
L'hippocampe

L'hippocampe

Rarement observé dans la nature, l’hippocampe est un petit poisson d’une quinzaine de centimètres que l’on retrouve dans les eaux tempérées et tropicales de la planète, sous une cinquantaine d’espèces différentes.

Utilisé dans la médecine chinoise traditionnelle et vendu comme souvenir aux touristes, il est aujourd’hui mis en péril par la surpêche et la destruction de son habitat naturel.

Statut de conservation UICN

L'hippocampe

Le poisson Lune

Derrière son aspect préhistorique, le poisson-lune est un géant tranquille pouvant mesurer jusqu’à trois mètres de long.

Une envergure qui le protège de la plupart des prédateurs mais qui ne peut rien contre le chalutage de fond.

Rien qu’en Méditerranée, ce type de pratique entraîne la pêche accidentelle de 70 à 90% de poissons-lunes.

Statut de conservation UICN

Le poisson Lune

Le poisson Lune
L'espadon

L'espadon

Un corps aérodynamique, un long bec fendant les eaux, l’espadon compte parmi les poissons les plus rapides des océans avec une vitesse de pointe d’environ 120 km/h.

Touchée par la pollution et la destruction de son écosystème, l’espèce est en déclin. L’espadon chinois a été déclaré éteint au tout début de l’année 2020.

Statut de conservation UICN

L'espadon

La raie manta

Pouvant atteindre les 7 mètres d’envergure, l’élégante raie manta entreprend de longs voyages pour se reproduire, guidée par les courants marins.

Des courants marins aujourd’hui modifiés par le réchauffement climatique, entraînant d’importants bouleversements sur sa migration.

Statut de conservation UICN

La raie manta

La raie manta
Le requin baleine

Le requin baleine

Plus grand poisson du monde, le requin-baleine est un animal migrateur que l’on retrouve dans les eaux chaudes et tempérées de la planète.

L’Homme, à travers la pêche ciblée ou involontaire, représente aujourd’hui sa principale menace.

Selon les régions du globe, ses populations ont déjà chuté de 63% en l’espace de quelques décennies.

Statut de conservation UICN

Le requin baleine

Les autres poissons menacés

Mérou (Epinephelus itajara)

Autrefois très répandu près des récifs coralliens et rocheux sous les eaux du globe, le mérou a connu un déclin spectaculaire en l’espace de 20 ans. Il faut dire que la pêche, mal réglementée, a donné lieu à d’importantes dérives aggravées par les activités anthropiques qui dégradent toujours plus l’habitat fragile du poisson osseux.

Requin blanc (Carcharodon carcharias)

Pêche volontaire ou accidentelle, perturbations des écosystèmes, dégradation des habitats naturels, maladies, changement climatique… Bien des menaces pèsent sur le requin blanc et notamment le trafic illégal de ses dents ou de ses ailerons, supposés posséder d’étonnantes propiétés selon les croyances chinoises traditionnelles.

Thon Rouge (Thunnus orientalis)

Ni sa vitesse, ni son comportement de prédateur ou sa durée de vie étonnamment longue n’ont empêché le déclin du thon rouge à travers les océans. L’espèce souffre à la fois du changement climatique, de la surpêche et de la pêche illégale qui le menacent directement mais menacent également les proies indispensables à sa survie.

Flétan (Hippoglossus hippoglossus)

Des décennies de pêche intensive non réglementée auront presque eu raison du flétan. La population du poisson plat est désormais réduite à 10% de ce qu’elle était initialement et bien que sa pêche soit désormais soigneusement encadrée, la plupart des stocks sont largement épuisés et la disparition de l’espèce à brève échéance n’est pas encore tout à fait exclue.

Rouget (Pseudupeneus prayensis)

Reconnaissable à ses longs barbillons et à ses écailles oscillant du brun au rouge orangé, le rouget fait partie de ces espèces prélevées en masse, et dont les populations n’ont pas le temps de se reconstituer. Il faut dire que l’espèce, habituée aux fonds marins de faible à moyenne profondeur, est remontée en nombre par les chaluts et subit directement la pression de la pêche intensive.

Requin marteau (Sphyrna mokarran)

Dans certaines régions du monde, les requins-marteaux ont perdu jusqu’à 80 % de leur population d'origine. En cause principalement, la pêche commerciale qui prélève chaque année plusieurs centaines de tonnes d’animaux mais aussi les prises accidentelles, la tête particulière du grand poisson pouvant aisément se coincer dans les filets jetés à l’eau.

Églefin (Melanogrammus aeglefinus)

Après une pêche intensive au cours des années 80, la répartition de l’églefin s’est faite beaucoup plus aléatoire. Entre disparition de certaines zones comme en Atlantique, stocks épuisés et pêche à la limite du Rendement Maximum Durable, tout prélèvement de l’espèce est désormais soigneusement encadré pour permettre à ses populations de se rétablir.

Requin Taureau (Carcharias taurus)

Habitués à fréquenter les zones côtières et les eaux douces, les requins-taureaux sont particulièrement menacés par la pollution et la dégradation de leur habitat, mais pas seulement. Le poisson tropical est aussi capturé pour ses nageoires, son foie, sa peau ou pour être exposé dans les aquariums, lorsqu’il n’est pas tiré de l’eau par accident lors de la pêche aveugle d’une autre espèce.

