Le poisson-lune, entre surpêche et pollution marine

Le poisson-lune, entre surpêche et pollution marine

Le poisson-lune, ou môle, est un poisson osseux migrateur que l’on rencontre dans tous les océans tempérés et tropicaux du globe. Au-delà de sa silhouette particulière dépourvue de nageoire caudale, l’espèce étonne également par ses dimensions impressionnantes, jusqu’à 3,10 mètres de long, qui lui permettent de n’avoir que peu de prédateurs naturels.

Grand amateur de méduses, sa gourmandise le conduit souvent à confondre les sacs plastiques avec son mets favori, faisant de la pollution marine l’une de ses principales menaces aux côtés de la surpêche.

  • Apparence : tête proéminente, absence de nageoire caudale, large nageoires dorsales et pectorales
  • Longueur du corps : 1,8 mètres en moyenne
  • Hauteur : jusqu’à 4,26 mètres
  • Poids : 1000 kg en moyenne
  • Longévité : 10 ans en captivité, données insuffisantes à l’état sauvage
  • Distribution : mers et océans tempérés ou tropicaux
  • Régime alimentaire : méduses, zooplancton, calmars, petits poissons, crustacés

Zones de répartition naturelle du poisson-lune

Le poisson-lune se rencontre indifféremment dans l’Atlantique, le Pacifique ou la mer Méditerranée, soit dans les eaux tropicales, subtropicales et tempérées de la planète. En dessous de 10 degrés, les capacités d’orientation de l’espèce peuvent fortement diminuer, allant même jusqu’à entraîner sa mort.

Plutôt habitué à nager à moins de 200 mètres de profondeur, il lui arrive quelquefois de s’aventurer jusqu’à 600 mètres sous la surface.

Pourquoi les poissons-lune sont-ils en voie de disparition ?

Derrière ses dimensions imposantes, le poisson-lune est un nageur inoffensif qui doit faire face aujourd’hui à de nombreuses menaces. Le net recul observé parmi ses populations est dû non pas à d’autres espèces marines dont il serait la proie mais aux activités humaines qui participent à dégrader son habitat. Ou à l’en extraire.

La pêche volontaire ou accidentelle

Si la vente de sa viande est interdite dans l’Union Européenne pour raisons d’hygiène, le poisson-lune reste un mets très apprécié au Japon et à Taïwan notamment. Sa pêche n’étant pas réglementée, de nombreuses dérives sont déjà observées d’autant que tout est comestible chez l’espèce, jusqu’aux organes ! Certaines parties sont également utilisées en médecine traditionnelle.

Pour autant, les prises accidentelles se révèlent plus meurtrières encore. Dans la plupart des mers et des océans du monde, le chalutage de fond en plus de causer d’importants dommages sur les écosystèmes marins piège dans ses filets des quantités non négligeables de poissons-lune, parmi d’autres espèces. 

En Méditerranée, c’est aussi la pêche à la traîne qui remonte 70 à 90% de poissons-lune dans ses prises tandis qu’ailleurs, certains pêcheurs n’hésitent pas à lui couper les nageoires pour l’empêcher de se mettre en chasse des mêmes proies qu’eux.

La pollution plastique

Chaque année en moyenne, 8 à 12 millions de tonnes de déchets plastiques se retrouvent dans les océans. Des ballons, des gobelets ou des sacs en plastique parmi une multitude d’autres déchets flottants dont les conséquences catastrophiques sur la faune marine ont déjà largement été répertoriés.

Grand amateur de méduses comme les tortues, le poisson-lune n’échappe pas aux menaces et avale même régulièrement certains déchets qu’il confond avec son mets favori, courant le risque de s’étouffer ou de mourir de faim. 

Présent à tous les niveaux de la chaîne alimentaire, le plastique visible comme invisible aurait ainsi déjà été ingéré par 90% des animaux marins.

S’il apparaît aujourd’hui sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN, le poisson-lune n’appartient à aucune catégorie et n’a fait l’objet d’aucun recensement précis à l’échelle mondiale. On estime toutefois que ses populations déclinent de 10% par décennie aussi diverses mesures de surveillance plus approfondies devront-elles être rapidement envisagées.

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