Avec une taille pouvant dépasser les 5 mètres de long, le cobra royal est le plus grand des serpents venimeux du monde. Réputé excellent chasseur grâce à son acuité visuelle particulièrement développée, son venin est pourtant l’un des moins toxiques qui soit, mais la quantité importante injectée à chaque morsure entraîne généralement la mort en quelques heures.
Si le reptile ophiophage ne craint globalement aucun prédateur naturel, c’est aujourd’hui l’empiètement des Hommes sur son territoire qui entraîne le déclin rapide de ses populations.
Répandu à travers l’Asie du sud, le cobra royal se rencontre dans les jungle et les forêts tout autant que dans les régions désertiques du sud de la Chine, de l’Inde, des Philippines, de l’Indochine et de la Malaisie.
Déjà presque totalement éteint en Malaisie, le cobra royal continue de décliner dans les régions qu’il occupe notamment du fait de la perte de son habitat et des nombreux prélèvements effectués par l’Homme.
Pour les besoins de l’installation humaine et de l’agriculture (de palmiers à huile notamment), la déforestation ne cesse de progresser à travers l’Asie du sud, privant chaque année le cobra royal de plusieurs centaines d’hectares. Reconnu comme un animal plutôt territorial, le reptile peut alors se montrer plutôt agressif face à ses envahisseurs. Et les conflits avec les Hommes se font de plus en plus nombreux.
Face au recul de son habitat naturel, c’est dans les maisons que le cobra royal a tendance à chercher un refuge. Compte tenu de la dangerosité de ses morsures, l’animal est souvent éliminé par peur parfois même bien avant qu’il ne s’approche des habitations humaines.
Recherché pour sa peau et son utilisation dans la médecine chinoise traditionnelle, le cobra royal comme bon nombre d’espèces de serpents doit faire face chaque année à un braconnage massif. D’autres le recherchent également pour le mettre en scène dans des spectacles pour le plaisir des touristes, tandis que son venin fait depuis peu l’objet d’un trafic émergent.
Séché et réduit en poudre dans les grandes villes indiennes notamment, le voici désormais utilisé comme stupéfiant ou comme remède pour lutter contre la fatigue. Un litre peut ainsi se vendre 200 000 dollars minimum. Les trafiquants devant faire cracher le cobra royal environ 200 fois pour en obtenir une telle quantité.
En tant qu’espèce ophiophage, le cobra royal se nourrit presque exclusivement de serpents, y compris de spécimens de sa propre espèce. Les nombreuses pressions exercées sur ses proies par les charmeurs, les collectionneurs et les divers trafiquants impactent lourdement sa capacité à se nourrir.
Si aucun programme de protection spécifique n’a pour l’heure vu le jour afin d’assurer la survie du cobra royal, nous savons que l’écosystème sud-asiatique est aujourd’hui l’un des plus menacés au monde et qu’il fait l’objet d’un nombre croissant de mesures visant à préserver ses espaces naturels. Certains individus ont d’ores et déjà rejoint des zoos internationaux où ils bénéficieront d’une protection optimale en attendant que des projets de plus grande ampleur ne soient déployés.