15 animaux de la montagne en voie de disparition 

On s’y promène, on s’y ressource, on y profite des activités récréatives et du bien-être psychologique offerts, mais pas seulement.

La montagne, c’est aussi un formidable réservoir d’eau douce dont dépend une large part de la population mondiale et un acteur essentiel de la régulation de notre climat. Dans les bassins versants, les milieux humides participent activement à la protection contre les crues tandis qu’en plus haute altitude, les écosystèmes montagnards régulent l’érosion et les risques naturels.

Si elles ne couvrent qu’environ 25% de la surface terrestre, les montagnes abritent à elles seules 85% des espèces d’oiseaux, d’amphibiens et de mammifères connus. Cela notamment grâce à la grande diversité de leurs climats qui permet de passer rapidement d’un milieu naturel à un autre à mesure que nous prenons de la hauteur pour gagner les sommets rocheux.

Encore globalement dans un état de conservation favorable, les montagnes doivent aujourd’hui faire face à un nombre croissant de menaces. Le changement climatique y est particulièrement intense tout comme dans les régions polaires, tandis que le tourisme, les pratiques agricoles et l’urbanisation entraînent le morcellement des paysages, poussant la faune à migrer toujours plus haut à la recherche d’un nouveau lieu de vie.

Au total, près de la moitié de la faune montagnarde figure désormais sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN. Trop peu font encore l’objet de dispositifs de protection spécifiques.

Gorille de l’Est

Loin du portrait qu’en a dressé la culture populaire, le gorille de l’Est est un animal pacifique et craintif avec lequel nous partageons 98,3% de notre ADN. Son comportement et les émotions qu’il manifeste sont un spectacle fascinant à observer, tout comme la hiérarchie établie au sein de sa «famille» composée généralement d’une poignée d’individus sous l’autorité d’un mâle dominant.

Le faible taux de naissances joue en revanche contre lui, d’autant que le gorille de l’Est est aujourd’hui menacé par le braconnage ou la destruction de son habitat. Lorsque sa viande n’est pas destinée à rejoindre les assiettes des grands restaurants européens, il devient un simple trophée de chasse ou est utilisé par les communautés locales qui lui attribuent des propriétés magiques.

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Panda roux

Sacré «mammifère le plus mignon du monde» en 1825 par le zoologiste Frédéric Cuvier, le panda roux malgré son appellation partage de nombreuses similitudes avec le chat, le renard ou le raton laveur. Son penchant pour le bambou le rapproche toutefois de son congénère noir et blanc même si le petit mammifère privilégie les feuilles tendres là où le panda géant se régale des tiges dures.

Son épaisse fourrure lui permet quant à elle de résister aux températures extrêmes qui règnent parfois dans les forêts humides de très haute altitude où il a élu domicile, du sud-ouest de la Chine au nord-ouest de l’Inde..

Mis en danger par l’exploitation de son habitat, le braconnage et la capture domestique, le panda roux a perdu la moitié de ses populations sauvages en une vingtaine d’années.

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Tamanoir

Reconnaissable à sa silhouette allongée et son pelage long, le tamanoir est un grand mammifère natif de l’Amérique centrale, appartenant à la famille des fourmiliers. À la différence de la plupart de ses cousins plutôt arboricoles, l’animal est essentiellement terrestre et adapté à une multitude d’habitats pourvu qu’ils regorgent de nourriture.

Si sa vue est basse, son odorat se révèle 40 fois plus développé que le nôtre et les insectes n’ont généralement que peu de chances d’échapper à sa langue collante et à ses longues griffes.

Ce sont d’ailleurs ses griffes qui en font une victime du braconnage, tout comme sa viande et sa peau, utilisée pour fabriquer du matériel équestre. Également menacé par la destruction de son habitat, ses mouvements lents le rendent particulièrement vulnérable aux incendies.

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Panthère des neiges

La panthère des neiges est indissociable des milieux montagnards, et tout particulièrement des paysages escarpés qu’elle fréquente. Protégée du froid grâce à sa fourrure et aux poils qui recouvrent ses coussinets, nous la croisons à travers l’Altaï, l’Asie centrale ou la Sibérie centrale jusqu’à 5500 mètres d’altitude.

Bien que faisant partie des grands carnivores, le félin complète ses menus quotidiens d’une importante quantité de végétaux et se révèle très doux en présence de l’Homme, à la fois dans la nature et en captivité.

