Différents du lac, de l’étang ou de la mangrove par la profondeur de leurs eaux et leur végétation caractéristique, les marécages se reconnaissent à leurs terrains bourbeux et à leur couvert arbustif entre lequel s’étendent des marais.
Comme pour toutes les zones humides de la planète, nous retrouvons dans leurs eaux stagnantes douces ou saumâtres une faune et une flore exceptionnelle composées de certaines des espèces les plus menacées au monde. Insectes, reptiles, amphibiens, oiseaux et même félins, nombreux sont les animaux à avoir trouvé un abri au cœur de la végétation dense.
Étroitement liés au cycle de l’eau, les marécages jouent des rôles écologiques essentiels, malheureusement encore trop peu pris en compte dans les aménagements humains. On les retrouve pourtant associés au stockage du carbone, à l’approvisionnement en eau potable des zones avoisinantes ou encore à la protection des villes et des villages face aux crues.
La disparition des zones humides n’en reste pas moins trois fois plus rapide que celle des forêts. En l’espace d’un siècle, 64% d’entre elles ont été perdues, asséchées, drainées pour les besoins de l’agriculture ou morcelées par la construction de barrages et d’infrastructures. Les marécages encore existants ont subi une vaste altération de la qualité de leurs eaux, sous l’effet de la pollution.
Au total, plus de la moitié de leur faune est désormais menacée d’extinction. En tête, les amphibiens qui sont encore les plus vulnérables de tous, suivis de près par les poissons, les reptiles et quelques grands mammifères.
Super-prédateur, symbole de férocité dans les cultures asiatiques traditionnelles, le tigre a été sauvé de justesse de l’extinction au cours du 20ème siècle mais n’est pas encore tiré d’affaire.
Reconnaissable à sa fourrure rousse rayée de noir qui suscite la convoitise des braconniers, il reste le plus grand félin sauvage au monde et l’un des plus grands carnivores terrestres. Sa réputation de mangeur d’hommes est erronée une fois de plus, le tigre chassant plutôt les cerfs ou les buffles et évitant soigneusement l’Homme qui le traque depuis de nombreuses années.
Cependant, son aire de répartition traditionnelle a déjà été réduite de 93% ce qui le force de plus en plus régulièrement à se rapprocher des habitations et des troupeaux de bétail. Face aux conflits qui se multiplient et déjà décimé par la chasse au trophée au siècle dernier, le tigre pourrait ne plus exister à l’état sauvage d’ici 50 ans.
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Sa large tête et son corps trapu perché sur quatre courtes pattes en font un animal tout à fait étonnant. Second plus gros mammifère terrestre juste derrière l’éléphant, l’hippopotame peut peser jusqu’à 3200 kilos et se rencontre à travers l’Afrique et l’Asie, toujours à proximité d’un point d’eau.
On l’imagine généralement lourdaud et inoffensif mais il peut faire preuve d’une étonnante rapidité et se révéler dangereux pour l’Homme et pour les autres animaux. Avec sa mâchoire grâce à laquelle il peut trancher en deux un crocodile adulte, rares sont ses prédateurs naturels et pourtant, l’hippopotame est largement en déclin dans toutes les régions qu’il occupe.
En cause, la destruction de son habitat du fait de l’accroissement urbain, qui le rend plus vulnérable au braconnage, mais aussi l’exploitation de l’eau douce indispensable à sa survie par les populations locales.
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Le mérou englobe plusieurs dizaines d’espèces de poissons, la plus commune étant le mérou brun que l’on retrouve principalement en Méditerranée. Sa migration l’entraîne toutefois régulièrement jusque dans l’Atlantique où il trouve refuge au cœur des rochers à environ 200 mètres sous la surface de l’eau.
Réputé très vorace, le mérou sait également faire preuve d’une impressionnante vitesse qui lui permet de chasser sans mal les poulpes et les calmars dont il se nourrit. Mais l’espèce n’atteint la maturité sexuelle que tardivement et retourne chaque année au même endroit, à la même période pour se reproduire.