Poisson-scie (Pristis pectinata)

Les prises accessoires dans les filets de pêche et la dégradation des forêts de mangroves sous-marines constituent les deux causes principales du déclin du poisson-scie, bien que celui-ci soit également pêché et utilisé séché dans certaines cultures. Si les mesures de protection ont d’ores et déjà contribué à ralentir le rythme de sa disparition, il faudra à l’espèce un certain temps avant de se rétablir totalement.

Totoaba (Totoaba macdonaldi)

Protégé par l'Annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction, le totoaba est un étonnant poisson pouvant atteindre les 2 mètres de long et dépasser les 135 kilos. Si son commerce est illégal, certaines parties délicates de son anatomie censées améliorer la fonction rénale et apporter de l’éclat à la peau s’arrachent encore en Chine, moyennant parfois les 20 000 dollars le kilogramme.

Raie léopard (Aetobatus ocellatus)

Dans les mers tropicales et subtropicales de l’océan Indien et du Pacifique ouest vit la raie léopard, reconnaissable entre toutes de par sa forme en losange et ses taches blanches distribuées sur son dos foncé. Son penchant net pour les eaux côtières où les activités humaines se font beaucoup plus pressantes en fait aujourd’hui une espèce particulièrement vulnérable.

Les oiseaux en voie de disparition

Indispensables à la régulation de bon nombre de petites espèces d’animaux, les oiseaux sont révélateurs de l’alternance des saisons mais aussi des bouleversements climatiques. Et aujourd’hui, les ciels se vident à une vitesse vertigineuse.

Sur près de 11 000 espèces d’oiseaux recensées au total, environ 1500 sont considérées comme vulnérables ou en danger. Près de trois milliards d’oiseaux ont ainsi disparu en Amérique du Nord en cinquante ans, et le phénomène s’observe également beaucoup plus près de nous. Pesticides, migrations perturbées par le changement climatique, les campagnes françaises ont perdu environ un tiers de leurs populations d’oiseaux en l’espace de quinze ans.

20 oiseaux en voie de disparition
Le kakapo

Le kakapo

S’il est le plus gros perroquet du monde, le kakapo est aussi l’un des rares oiseaux à ne pas pouvoir voler, ce qui le rend particulièrement vulnérable.

Déjà mis en danger par une reproduction lente et compliquée, l’espèce au plumage d’un vert profond doit aussi faire face à la déforestation et à l’introduction d’espèces nuisibles.

Statut de conservation UICN

Le kakapo

Le harfang des neiges

Le harfang des neiges que l’on retrouve en Arctique fait partie de ces prédateurs dont le régime alimentaire repose en grande partie sur le lemming, un petit rongeur semblable à un hamster.

Avec le changement climatique et la modification des vallées glaciaires, le lemming se fait cependant de plus en plus rare, compliquant les repas du hibou.

Statut de conservation UICN

Le harfang des neiges

Le harfang des neiges
Le macareux moine

Le macareux moine

Derrière sa silhouette bicolore un peu rondelette et son bec orange, le macareux moine se retrouve principalement en Atlantique Nord mais aussi dans les Côtes-d'Armor, dans la réserve naturelle des Sept-Îles où il est devenu une espèce incontournable.

La pollution lumineuse et la prolifération de nouvelles espèces prédatrices entraînent cependant le recul de ses populations.

Statut de conservation UICN

Le macareux moine

Le bec-en-sabot du Nil

Il inquiète avec ses longues pattes sombres et ses yeux perçants, le bec-en-sabot du Nil est un étonnant échassier typique de l’Afrique de l’Est.

À l’instar de nombreuses autres espèces d’oiseaux, le braconnage et le drainage des zones humides où il réside remettent en question sa survie à long terme.

Statut de conservation UICN

Le bec-en-sabot du Nil

Le bec-en-sabot du Nil
L’aigle impérial

L’aigle impérial

L’aigle impérial bénéficie d’une vaste aire de répartition allant de la steppe eurasienne aux pays bordant le sud-est de la Méditerranée qu’il regagne durant les saisons plus froides.

La destruction des espaces naturels par l’Homme réduit pourtant peu à peu ses habitats et ses zones de chasse.

Statut de conservation UICN

L’aigle impérial

Les autres oiseaux menacés

Manchot empereur (Aptenodytes forsteri)

Pêcher, se reproduire, élever ses petits… Le manchot empereur a adapté son mode de vie aux eaux glacées et aux étendues désertiques de l’Antarctique qui se réchauffent et fondent aujourd’hui à un rythme sans précédent sous l’effet du réchauffement climatique. Ses cycles de reproduction et sa capacité à se reproduire sont déjà mis à mal, aggravés par l'essor du tourisme et de la pêche au krill, sa principale source de nourriture.

Tourterelle des bois (Streptopelia turtur)

Si l’impact de la destruction de son habitat n’est pas à négliger, c’est avant tout à la chasse que la tourterelle des bois doit son déclin spectaculaire à travers l’Europe. En France, les mesures tardives garantissent sa protection jusqu’à l’année prochaine, ce qui reste insuffisant pour permettre à l’espèce de se rétablir.

