Apparu il y a plusieurs millions d’années, le varan de Komodo ou dragon de Komodo subsiste en Indonésie à travers 5 îles différentes, 4 appartenant au Parc national de Komodo. S’il sait économiser son énergie en restant parfaitement immobile, le plus grand de tous les lézards se montre aussi occasionnellement agressif et dangereux, avec quelques rares cas mortels de morsure chez l’Homme.
Plutôt solitaire à l’exception du moment du repas, le varan de Komodo souffre aujourd’hui de la perte de son habitat et de la diminution du nombre de ses proies.
Endémique d’Indonésie, le varan de Komodo est présent dans des proportions variables dans les îles de Gili Motang, Gili Dasami, Rinca, Komodo et Florès. Attentive aux migrations de ses proies, l’espèce effectue chaque année des déplacements saisonniers, passant des forêts d’altitude à la saison des pluies aux zones littorales durant les saisons sèches.
Inscrit parmi les espèces vulnérables sur la liste rouge de l’UICN, le varan de Komodo ne comptait pas plus de 5000 individus il y a une vingtaine d’années et ces populations n’ont eu de cesse de décliner davantage. On estime aujourd’hui que seules 350 femelles reproductrices existent aujourd’hui dans le monde, sous l’effet couplé du réchauffement climatique et du développement humain.
Parce qu’il est très dépendant de son environnement, le varan de Komodo se révèle particulièrement vulnérable face au changement climatique. Les tremblements de terre et les éruptions volcaniques fréquemment observées dans la région sud-asiatique ont déjà par le passé entraîné la disparition totale de l’espèce dans certaines îles.
Les bouleversements climatiques qui s’opèrent aujourd’hui pourraient également contribuer à réduire la superficie du territoire disponible pour le reptile, ce qui conduirait à l’extinction du varan de Komodo sur trois des cinq îles qu’il occupe actuellement.
Face à l’installation des populations humaines, c’est l’animal qui recule d’autant que la cohabitation se révèle bien souvent délicate. Chassé avant qu’il ne puisse s’attaquer aux poules, aux chèvres ou aux cochons, le varan de Komodo doit aussi composer avec la diminution du nombre de ses proies, l’Homme s’attaquant aux mêmes mammifères sauvages que lui.
Si sa peau n’est pas la plus aisée à travailler, dans le cadre de la confection du cuir par exemple, le lézard n’en reste pas moins touché par le braconnage au point d’être inscrit à l’Annexe I de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction). Lorsqu’il n’est pas recherché pour sa peau, ce sont des trafics illégaux qui s’opèrent pour le vendre comme animal de compagnie.
Dans le Parc national de Komodo, le nombre annuel de visiteurs est passé de 80 000 en 2014 à 170 000 en 2018. Face à cette augmentation, certains chercheurs ont pointé du doigt les conséquences néfastes que pouvait avoir le contact humain sur le comportement et la reproduction de l’animal. Des appels restés pour l’heure sans réponse, l’île de Komodo n’ayant finalement pas été fermée au tourisme de masse comme cela était censé se faire en 2019.
Créé en 1980, le Parc national de Komodo a progressivement été rejoint par les réserves de Wae Wuul et Wolo Tado ouvertes sur l’île de Flores. Pour autant, l’espèce reste globalement en déclin, sans que le nombre exact de ses populations ne nous soit vraiment connu.
Tandis que le réchauffement climatique s’accélère, de nouvelles initiatives évoquent le transfert de l’animal vers des régions qui pourraient continuer à lui offrir un habitat de qualité. Le varan de Komodo pourrait ainsi peut-être, dans les décennies à venir, coloniser de nouvelles zones où il n’avait été jusqu’alors que très rarement recensé.