Un comportement qui rend le mérou particulièrement vulnérable à la pêche de plus en plus intensive, qu’elle soit sportive ou destinée à l’alimentation. S’ajoutent également la disparition de ses habitats naturels et l’altération de la qualité des eaux.
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Reconnaissable entre tous avec son nez d’une dizaine de centimètres typique des spécimens mâles, le nasique s’est principalement établi en Asie du sud-est, dans les mangroves de l’île de Bornéo. Un habitat naturel entre terre et mer, comme un moyen d’échapper à ses prédateurs et il faut dire que le nasique se révèle aussi à l’aise dans l’eau que dans les airs.
Régulièrement à découvert, le nasique reste cependant vulnérable face aux chasseurs, et plus encore face à la déforestation. En une quarantaine d’années, l’espèce a ainsi perdu 50% de ses effectifs et l’extinction se poursuit, l’Indonésie étant l’un des principaux pays producteurs d’huile de palme au monde.
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Une espèce mal aimée et pour cause, le renard volant compte parmi les plus grandes chauves-souris de la planète. Réparti majoritairement entre les forêts tropicales d’Asie du sud-est et d’Australie, il est un grand amateur de fruits et participe ainsi à la régénération des forêts en disséminant les graines.
Le braconnage et la destruction de son habitat naturel pour les besoins agricoles ou urbains le classent aujourd’hui parmi les espèces menacées. Largement moins médiatisé que les koalas ou les kangourous, le renard volant a également vu ses populations s’effondrer face aux récents incendies colossaux qui ont ravagé une partie de l’Australie.
Avec sa carapace dentelée et son poids qui peut atteindre les 100 kilos, la tortue-alligator est la plus lourde et l’une des plus dangereuses tortues d’eau douce au monde. Capable de rester immergée et immobile durant de longues périodes, elle possède au bout de la langue un appendice semblable à un ver grâce auquel elle peut attirer les poissons. Il lui suffit alors de refermer vigoureusement la gueule.
Si elle n’est menacée par aucun prédateur naturel dans son environnement d’origine, la destruction de son habitat naturel, la chasse pour sa viande et ses œufs ainsi que le commerce illégal des animaux exotiques la classent désormais parmi les espèces lourdement menacées.
Présent un peu partout à travers l’Asie du sud-est, le cobra royal est l’un des serpents les plus longs et les plus venimeux au monde. Une seule de ses morsures peut tuer en quelques heures un animal aussi gros qu’un éléphant.
Camouflée grâce à sa peau brune ou verdâtre, l’espèce est ophiophage c’est-à-dire que le cobra royal se nourrit essentiellement d’autres serpents, couleuvres, pythons voire même d’autres cobras. Il ne se tournera vers les rongeurs et autres petites proies qu’en l’absence de ses mets favoris.
Dans la nature, seules les mangoustes et les sangsues osent s’attaquer à lui. Mais la superficie de son habitat se réduit chaque année du fait de la déforestation et son venin mortel ne facilite pas sa cohabitation avec les Hommes.
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Des yeux rouges, une fourrure sombre, de longues dents qui continuent de pousser tout au long de sa vie, le portrait de l’aye-aye n’est pas flatteur et ce n’est certainement pas son comportement nocturne ni sa manière de taper sur les troncs d’arbres à la recherche de nourriture qui le rendra moins inquiétant.
Grand amateur de larves, le plus grand lémurien au monde se régale aussi de graines, de fruits et de champignons.
Son physique ingrat lui a cependant valu d’être considéré comme un signe de mauvais présage par le passé et d’être chassé par les populations locales. Aujourd’hui, ce sont aussi le braconnage et la déforestation qui le poussent au bord de l’extinction.
Impossible de rater l’ara hyacinthe avec son plumage bleu sombre et sa voix puissante. Présent dans les forêts et les espaces boisés non loin de l’eau, il raffole tout particulièrement des noix des palmiers mais s’autorise également quelques fruits et mollusques aquatiques lorsque l’opportunité se présente.
En dehors des repas, ses journées sont dédiées au repos mais la chasse pour ses plumes ou la capture commerciale viennent de plus en plus régulièrement troubler sa tranquillité.