Ara hyacinthe (Anodorhynchus hyacinthinus)

Reconnaissable à son extraordinaire plumage bleu profond, l'ara hyacinthe a particulièrement souffert de la chasse pour le commerce des animaux de compagnie et l’ornement de coiffes traditionnelles notamment. Désormais mieux protégés, les 6500 individus restants à l’état sauvage sont encore confrontés à la destruction de leur habitat en Amérique Centrale, et aux variations de température induites par le changement climatique.

Albatros hurleur (Diomedea exulans)

Relativement bien protégé tant par la réglementation que par ses lieux de vie reculés, l’albatros hurleur voit malgré tout décliner peu à peu ses populations. Il faut dire que la large envergure de l’oiseau marin favorise le risque d’enchevêtrement dans les filets de pêche. 9500 individus seraient ainsi tués chaque année par la pêche à la palangre, mais aussi par l’exposition aux contaminants chimiques et aux débris de plastique.

Fuligule milouin (Aythya ferina)

Autrefois commun à travers toute l’Asie de l’Est, le fuligule milouin est passé de 20 000 à moins de 1000 individus sauvages, en l’espace de quelques décennies. En cause principalement, la perte et la dégradation de son habitat résultant du drainage des zones humides pour l'agriculture. Mais aussi la collecte non durable des œufs, les prises accessoires dans les filets de pêche et la pollution.

Padda de Java (Lonchura oryzivora)

Autrefois commun à travers les îles de Bali, Java et Bawean, le padda de Java est désormais bien difficile à observer. Qu’on l’apprécie pour son chant remarquable, comme animal de compagnie, ou qu’on le considère comme un ravageur agricole à éliminer, la chasse et la capture ont causé des ravages chez l'espèce, déjà mise à mal par la perte continue de son habitat naturel.

Vautour percnoptère (Neophron percnopterus)

On le considère comme particulièrement intelligent de par sa capacité à utiliser des pierres et des brindilles en guise d’outils, le vautour percnoptère est aussi le seul vautour européen à être actuellement sur le déclin. Perte d'habitat, diminution de l'approvisionnement alimentaire, collisions avec les infrastructures électriques et empoisonnements perturbent lourdement ses migrations et mettent à mal notamment les jeunes individus.

Serpentaire (Sagittarius serpentarius)

C’est à son régime alimentaire composé essentiellement de reptiles que le serpentaire doit son nom. Habitué aux forêts et aux espaces boisés, le rapace est particulièrement menacé par la déforestation et par la chasse, qui le classent désormais parmi les espèces vulnérables.

Vautour de Rüppell (Gyps rueppelli)

Du Sénégal au Soudan et jusque dans les savanes de Tanzanie, le vautour de Rüppell a connu un déclin rapide depuis le début des années 2000 et compte aujourd’hui comme une espèce en danger critique d’extinction. Essentielle à la bonne santé des écosystèmes qu’elle occupe, l’espèce est mise à mal par la perte de son habitat, le déclin de ses sources de nourriture, mais aussi la chasse et les empoisonnements.

Perroquet jaco (Psittacus erithacus)

Docile, bavard et intelligent, le perroquet Jaco fait partie de ces espèces sauvages appréciées comme animaux de compagnie et est au cœur d’un trafic illégal qui a connu ces dernières années une croissance exponentielle. Le petit perroquet gris aurait ainsi perdu 99% de ses populations dans certaines régions d’Afrique où sévissent également le braconnage pour la viande de brousse, et la déforestation.

Cacatoès blanc (Cacatua alba)

Dans l’archipel indonésien des Moluques d’où il est endémique, le cacatoès blanc est sur le déclin depuis de nombreuses années. Sa population, estimée à 183 000 individus maximum, connaît une chute régulière de ses effectifs sous l’effet de la perte de son habitat et de la capture pour le commerce des oiseaux.

Gorfou sauteur (Eudyptes chrysocome)

Au bout du monde, sur les collines rocheuses et les rivages glacés du nord de l’Antarctique, le gorfou sauteur se reconnaît à sa petite taille, son aigrette jaune et sa façon si distinctive de se déplacer. Largement confrontées au réchauffement climatique, les populations de l’oiseau ont déjà décliné de 25% au cours des 30 dernières années.

Grue couronnée (Balearica pavonina)

Perchée à plus d’un mètre de haut sur ses longues pattes grises, la grue couronnée se rencontre encore dans les zones humides africaines aujourd’hui largement dégradées par les pollutions et la construction d’infrastructures. La perte d’habitat, couplée au braconnage pour les œufs et les plumes de l’échassier, a conduit au déclin rapide de l’espèce dont la population ne dépasserait plus aujourd’hui les 33000 individus.

Ara militaire (Ara militaris)

Du Mexique à l’Argentine, l’ara militaire ne survit plus aujourd’hui que dans des zones fragmentées, isolées les unes des autres. Menacé par la destruction de son habitat et la capture pour le commerce des animaux domestiques, il est aussi largement persécuté en tant que ravageur, de par son affection pour les terres agricoles.

Paon spicifère (Pavo muticus)

Avec ses jolies plumes en éventail allant du vert au bleu métallique, le paon spicifère souffre depuis longtemps du braconnage à travers l’Asie du Sud-Est, mais pas seulement. Avec le recul constant des plaines et des vallées fluviales qu’il occupe, il aurait aujourd’hui disparu de la péninsule de Malaisie tandis qu’une population réduite à 300 individus seulement survivrait encore en Thaïlande.