Ses rencontres avec les populations locales n’en restent pas moins tragiques, la panthère des neiges étant généralement tuée en représailles lorsqu’elle s’attaque au bétail. Sous les effets conjoints de la chasse, du braconnage et de la réduction du nombre de ses proies, l’espèce ne compte désormais plus que quelques milliers d’individus.

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Aye-aye

Avec ses yeux jaunes, sa tête hirsute et ses larges oreilles, l’aye-aye est un primate arboricole endémique de l’île de Madagascar, unique représentant encore vivant d’une ancienne famille d’animaux.

Reconnaissable entre tous grâce au doigt hypertrophié qu’il possède à chacune de ses pattes antérieures, il tapote ainsi le bois mort à la recherche de vers blancs dont il détecte la présence par son ouïe très fine. Ses grands yeux sont quant à eux parfaitement adaptés à son mode de vie nocturne.

Considéré comme disparu dans les années 30, le petit primate est finalement redécouvert en 1957 et classé parmi les espèces en danger d’extinction depuis 2014. En cause, la diminution de son habitat au profit de l’agriculture et les superstitions locales qui lui valent d’être chassé par les populations.

Panda géant

Découvert en 1869 par le missionnaire français Armand David, le panda géant est un mammifère solitaire, cousin de l’ours. À l’état sauvage, c’est dans les régions montagneuses du centre de la Chine que nous le rencontrons, dans le Sichuan ou le Tibet par exemple, jusqu’à 3400 mètres d’altitude.

Particulièrement adapté au régime carnivore, son alimentation se compose pourtant de 95% de végétaux qu’il passe environ 14 heures par jour à grignoter. Si sa vue est mauvaise, il compense avec une ouïe et un odorat très développés qui l’aident à se repérer sans difficulté.

Menacé d’extinction depuis 1990, le panda géant souffre du réchauffement climatique et de la disparition des forêts de bambous qui constituent son habitat et sa source de nourriture.

Pangolin de Chine

Son corps allongé couvert d’écailles kératineuses lui vaut d’être l’animal le plus braconné au monde. Le pangolin de Chine est un petit mammifère sur le déclin depuis les années 1980.

Répartie en Asie orientale et du sud-est, l’espèce est un chasseur nocturne dépourvu de dents mais doté d’une langue longue et gluante qui lui permet d’attraper les fourmis et les termites dont il se nourrit. Il parcourt ainsi les forêts d’altitude, humant l’air et le sol pour localiser ses proies là où ses yeux ne lui permettent pas de voir grand-chose.

Menacé par la chasse et par un braconnage, le pangolin de Chine doit faire face à une demande excessive de la part des pharmacies asiatiques traditionnelles et des populations locales.

Éléphant d’Asie

Plus petit et plus rond que son cousin d’Afrique, l’éléphant d’Asie apprécie tout particulièrement les forêts denses d’Asie méridionale où l’eau et la nourriture sont présentes en abondance. Celle-ci occupe d’ailleurs la majeure partie de ses journées et le pousse chaque jour à parcourir de longues distances pour dénicher les feuilles et les écorces les plus tendres.

Domestiqué depuis près de 5000 ans, l’animal sert aujourd’hui de monture pour les promenades touristiques et voit ses populations se réduire à l’état sauvage. En cause, la chasse pour sa viande et son ivoire mais aussi la déforestation et la fragmentation de son habitat. Plus de la moitié des éléphants d’Asie se sont d’ores et déjà éteints, en l’espace d’un siècle seulement.

Binturong

Le binturong ou chat-ours est un mammifère carnivore arboricole endémique des forêts tropicales humides d’Asie du sud-est. Si son petit gabarit ne constitue pas un facteur de différenciation, l’animal possède quelques caractéristiques particulières qui le rendent parfaitement reconnaissable.

Sa queue par exemple, pratiquement aussi longue que son corps, lui permet de s’accrocher aux arbres qu’il soit éveillé ou endormi tandis que ses glandes, que les spécimens mâles utilisent durant la saison des amours pour attirer les femelles, dégagent une étonnante odeur de pop-corn grillé. Fait rare, les femelles se révèlent d’ailleurs capables de retarder la fécondation afin de profiter des conditions les plus favorables.

Menacé par la déforestation et le braconnage, le binturong s’approche progressivement d’une extinction totale en Chine.

Dhole

Proche du loup et du lycaon, le dhole est un redoutable prédateur établi à travers une poignée de pays d’Asie centrale et orientale. S’il est plutôt habitué aux zones forestières, nous le rencontrons aussi quelques fois en montagne à différentes altitudes, rassemblé en meutes d’une quarantaine d’individus.

