Le harfang des neiges, victime indirecte du changement climatique

Le harfang des neiges, victime indirecte du changement climatique

Originaire de la toundra arctique, le harfang des neiges s’est doté d’un épais duvet et d’un plumage clair qui lui permet de se fondre à merveille dans les milieux hostiles qui constituent son environnement. Après une envergure de près de 1,5 mètres les ailes déployées, il est aussi l’un des plus gros hiboux du monde et un redoutable chasseur de surcroît grâce à son ouïe remarquable par laquelle il débusque campagnols et lemmings à plusieurs dizaines de mètres de distances. Pourtant, face au réchauffement climatique, le lemming se fait rare. Et s’il n’est pas directement menacé par l’Homme, l’avenir du harfang des neiges n’en reste pas moins incertain sur le long terme.

  • Apparence :plumage blanc pour les mâles, strié de noir pour les femelles
  • Longueur du corps : de 63 à 73 cm
  • Poids : environ 2 kg
  • Longévité : 9 ans
  • Distribution : États-Unis, Canada, Norvège, Russie
  • Régime alimentaire : rongeurs (lemmings, campagnols…), oiseaux, poissons, insectes

Zones de répartition naturelle du harfang des neiges

Le harfang des neiges occupe les vastes terres arctiques étendues entre l’Alaska, le Canada, la Norvège, la Finlande, la Suède, l’Islande, le Danemark et la Russie. Ses migrations hivernales le conduisent parfois jusqu’aux frontières chinoises voire un peu plus au Sud encore, si des températures extrêmes l’y poussent.

Plutôt habitué aux paysages ouverts situés près du littoral marin, c’est sa quête de nourriture qui le poussera à nicher dans une zone plutôt que dans une autre. L’espèce est ainsi amenée à se déplacer fréquemment.

Pourquoi le harfang des neiges est-il en voie de disparition ?

À l’exception des renards arctiques ou de certains oiseaux de mer qui auront parfois tendance à s’intéresser à ses œufs ou à ses oisillons, le harfang des neiges n’a que peu de prédateurs naturels. C’est avant tout sa dépendance au lemming, qui constitue 90% de son alimentation, qui le rend aujourd’hui particulièrement vulnérable. Car les populations du petit rongeur fluctuent largement sous l’effet du réchauffement climatique, et ainsi celles du harfang des neiges oscillent en conséquence. Avec seulement 200 000 individus encore présents à travers le monde, le hibou comptent parmi les espèces vulnérables listées par l’UICN.

Le réchauffement climatique

Sous l’effet du réchauffement climatique, les changements qui s’opèrent aux pôles de notre planète sont déjà spectaculaires.Tandis que les glaciers reculent, la végétation se transforme, transformant avec elle la biodiversité qui lui est associée.

Endémique de la toundra arctique, le lemming est un petit rongeur qui passe ses hivers à l’abri des prédateurs dans des galeries creusées sous la neige. Là, sans avoir besoin de mettre le nez dehors, il se nourrira de racines, de mousses et de bourgeons tout en profitant de l’isolation thermique essentielle à sa survie. Ce qui n’empêchera pas le harfang des neiges de déceler sa présence grâce à son ouïe exceptionnelle, et ainsi de se nourrir à son tour.

Mais les hivers sont de plus en plus doux dans les régions arctiques. La finesse du couvert neigeux peine désormais à protéger le lemming du froid. Si les populations du petit rongeur ont toujours alterné entre abondance et effondrement, le changement climatique freine largement la survie de l’espèce, remettant également en question celle de ses principaux prédateurs. Dont le harfang des neiges.

Privés de leur source principale de nourriture, la plupart des oisillons mourront avant même d’avoir pu quitter le nid.

La proximité des populations humaines

Si la chasse a cessé d’être une vraie menace pour l’espèce, ce sont les collisions fréquentes avec les automobiles, les clôtures ou les lignes électriques qui entraînent aussi une surmortalité du harfang des neiges.

Aujourd’hui en déclin sans que l’on ne connaisse précisément l’état de ses populations, le harfang des neiges est une espèce protégée à l’échelle internationale, y compris en France. En parallèle, au Canada notamment, de nombreux programmes régionaux de conservation continuent de voir le jour tandis qu’une multitude d’études portent aujourd’hui sur les rapports entre le harfang des neiges, le lemming et le renard arctique afin de toujours mieux affiner les stratégies de préservation mises en place.

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