Les reptiles en voie de disparition

Ils nous répugnent, ils nous inquiètent et ils ont traversé des millénaires. Voilà 300 millions d’années que les reptiles parcourent la surface du globe, parfois dans des milieux très hostiles qu’ils occupent aujourd’hui grâce à un long processus d’adaptation.

Souvent considérés pourtant comme moins intelligents que les mammifères, certains varans ou diverses formes de crocodiliens démontrent des comportements tout à fait évolués. Tantôt proies ou prédateurs, les reptiles sont des maillons essentiels des écosystèmes terrestres et connaissent un déclin alarmant.

Près de 20% d’entre eux sont aujourd’hui menacés d’extinction, que ce soit par le réchauffement climatique, la déforestation ou la fragmentation de leur habitat pour le développement des activités humaines.

14 reptiles en voie de disparition
La tortue luth

La tortue luth

Le plus gros reptile de la planète a perdu près de 70% de sa population en une quinzaine d’années seulement.

Considérée comme «en préoccupation mineure» jusqu’en juillet 2019, la tortue luth est désormais «en danger d’extinction» dans l’Atlantique Nord où la pêche accidentelle et l’érosion des plages font des ravages.

Statut de conservation UICN

La tortue luth

Le dragon d’eau

Comme son nom l’indique, le dragon d’eau élit généralement domicile près d’un point d’eau, au cœur des forêts chaudes et humides dans lesquelles il se nourrit d’insectes, de fruits et de petits mammifères.

La destruction de son habitat rend cependant sa survie de plus en plus difficile.

Statut de conservation UICN

Le dragon d’eau

Le dragon d’eau
Le cobra royal

Le cobra royal

Pouvant mesurer jusqu’à six mètres, le cobra royal est le plus long de tous les cobras et peut tuer d’une simple morsure en 15 minutes seulement.

On le retrouve dans divers milieux d’Asie du sud-est où la progression humaine menace son territoire jusqu’en altitude.

Statut de conservation UICN

Le cobra royal

Le varan de komodo

Jusqu’à trois mètres de long pour environ 70 kg, le varan de komodo est la plus grande espèce de lézard au monde.

Réparti à travers une poignée d’îles d’Indonésie, il n’en reste aujourd’hui que 5700 individus et leur population est en déclin.

Statut de conservation UICN

Le varan de komodo

Le varan de komodo
Le gavial du Gange

Le gavial du Gange

Reconnaissable à la forme particulière de sa mâchoire, le gavial du gange est une espèce sacrée de crocodile, aujourd’hui décimée pour la qualité de sa peau.

L’accroissement du trafic fluvial et la destruction de son habitat font également peser d’autres menaces.

Statut de conservation UICN

Le gavial du Gange

Les autres reptiles menacés

Tortue alligator (Macrochelys temminckii)

Par la dégradation de son habitat et sa capture massive pour ses œufs, sa chair ou sa carapace, la tortue alligator a connu un déclin important dans les États tels que la Floride, la Louisiane ou l’Alabama, où elle proliférait autrefois. Désormais protégée, sa maturité tardive et le faible rythme de sa reproduction n’ont pas encore permis à ses populations de se reconstituer.

Gecko à crête (Correlophus ciliatus)

Très populaire parmi les amateurs de reptiles en captivité, c’est dans la nature que le gecko à crête se révèle particulièrement vulnérable. En Nouvelle-Calédonie, l’exploitation forestière et le défrichement des forêts pour l’agriculture rendent sa survie difficile, tout autant que la collecte illégale et l’introduction de nouvelles espèces prédatrices telles que le chat domestique et la fourmi de feu.

Tortue verte (Chelonia mydas)

Chaque année, dans les eaux tropicales et subtropicales de la planète, des dizaines de milliers de tortues vertes sont capturées volontairement ou accidentellement, heurtées par des navires de plus en plus nombreux ou confrontées à la masse des débris flottants. Sur la terre ferme, c’est la collecte de leurs œufs sur les plages, et la destruction de leurs lieux de nidification qui font peser des menaces supplémentaires sur l’espèce.

Tortue caouanne (Caretta caretta)

Les tortues caouannes comptent parmi les tortues marines les plus communes à travers le monde, mais aussi parmi les plus menacées. Des prises accessoires par les engins de pêche à la dégradation de leurs plages de nidification en passant par les collisions avec des navires, la pollution marine ou la récolte de leurs œufs, les menaces sont multiples et l’espèce connaît un déclin préoccupant.

Iguane marin (Amblyrhynchus cristatus)

Endémique des îles des Galapagos, l’iguane marin fait partie de ces espèces particulièrement sensibles au changement climatique qui affecte la régulation de leur température corporelle et le développement de leurs œufs. Aux abords des rivages, l’installation humaine contribue également au recul des habitats naturels et à la prolifération d’espèces prédatrices que le reptile ne connaissait pas autrefois.

Tortue Sillonnée (Centrochelys sulcata)

Par son métabolisme lent et ses faibles dépenses en énergie, la tortue sillonnée peut vivre jusqu’à 150 ans. Sa surexploitation pour le commerce des animaux de compagnie et la perte de son habitat due à l’urbanisation et au surpâturage la classent toutefois parmi les espèces vulnérables listées par l'Union internationale pour la conservation de la nature.