Sa mâchoire courte se révèle parfaitement adaptée à son régime carnivore tandis que son pelage change de couleur au fil des saisons, passant du roux éclatant en hiver au gris durant l’été.

À mesure que les constructions humaines s’étendent, la diminution du nombre de proies, les conflits avec les éleveurs et la propagation des maladies dont peuvent être porteurs les chiens domestiques font des ravages. Près de 4 millions d’hectares de forêts ont été rasés en Inde en l’espace de 20 ans, et le dhole a déjà vu ses effectifs chuter de 75%.

Macaque de Barbarie

Autrefois répandu à travers les régions montagneuses d’Afrique du Nord, au Maroc et en Algérie notamment, la macaque de Barbarie est passé progressivement d’espèce vulnérable à espèce en danger. Avec sa queue quasi inexistante et ses doigts plus courts que la normale, le petit primate s’est parfaitement adapté aux rudes hivers d’altitude mais continue de croiser régulièrement les populations locales.

Lorsque ce ne sont pas les touristes qui le nourrissent en masse, impactant ses capacités de reproduction, c’est son commerce illégal en tant qu’animal de compagnie qui favorise le déclin de ses populations. Si les effectifs du macaque de Barbarie se sont globalement stabilisés ces dernières années, les zones qu’il occupe ont d’ores et déjà été réduites de moitié.

Ours à lunettes

Présent dans des milieux très variés, principalement à travers les Andes tropicales, l’ours à lunettes doit son nom à la curieuse pigmentation de sa fourrure au niveau de son visage. C’est dans les forêts humides parfois à très haute altitude que nous le rencontrons essentiellement, tantôt affairé à grignoter des baies et du maïs, tantôt perché dans les arbres où il peut passer plusieurs jours.

De manière indirecte, l’ours à lunettes participe d’ailleurs à la régénération des forêts qui lui servent d’abri, en dispersant les graines qu’il consomme au fil de ses déplacements.

Chassé pour sa viande mais aussi sa graisse et sa bile intégrées à la médecine traditionnelle, l’animal est aussi victime de la déforestation massive de son habitat naturel au point d’être devenu l’une des espèces les plus menacées au monde.

Indri

Endémique de Madagascar, l’indri est le plus grand de tous les lémuriens et le seul à ne pas posséder de queue. Ses longs doigts lui permettent en revanche de faire preuve de l’agilité propre à son espèce tandis que ses yeux dirigés vers l’avant sont un excellent moyen pour lui d’évaluer les distances avant de s’élancer de branche en branche.

Reconnaissable à sa fourrure noire tachetée, l’indri se distingue aussi par ses talents de chanteur auxquels il fait appel pour prévenir d’un danger ou en période de reproduction par exemple. Des concerts improvisés où les jeunes individus chantent volontairement faux, afin de se faire remarquer !

Chassé pour sa peau et sa viande, l’espèce souffre aussi de l’exploitation et de la fragmentation de son habitat, l’île ayant perdu 37% de sa forêt en une année seulement.

Lynx pardelle

Le lynx pardelle, aussi appelé lynx ibérique ou lynx d’Espagne, est un félin classé en danger critique d’extinction, que l’on ne rencontre plus aujourd’hui que dans quelques régions du sud de l’Espagne.

Doté d’un collier de poils caractéristique autour du cou, l’animal possède également une touffe de poils au niveau des oreilles afin de décupler ses capacités auditives mais aussi deux yeux perçants, 6 fois plus performants que l’œil humain. De quoi en faire un prédateur redoutable si certaines de ses proies principales n’étaient pas déjà décimées par diverses maladies.

L’espace vital du félin, lui, n’a cessé d’être impacté par les activités humaines tandis que le braconnage se poursuit toujours en dépit des interdictions.

Rhinocéros de Sumatra

Environ 250 cm de long et un poids inférieur à 1000 kg, le rhinocéros de Sumatra est le plus petit de tous les rhinocéros. Il est aussi le seul rhinocéros d’Asie à posséder deux cornes mais a en revanche une très mauvaise vue, comme tous les rhinocéros quelle que soit leur espèce.

Cela ne l’empêche pas d’être étonnamment agile et de parcourir sans difficulté les régions montagneuses même accidentées.

Désormais le second rhinocéros le plus menacé au monde après le rhinocéros de Java, le rhinocéros de Sumatra voit se réduire progressivement son habitat au profit de l’agriculture et de la construction d’infrastructures tandis que le braconnage pour sa corne ne cesse d’augmenter. Une centaine d’individus survit encore entre Bornéo et Sumatra.

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