Malgré son nom, le panda roux, ou renard de feu, n’est pas un cousin du panda géant avec lequel il partage tout de même un fort penchant pour le bambou. Sa fourrure rousse, sa taille et sa manière de se déplacer le rapprochent plutôt du chat, du raton-laveur et même de l’ours.
Solitaire et principalement actif la nuit, c’est dans les forêts de montagne d’Asie que le petit mammifère a élu domicile. La déforestation massive, la fragmentation progressive de son habitat et le braconnage ont désormais fait passer l’espèce sous la barre des 10 000 individus, en dépit des différents programmes mis en place.
Originaire des forêts tempérées de l’Himalaya, le panda roux se plaît tout particulièrement dans les hauteurs entre 2200 et 4800 mètres d’altitude, là où les températures oscillent entre 10 et 25°C à travers les étendues de feuillus et les sous-bois de bambous. Son aire de répartition globale est très fragmentée et inclut le Sud-Ouest de la Chine, le Tibet méridional, les chaînes de piedmont du Népal ainsi que le Bhoutan, la région birmane septentrionale et le Sikkim en Inde.
Les menaces qui pèsent aujourd’hui sur le panda roux sont très diverses et varient d’une région à l’autre. En Chine par exemple, ce sont la chasse et le braconnage qui engendrent les pertes les plus importantes tandis qu’en Inde, la destruction de l’habitat naturel de l’espèce surpasse l’impact négatif lié à sa capture. S’ajoutent aussi un peu partout une proximité de plus en plus délicate avec les Hommes entraînant de nouvelles maladies et des difficultés de reproduction entre les individus. Le panda roux est aujourd’hui menacé dans toutes les zones qu’il occupe.
Ces dernières années, la population humaine a doublé sur le territoire occupé par le panda roux. Le petit mammifère n’occupe plus aujourd’hui que la moitié des 142 000 km² à travers lesquels se répartit son habitat naturel.
L’accroissement des Hommes, et avec eux celui de leurs activités, s’est fondamentalement accompagné d’une augmentation de la demande en terrains et en ressources. Terres à cultiver, déforestation pour la construction de routes ou l’exploitation du bois et du pétrole, on note aussi la multiplication des troupeaux de bétail qui entraînent d’importants dégâts en piétinant les parcelles de bambou.
Or celui-ci constitue la nourriture principale de notre panda roux, et connaît un rythme naturel de régénération extrêmement lent.
En l’absence des arbres dans lesquels elles façonnent leur tanière, les femelles et leurs petits sont aussi plus vulnérables, d’autant plus que la diminution de la diversité génétique de l’espèce causée par la déforestation met déjà à mal la survie de l’espèce sur le long terme.
La fragmentation des habitats entraîne en effet le morcellement des populations, augmentant le risque de consanguinité. En Inde et au Népal, le panda roux frôle déjà dangereusement l’extinction.
Au Bhoutan et dans la province du Yunnan en Chine, la coutume veut que les futurs mariés reçoivent une toque en fourrure de panda roux en gage de bonheur. La pratique, très ancienne, continue d’alimenter un braconnage massif dédié également à la vente illégale du mammifère comme animal de compagnie ou de sa viande sur les marchés asiatiques.
Si les captures destinées aux zoos ont considérablement diminué ces dernières années sous l’effet de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, le panda roux continue ainsi de se vendre à prix d’or pour de nombreuses autres raisons, en dépit de son taux de natalité extrêmement bas.
Pire encore, des prises accidentelles régulières sont également à déplorer, le panda roux étant fréquemment tué par les pièges destinés aux cerfs ou aux primates.
En savoir plus
Le panda roux est une espèce fragile, très dépendante du bon équilibre de son environnement. Diverses études ont déjà observé une surmortalité des nouveau-nés dans les régions perturbées tandis que la proximité avec les chiens domestiques des Hommes a favorisé la transmission de la maladie du Carré notamment.
Des populations entières de panda roux ont ainsi été décimées.
Plutôt timide, essentiellement nocturne, le panda roux n’est pas un animal facile à observer. Aussi les chiffres de population à l’état sauvage ne reposent-ils que sur des estimations et non sur des comptages réels. La situation du petit mammifère est d’autant plus préoccupante qu’une partie de son territoire est située sur des zones sensibles où ont encore lieu des conflits armés qui contribuent eux aussi au braconnage et à la dégradation des espaces naturels. Tout en rendant difficile la mise en place de plans de conservation.