Crocodile Américain (Crocodylus acutus)

Inconnu jusqu'en 1869, le crocodile américain a fait l’objet d’une chasse intensive pour sa peau au milieu du XXe siècle. Mieux réglementée bien que toujours préoccupante, la pratique continue de faire peser des menaces sur l’espèce, déjà rendue vulnérable par la prédation sur les nouveaux-nés, la perte des habitats naturels et la dégradation des zones de nidification qui entraîne souvent la mortalité des œufs.

Tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata)

Reconnaissable au motif distinctif de sa carapace, la tortue imbriquée parcourt les océans tropicaux du monde où la disparition progressive des récifs coralliens, la pollution et le développement côtier font peser de lourdes menaces. Appréciée par les touristes désireux de rapporter un souvenir du bout du monde, elle est aussi capturée en masse et entre dans les confections de bijoux et d’objets de décoration.

Tortue Mauresque (Testudo graeca)

Dans les habitats semi-désertiques d’Afrique du Nord qui constituent son principal refuge, la tortue mauresque connaît un déclin quasi constant depuis 1970. En cause, le défrichement des terres pour l’agriculture, les maladies, la prédation de certaines espèces, mais aussi le prélèvement intensif dans la nature, la tortue étant particulièrement appréciée comme animal de compagnie.

Pourquoi les animaux sont-ils en voie de disparition ?

Tous les ans, plus de 26 000 espèces animales et végétales disparaissent de la surface de la Terre. Si l’on parle d’une sixième extinction de masse, c’est que 15 à 37% de toute la biodiversité mondiale devrait avoir disparu d’ici à 2050, sous le seul effet du réchauffement climatique.

Depuis le début du 20ème siècle, notre planète s’est réchauffée d’environ 1,1% et la hausse des températures se poursuit entraînant la fonte des glaces, modifiant la composition des océans et forçant un nombre croissant d’espèces à quitter leurs milieux naturels à la recherche d’endroits plus vivables.

Pourtant, le réchauffement climatique est loin d’être la cause principale de la disparition des animaux. La dégradation, la fragmentation et la destruction de leurs habitats constituent aujourd’hui la plus grande menace. À mesure que les zones urbaines ou agricoles s’étendent, des milliers d’hectares de forêts et d’espaces naturels sont détruits, des espaces naturels où vivent pourtant une multitude d’espèces différentes. Forcées de fuir leur lieu de vie initial à la recherche d’un nouvel abri et de nourriture, beaucoup de ces espèces se rapprochent désormais des villes et des villages où elles seront chassées. D’autres ne parviendront pas à retrouver un habitat pleinement adapté à leur mode de vie.

Aussi leurs populations sont en déclin, d’autant plus rapidement que la progression des activités humaines mène à l’augmentation des gaz toxiques et à effet de serre ce qui aura tendance à accroître encore davantage le réchauffement climatique. Le phénomène est particulièrement inquiétant car la disparition de certains animaux entraînera forcément celle d’autres espèces, toutes dépendantes les unes des autres par la chaîne alimentaire.

Au total, le nombre d’espèces menacées a été multiplié par cinq en l’espace d’une vingtaine d’années, et les activités humaines ont d’ores et déjà entraîné l’extinction de plus de 800 d’entre elles.

En cause également, les pollutions diverses dominées par les déchets plastiques et les rejets de substances toxiques dans les eaux. Chaque année, ce sont près de 2 millions d’animaux qui meurent au contact de nos déchets, et une quantité colossale d’autres qui avalent des produits chimiques avant d’être avalés à leur tour par d’autres animaux. Les polluants remontent de cette façon les différents maillons de la chaîne alimentaire. Même à des milliers de mètres sous la surface des océans, il devient pratiquement impossible de trouver des espèces n’ayant jamais rencontré de résidus et de substances liées aux activités humaines.

S’ajoutent également le braconnage, que l’on retrouve à la base d’un commerce parallèle florissant, mais aussi la chasse et la pêche toujours plus massives du fait de l’accroissement permanent de nos populations. Les pressions sont telles aujourd’hui que les stocks ont de plus en plus de mal à se reconstituer, d’autant que la plupart des pratiques employées ne tiennent pas compte de la nature des écosystèmes et entraînent des destruction associées considérables.

Et puisque l’on sillonne aujourd’hui les terres et les mers du globe en toute simplicité, les espèces étrangères potentiellement invasives ont elles aussi le loisir de parcourir de grandes distances. Apportées par l’Homme depuis l’autre côté de la planète, la plupart ravageront leurs écosystèmes d’adoption, causant des bouleversements irréversibles sur la faune locale.

Comprendre pourquoi les animaux sont en voie de disparition est indispensable pour trouver les moyens adaptés de les protéger. Compte tenu la variété des causes de leur extinction, de nombreuses mesures et petits gestes différents peuvent être mis en place pour les préserver.

Combien d’espèces sont menacées dans le monde ?

16 119 espèces sont menacées d’extinction dont 7725 animaux et 8393 plantes. Ces chiffres sont toutefois très certainement sous estimés car seulement 3% de la biodiversité connue est estimée. De plus, la biodiversité connue est certainement huit fois moins importante que la biodiversité existante.