Également menacé par la dégradation et la fragmentation de son habitat, l’ara hyacinthe ne compte plus aujourd’hui que quelques 3000 individus.
Semblable à un requin mais appartenant à l’immense famille des raies, le poisson-scie est l’un des poissons les plus menacés au monde. Autour des côtes américaines ou australiennes, certains vivent en eau douce, d’autres dans l’eau salée mais tous se distinguent par un museau, ou rostre, démesuré mesurant généralement plusieurs mètres de longueur.
Un nez qui fait la réputation du poisson-scie et qui attire depuis longtemps la réputation des chasseurs de trophées. En parallèle, c’est aussi la destruction des mangroves où il réside et les filets de pêche dans lesquels il s’emmêle accidentellement qui ont entraîné le déclin de cet animal emblématique.
Second plus petit primate au monde derrière le microcèbe pygmée, le ouistiti pygmée a su compenser sa toute petite taille par une série de mécanismes de défense remarquables. Tantôt immobile, tantôt extrêmement lent pour se faire le plus discret possible, nous le voyons également par moments bondir ou fuir à une vitesse prodigieuse pour échapper à ses prédateurs.
Préférant les lisières des forêts à proximité des cours d’eau du bassin amazonien, le ouistiti pygmée compte encore une population relativement importante mais largement en déclin. En cause, la déforestation bien sûr mais aussi la capture comme animal de compagnie, le petit signe étant facile à apprivoiser.
Résultat de quelques millions d’années d’adaptation, la salamandre géante est aujourd’hui nettement plus petite que ce qu’elle fut auparavant mais reste encore le plus grand amphibien au monde. Si elle est aujourd’hui présente à Taïwan et au Japon, c’est en Chine que se concentre l’essentiel de ses populations, dans les rivières d’altitude où elle peut puiser un maximum d’oxygène.
Impossible de voir s’éteindre un tel morceau d’Histoire de l’évolution et pourtant, la salamandre géante est aujourd’hui traquée pour sa viande, considérée comme un mets de luxe. La chasse et la déforestation associées pratiquées de manière intensive depuis une cinquantaine d’années ont ainsi poussé l’espèce au bord de l’extinction.
À mi-chemin entre le loup gris et le coyote, le loup rouge est une espèce que l’on connaît très peu et qui est déjà considérée comme en danger critique d’extinction. Déclaré éteint à l’état sauvage en 1980 en conséquence d’une chasse excessive, le loup rouge a été progressivement réintroduit en Amérique du Nord et a même pu profiter de quelques années de relative tranquillité.
Mais la chasse se poursuit encore et la progression des activités humaines s’est ajoutée à la liste des menaces. On estime désormais qu’il ne reste plus que 35 loups rouges à vivre à l’état sauvage dans le monde.
Le chat à tête plate est l’une des plus petites espèces de chats au monde et se distingue notamment de ses cousins plus communs par des pattes palmées grâce auxquelles il peut chasser la nuit les crabes et les petits poissons dont il est très friand.
Présent essentiellement en Asie du sud-est, sur l’île de Bornéo, il lui faut malheureusement s’accommoder d’une déforestation galopante pour la mise en place de nouvelles cultures. Dans les marécages où il réside la plupart du temps, la pollution des eaux et la surpêche complique également sa recherche de nourriture.
Avec sa taille de 6 mètres maximum, le crocodile américain est l’une des plus grandes espèces de crocodiles. Aussi à l’aise sur terre que dans l’eau, nous le retrouvons aussi bien dans les eaux douces que dans les eaux saumâtres depuis certaines régions de l’Amérique de nord jusqu’en Amérique du sud.
C’est principalement la nuit qu’il se met en chasse. Poissons, crustacés, tortues, quelques oiseaux étourdis intègrent aussi le menu lorsqu’ils se posent sur l’eau à proximité de l’animal.
Si la chasse n’est qu’une menace infime pour le crocodile américain, la destruction de son habitat naturel et les collisions fréquentes avec les bateaux posent de vraies questions quant à sa survie à long terme.