Le dragon d’eau, victime des pressions humaines

Le dragon d’eau, victime des pressions humaines

Le dragon d’eau, ou dragon vert, est un reptile diurne et arboricole que l’on rencontre dans différentes régions d’Asie du Sud, toujours à proximité d’un point d’eau. À la différence de la plupart des lézards qui mènent une existence solitaire, c’est en petits groupes composés d’un mâle et de plusieurs femelles que vit plutôt l’espèce. 

S’il peut être la proie de plusieurs prédateurs naturels, le dragon d’eau est aujourd’hui principalement victime des animaux domestiques tout autant que de la déforestation et de la capture à destination des amateurs de terrariophilie.

  • Apparence : corps trapu, écailles vertes, crête sur la tête
  • Longueur du corps : de 65 à 100 cm
  • Longueur de la queue : les deux tiers de la longueur totale du corps
  • Poids : de 350 à 750 g
  • Longévité : 10 à 15 ans
  • Distribution : Cambodge, Thaïlande, Vietnam, Chine
  • Régime alimentaire : insectes, petits mammifères, fruits

Zones de répartition naturelle du dragon d’eau

Très bon nageur et capable de rester en apnée une trentaine de minutes en cas de danger, le dragon d’eau parcourt les forêts tropicales humides tout en veillant à rester en permanence à proximité d’un lac ou d’une rivière. Si sa présence en Birmanie n’est pas tout à fait certaine, il se trouve encore en Asie du Sud-Est à travers le sud de la Chine, le Cambodge, la Thaïlande et le Vietnam.

Pourquoi le dragon d’eau est-il en voie de disparition ?

Inscrit sur la liste rouge des espèces menacées, le dragon d’eau est sur le déclin sans que l’état exact de ses populations ne nous soit réellement connu. Nous savons qu’il peut être la proie des serpents et des rapaces à l’âge adulte, et que les petits sont plus vulnérables encore.

Mais ce sont avant tout les pressions exercées par l’Homme telles que la déforestation ou le braconnage qui remettent en question la survie à long terme du petit lézard.

La perte de son habitat

Si l’on connaît la déforestation massive qui sévit dans les forêts tropicales d’Amazonie, l’Asie du Sud Est voit elle aussi son couvert forestier se réduire progressivement. Au Cambodge par exemple, 97% des besoins énergétiques sont directement liés au bois tandis que ce sont plutôt la construction de routes et le développement d’infrastructures humaines qui poussent à la déforestation en Thaïlande. 

En Birmanie, il est plutôt question de pillage par des entreprises d’exploitation forestière étrangères. Un pillage qui touche essentiellement le teck, un bois rare fréquemment utilisé dans l’ameublement et dont 80% des réserves mondiales se trouvent en Birmanie. 95% du bois quitte ainsi le pays de manière illégale, au profit de sociétés chinoises. 

Au-delà de l’appauvrissement des sols et de l’impact sur l’effet de serre, c’est aussi le territoire du dragon d’eau qui se fragmente et se dégrade, perdant par là de sa capacité de résilience face aux agressions extérieures. Et exposant davantage l’espèce à diverses menaces.

L’introduction de nouveaux prédateurs

En dépit de sa grande taille, le dragon d’eau peut être victime des serpents, de certains mammifères carnivores et des grands rapaces. Il faut dire que l’espèce n’est pas particulièrement outillée pour se défendre, et que les jeunes ont tendance à simuler la mort pour tenter de dissuader leurs éventuels agresseurs.

Mais le développement de la vie humaine sur le territoire initialement occupé par le dragon d’eau s’est accompagné de l’introduction d’animaux tels que les chiens, les chats ou les cochons. De nouvelles espèces qui comptent aujourd’hui parmi les prédateurs non naturels du reptile.

Le braconnage commercial

Bien plus accessible financièrement que l’iguane par exemple, le dragon d’eau fait le bonheur de bon nombre d’amateurs de terrariophilie qui alimentent, parfois sans le savoir, un important trafic à travers la Chine et l’Indonésie.

En plus des nombreux prélèvements effectués dans la nature, on constate que le dragon d’eau ne supporte que moyennement la vie en captivité. Beaucoup souffrent ainsi d’infections au nez en se frottant de manière compulsive sur les parois de leur vivarium tandis que d’autres, particulièrement stressés, foncent à vive allure dans les vitres, occasionnant des blessures plus ou moins graves.

Les informations manquantes, à la fois sur l’état exact des populations de dragon d’eau et sur le rythme de leur disparition, tendent à ralentir la mise en place de programmes adaptés. 

C’est principalement au niveau de la lutte contre la déforestation que les efforts sont aujourd’hui concentrés, à travers des initiatives locales et internationales qui profiteront également à bien d’autres espèces en danger.

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