Dans la plupart des groupes, le pourcentage d’espèces menacées varie entre 12 et 52% :

  • 12 % des oiseaux sont menacés
  • 23 % des mammifères sont menacés
  • 32 % des amphibiens sont menacés
  • 42 % des tortues sont menacées
  • 25 % des conifères sont menacés
  • 52 % des cycadales sont menacés

La planète perd chaque année entre 10 000 et 40 000 espèces. Le nombre total d’espèces éteintes a atteint l’an dernier le chiffre de 785 et 65 autres n’existent qu’en captivité ou en culture.

Quelles sont les espèces menacées et par quoi ?

Mammifères : 33 % sont menacés par la surexploitation (Sur le total de 188 espèces de mammifères qui sont en “danger critique d’extinction”, dernier stade avant l’extinction de l’espèce, se trouvent notamment les quelques 84 à 143 adultes du lynx ibérique.)

Oiseaux : 30 % sont menacés par la surexploitation et les espèces exotiques envahissantes. Le pourcentage d’espèces menacées par les invasions biologiques passe à 67 % en milieu insulaire.

Amphibiens : 29 % sont menacés par les pollutions et 17 % par les maladies. Les interactions entre les maladies et les phénomènes climatiques extrêmes (sécheresse) est la principale hypothèse de la baisse généralisée des amphibiens.

Espèces marines : elles sont menacées par la surexploitation et la perte d’habitats. La mortalité accidentelle par la pèche représente une menace croissante qui touche les oiseaux, les mammifères marins, les tortues et d’autres espèces marines. Ainsi, les prises accessoires par la pèche menace 83 espèces d’oiseaux.

Espèces d’eau douce : elles sont le plus menacées par la perte d’habitats, les pollutions et les espèces envahissantes.

Où sont les espèces les plus menacées ?

La plus grande concentration d’espèces menacées est située dans les tropiques, en particulier sur les montagnes et les îles.

Bien que la majorité des extinctions depuis 1500 ans ait eu lieu sur les îles océaniques, au cours des vingt dernières années, environ la moitié des extinctions se sont produites sur les continents.

L’Amérique du Centrale et du Sud, l’Afrique au Sud su Sahara, et au Sud et Sud-Est de l’Asie. En effet, ce sont les continents qui contiennent les forêts de feuillues des régions tropicales et subtropicales que l’on soupçonne d’accueillir la majorité de la biodiversité terrestre.

L’Australie, le Brésil, la Chine, l’Indonésie et le Mexique ont à la fois un grand nombre d’espèces menacées et un fort taux d’espèces endémiques menacées.

Les mammifères marins menacés sont concentrés dans le nord de l’Océan Pacifique.

Les différents animaux en voie de disparition par habitat naturel

1. Les animaux de la forêt en voie de disparition

Réchauffement climatique, déforestation, surexploitation des espèces, la biodiversité animale forestière est mise à mal de bien des façons.

Principale menace, la déforestation est la cause première de disparition de près de 85% des animaux menacés ou en voie d’extinction. Les cultures prennent le pas sur les forêts primaires et secondaires un peu partout sur la planète, à l’image du Paraguay qui a transformé 71% de ses forêts ou bien du Brésil où 23% des écosystèmes forestiers ont reculé face aux cultures de soja et de palmiers à huile.

Des modifications qui privent les animaux de leurs habitats naturels et des nombreuses ressources qui y sont associées.

Particulièrement menacées du fait de leur extraordinaire richesse, les forêts tropicales comme celles que l’on retrouve en Indonésie ou en Amazonie souffrent également de la surexploitation du bois nécessaire pour le chauffage, la construction ou la fabrication de pâte à papier. Privée de son abri, la biodiversité animale devient plus vulnérable face à d’autres menaces secondaires telles que le braconnage qui continue de faire des ravages dans certaines régions du monde.

Quant au changement climatiques, il modifie déjà les migrations et les comportements de reproduction de nombreux oiseaux et met en péril une multitude d’espèces incapables de survivre au-delà de certaines températures. C’est notamment le cas du phalanger lémurien blanc que l’on retrouve dans certaines forêts tropicales australiennes et dont la survie n’est plus garantie au-delà de 30°C.

Liste des animaux de la forêt en voie de disparition

2. Les animaux de la jungle en voie de disparition

Semblable à une savane parsemée de hautes herbes, la jungle est bien souvent le territoire des grands fauves. Du moins l’était-elle il y a quelques années, lorsque la progression humaine ne nuisait pas encore à la cohabitation avec les animaux.

Depuis, la population des tigres s’est vue réduite de 97% à travers le monde, du fait notamment de l’urbanisation croissante et de la mise en place de nouvelles cultures qui nous ramènent toujours à la déforestation. Forcés de survivre sur un territoire de plus en plus réduit, affaiblis par la disparition de leurs proies, tigres et jaguars parmi de nombreuses espèces prennent désormais régulièrement le risque de s’aventurer près des Hommes.

Lorsqu’il n’est pas question de lutte pour la nourriture, c’est aussi le braconnage qui pèse lourd sur la diversité animale de la jungle. Certaines régions du monde comme l’Indonésie abritent plusieurs dizaines de paradisiers que l’on retrouve perchés dans les hauteurs, dévoilant leur plumage aux couleurs éclatantes.

Épaisse et relativement isolée, la jungle indonésienne a longtemps constitué un excellent abri pour eux. Mais les pistes, les cultures et les zones d’habitations se multiplient à un rythme sans précédent, réduisant à néant la protection dont bénéficiaient jusque-là les oiseaux de paradis (paradisier).

Nous les retrouvons désormais empaillés ou bien vendus comme oiseaux d’agrément chez quelques particuliers fortunés. Une vraie catastrophe écologique lorsque l’on sait que les paradisiers font partie de ces espèces nécessaires à la dissémination des graines.

Mais les menaces qui pèsent sur la jungle ne sont pas toujours visibles au premier coup d’œil. En Thaïlande par exemple, certaines régions pourraient sembler pratiquement intactes pour le regard non averti mais la présence humaine a déjà fait son œuvre. Ici une nouvelle route, là une récente infrastructure, là un barrage perturbant le cours de la rivière Khlong Saeng. Le résultat, c’est une jungle morcelée composée d’une multitude de petits îlots où la répartition des espèces est totalement bouleversée, où la disponibilité en nourriture est impactée et où la diversité génétique est forcément restreinte.

Liste des animaux de la jungle en voie de disparition

3. Les animaux d’eau douce en voie de disparition

Lacs, rivières, zones humides, les écosystèmes d’eau douce ne couvrent qu’un 1% de la surface terrestre mais abritent plus de 10% de toute la faune connue dont un tiers des vertébrés de la planète. Grands oubliés de la prise de conscience écologique, ce sont pourtant 88% des grands animaux aquatiques qui ont disparu en l’espace de quarante ans.

Les populations de poissons s’effondrent un peu partout à travers la planète, et notamment dans les zones tropicales comme celles que l’on retrouve en Amérique centrale où le déclin atteint les 94%. Il faut dire que la destruction des habitats naturels et la construction d’infrastructures altérant les courants sauvages y font des ravages. Au total, près de 3600 barrages hydroélectriques sont aujourd’hui planifiés un peu partout à travers le globe tandis que des quantités folles d’eau douce sont encore pompées par l’Homme pour les cultures.

Sous les flots, la biodiversité aquatique déjà soumise aux rejets polluants et aux déchets plastiques doit aussi faire face à la multiplication des espèces envahissantes causée notamment par les engrais agricoles, ainsi qu’à la surpêche. Bon nombre d’espèces considérées comme vulnérables il y a une dizaine d’années sont désormais classées «en danger critique d’extinction».

Le tout sur fond de dérèglement climatique qui limite encore davantage la résilience des écosystèmes.

Les animaux d’eau douce en voie de disparition

4. Les animaux marins en voie de disparition

Encore trop rares et souvent mal gérées, les aires marines protégées ne représentent actuellement que 4% de la surface des océans. En parallèle, la moitié des espèces animales océaniques, poissons, mammifères, reptiles et oiseaux confondus, se sont effondrées ces quarante dernières années.

Sans surprise, ce sont une fois encore les activités humaines que l’on retrouve au cœur du débat.

Les populations humaines allant croissant, la surpêche augmente en conséquence. On parle désormais de plusieurs millions de tonnes de poissons prélevées chaque année dans les eaux du globe, une quantité colossale qui ne tient absolument pas compte du rythme naturel de renouvellement des stocks disponibles.

À l’échelle individuelle, la consommation moyenne par habitant est passée de 9,9 kg par an à près de 20 kg tandis que les zones de pêche traditionnelles du monde ont perdu environ 90% de leurs stocks.

Les pressions humaines incluent aussi l’aménagement et les modifications humaines imposées aux milieux marins, les rejets toxiques et les émissions de gaz à effet de serre responsables de l’acidification des océans. Au total, près d’un million d’espèces marines sont désormais menacées d’extinction à brève échéance.

Le réchauffement climatique causé notamment par nos industries et nos modes de transport pourrait conduire quant à lui à la disparition de 17% des animaux marins d’ici la fin du siècle.

Les animaux marins en voie de disparition

5. Les animaux des marécages en voie de disparition

Les marécages font partie de ces zones humides auxquelles on ne prête généralement que peu d’attention du fait de leur aspect insalubre qui a largement inquiété les populations au cours des siècles passés. Ils constituent pourtant de formidables réservoirs de biodiversité et des alliés de taille dans le ralentissement du réchauffement climatique.

Mais aujourd’hui, les conséquences de la négligence humaine sont nettement observables. Les zones humides disparaissent à un rythme trois fois plus élevé que celui des forêts, et 35% d’entre elles ont déjà été perdues.

La pollution aquatique par le biais des rejets agricoles ou domestiques reste ici la principale menace. Au total, 80% des eaux usées non traitées finissent par se déverser dans les marécages et les zones humides de la planète. Cela entraîne la prolifération de plantes invasives et la création de zones d’eau dépourvues d’oxygène, où les espèces animales n’ont plus que peu de chances de survivre.

Près d’un quart des espèces associées aux zones humides, poissons, amphibiens, mammifères et oiseaux, sont désormais en voie de disparition. Car à la pollution aquatique s’ajoutent la mise en culture intensive, l’assèchement des retenues d’eau, l’urbanisation galopante et l’éternel réchauffement climatique.

Liste des animaux des marécages en voie de disparition

6. Les animaux du désert en voie de disparition

Il y a des forêts dont la superficie augmente dans certaines régions du monde, et qui nous donnent la satisfaction d’une petite victoire. Les déserts progressent en revanche depuis de nombreuses années, mais cela suscite toujours l’inquiétude. Car leur avancée n’est que le résultat de la hausse des températures.

Dans ces milieux déjà hostiles, la faune locale a démontré d’immenses capacités d’adaptation mais les déserts sont de plus en plus chauds, l’air toujours plus sec et les points d’eau de plus en plus rares. Leur température a ainsi augmenté de 0,5 à 2°C au cours des dernières décennies, soit plus que la moyenne enregistrée sur le reste de la planète.

Face à la multiplication des épisodes de sécheresse, la biodiversité animale s’effondre, une biodiversité déjà mise à mal par la pollution, la surexploitation des rares nappes phréatiques, ou même le tourisme en progression constante. Certains déserts sont également utilisés comme terrains d’entraînement militaire et comme lieux d’implantation de prisons, sans reconnaissance aucune de la faune en présence et de ses besoins essentiels.

Les écosystèmes désertiques pourraient pourtant apporter de nombreuses réponses aux problématiques de demain.

Les animaux du désert en voie de disparition

7. Les animaux de la banquise en voie de disparition

Impossible d’ignorer aujourd’hui les conséquences du réchauffement climatique sur la banquise, mais il n’est pas toujours évident d’en mesurer l’étendue. L’augmentation des températures est deux fois plus importante aux pôles que dans les autres régions de la planète. Des pôles où la faune, tout particulièrement adaptée au froid, est extrêmement vulnérable aux variations de températures.

Tandis que la banquise se réduit et que l’ours polaire doit faire face à des périodes de jeûne de plus en plus longues, la reproduction des phoques annelées est perturbée et les populations de manchots Adélie s’effondrent.

Sous les eaux glacées, les poissons qui comptent parmi les premiers maillons des chaînes alimentaires des régions polaires se sont en effet considérablement raréfiés, forçant leurs prédateurs à chasser davantage ou à se rabattre sur le krill, beaucoup moins nutritif.

De quoi perturber également le régime alimentaire et la nidification de bon nombre d’oiseaux marins. La mouette ivoire a déjà perdu 80% de sa population rien qu’au Canada, et pourrait devenir la première espèce totalement éteinte en Arctique.

À noter que les régions polaires ne sont également épargnées ni par le trafic maritime, ni par la pollution des eaux et certainement pas par le braconnage que l’on observe chaque année sur les glaces, de manière saisonnière.

Liste des animaux de la banquise en voie de disparition

8. Les animaux de la montagne en voie de disparition

Elles ne couvrent que 25% du territoire terrestre, abritent 85% de toutes les espèces de mammifères, d’oiseaux et d’amphibiens de la planète, et portent nettement les marques du réchauffement climatique.

De la même manière que dans les régions polaires, on constate que la hausse des températures est particulièrement importante dans les écosystèmes montagnards. Les glaciers d’altitude ont déjà perdu 26% de leur surface en une quarantaine d’année, et de nombreuses espèces animales migrent désormais en hauteur, à la recherche d’un peu de tranquillité et de fraîcheur dans des milieux qui leur sont souvent totalement inconnus.

Il faut dire que la tranquillité se fait aussi rare dans les vallées. Les espaces naturels y accueillent désormais régulièrement des parcelles agricoles dont la gestion ne tient aucunement compte du développement durable, les cours d’eau sont souillés par les activités humaines tandis que les infrastructures touristiques gagnent sans cesse du terrain. Rien que dans les Alpes, 3400 km² de paysages sauvages ont été convertis en pistes de ski et une multitude de projets sont encore en cours.

Des espaces de loisirs souvent implantés dans des zones fragiles, et qui ne laissent que peu de chances à la biodiversité de s’adapter. Associée à la modification des cours d’eau et à la fragmentation des habitats naturels, l’action de l’Homme est aujourd’hui responsable de la disparition d’environ 26% des espèces de montagnes.

Liste des animaux de la montagne en voie de disparition

9. Les animaux de la savane en voie de disparition

La savane nous offre souvent l’image de vastes étendues sauvages où les animaux, certains parmi les gros du monde, parcourent de longues distances à la recherche d’eau et de nourriture.

La marche est longue en effet, d’autant que les sécheresses de plus en plus importantes impactent négativement les ressources disponibles. Mais la proximité avec les Hommes constitue incontestablement la plus importante des menaces. Routes, habitations et tourisme non régulé se multiplient en Afrique notamment, fragmentant les habitats naturels et restreignant toujours un peu plus les mouvements de la faune locale. Les guépards évoluent désormais sur un territoire équivalent à 9% seulement de leur aire de répartition initiale.

La cohabitation entre les Hommes et les animaux, déjà tendue par une lutte mutuelle pour la nourriture, doit aussi composer avec le braconnage qui connaît ces dernières années une progression exponentielle. Fragilisés par la disparition des habitats qui leur fournissaient des abris, girafes et lions notamment font l’objet d’un trafic illégal responsable de l’extinction de 35 à 50% de leurs populations ces dernières décennies.

Quant au rhinocéros noir, autrefois l’espèce de rhinocéros comptant le plus d’individus au monde, ce sont près de 98% de ses effectifs qui ont disparu depuis les années 60. En cause notamment, divers rituels ancestraux et une utilisation importante de parties animales dans la médecine chinoise.

Liste des animaux de la savane en voie de disparition