14 animaux de la jungle en voie de disparition 

Réparties le long de l’équateur à travers l’Amérique du Sud, l’Afrique, l’Asie du sud-est et l’Océanie, les jungles ou forêts tropicales du monde s’étendaient à l’origine sur plus de 25% de la surface de notre planète et ont depuis toujours occupé des fonctions essentielles.

Là, à l’ombre des arbres monumentaux qui empêchent même le passage des rayons du soleil, les saisons n’ont plus cours et la chaleur permanente mêlée à un air chargé d’humidité a donné naissance à une biodiversité que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. 

Puisque les ressources sont nombreuses mais que la compétition est plus rude que jamais, bon nombre d’espèces ont misé sur l’interdépendance les unes avec les autres, et la plupart d’entre elles seraient incapables de survivre en dehors des conditions particulières offertes par les forêts tropicales.

Mais les ressources de la jungle ont également attiré notre attention. Matériaux de construction, nourriture, molécules chimiques indispensables au secteur pharmaceutique, la jungle, lorsqu’elle n’est pas surexploitée, est détruite en masse pour les besoins de l’agriculture.

Du sol jusqu’à la canopée, les forêts tropicales abritent une faune et une flore luxuriante et pourtant, de nombreuses espèces se sont déjà éteintes et bien d’autres sont aujourd’hui menacées d’extinction. Il faut dire que le braconnage s’ajoute également à la liste des menaces et que les jungles encore intactes sont déjà largement altérées ou morcelées.

Sur le long terme, la disparition de la vie au cœur des jungles puis des jungles elles-mêmes aura pourtant de nombreuses incidences y compris dans la lutte contre le changement climatique. Beaucoup reste à faire pour préserver ces habitats, parmi les plus vulnérables de notre planète.

1 – Orang-Outan de Bornéo

Avec son nom d’origine malaisienne qui signifie littéralement «homme de la forêt», l’orang-outan de Bornéo est un véritable symbole de la jungle qui lui a donné son nom. S’il apprécie les plaines inondables et les forêts des vallées fluviales, nous le retrouvons régulièrement dans les forêts tropicales denses où ses bras puissants lui permettent de grimper haut dans les arbres.

Il parcourt ainsi la canopée la majeure partie de la journée, à la recherche de fruits, d’insectes et de feuilles à grignoter. Mais la canopée ne cesse de se réduire au profit des plantations de palmiers à huile notamment et d’une surexploitation forestière bien souvent illégale.

Très vulnérables du fait de leur lenteur, les orangs-outans souffrent aussi de la chasse et du réchauffement climatique et pourraient avoir totalement disparu d’ici quelques dizaines d’années.

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2 – Tigre

Plus grand félin de la planète, le tigre englobait encore 9 sous-espèces il y a quelques années. Elles ne sont plus que 6 aujourd’hui à survivre à travers l’Asie dans une variété d’écosystèmes forestiers, si possible loin des activités humaines.

Alors que l’imaginaire collectif en a fait un mangeur d’hommes, le carnivore évite généralement de s’en approcher se reportant plutôt sur le bétail et les animaux domestiques parfois laissés sans surveillance.

Pourtant, à mesure que l’expansion urbaine se poursuit, les conflits entre l’animal et les populations locales se multiplient.

La déforestation et la diminution du nombre de proies fait déjà peser de lourdes menaces sur l’espèce, auxquelles il nous faut ajouter le braconnage destiné à alimenter le marché de la médecine traditionnelle asiatique.

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3 – Gorille de l’Est

Le gorille de l’Est est l’une des deux espèces de gorilles existantes et tire son nom de son aire de répartition dans les forêts tropicales d’Afrique centrale, par opposition à son cousin le gorille de l’Ouest. Avec une taille pouvant atteindre les 1m80 pour certains mâles, il s’agit des plus grands et des plus impressionnants primates au monde.

Pourtant, en dépit d’une force colossale, les gorilles de l’Est sont des animaux pacifiques et discrets qui jouent un rôle essentiel sur la biodiversité locale en participant à la régénération des forêts via la dissémination des graines.

S’ils comptent parmi nos plus proches cousins du point de vue de la génétique, ils ne sont plus que quelques milliers à l’état sauvage, et souffrent quotidiennement de la perte de leur habitat, du braconnage et des maladies infectieuses.

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4 – Guépard

Avec son corps aérodynamique et sa colonne vertébrale flexible, le guépard est l’animal terrestre le plus rapide au monde. 112 km/h de vitesse de pointe, mais aussi des griffes semi-rétractiles qui lui confèrent un bon ancrage au sol et une queue qui agit comme un balancier et qui lui permet de prendre des virages serrés.

Et pourtant, malgré son impressionnante vitesse, le guépard est loin d’être doué pour la chasse. Les lions ou les léopards le surpassent sans difficulté sur ce point, aussi le guépard a-t-il besoin de vastes territoires sur lesquels il n’entrera en concurrence avec aucune autre espèce.

Le problème, c’est que l’urbanisation croissante ne cesse de grignoter son habitat. 91% de son aire de répartition initiale ont d’ores et déjà disparu, le rendant aussi plus vulnérable au braconnage et à la capture domestique.

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5 – Panthère

Sauvage et solitaire, la panthère n’a été que peu étudiée par le passé et conserve encore son aura de mystère. L’espèce est d’ailleurs si méconnue que l’on ignore bien souvent qu’elle ne désigne non pas un animal mais une sous-espèce de félins dans laquelle nous retrouvons le léopard ou le puma.

Moins douée pour la chasse que d’autres prédateurs de la jungle, la nature l’a dotée d’une formidable agilité qui lui permet de grimper aux arbres afin de guetter ses proies et de mettre en sécurité son butin durement acquis.

Elle survit aujourd’hui dans quelques pays d’Asie et d’Afrique subsaharienne où elle reste lourdement menacée par la destruction de son habitat naturel et par le braconnage.

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6 – Okapi

Au croisement du zèbre et de la girafe, l’okapi est un curieux mammifère découvert très tardivement par la communauté scientifique. Nous le rencontrons aujourd’hui exclusivement dans les forêts denses de la République démocratique du Congo où il se régale de champignons, de fruits et de végétaux qu’il saisit sans mal grâce à sa langue d’une cinquantaine de centimètres de long.

Plutôt craintif et solitaire, l’okapi est un animal essentiellement nocturne dont les populations ne dépassent plus les 15 000 individus. 

En cause principalement, l’exploitation et la destruction de son lieu de vie par les mineurs illégaux notamment mais aussi le braconnage, la viande de brousse étant toujours considérée comme un mets raffiné, symbole d’un statut social élevé.

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7 – Chimpanzé

En tant que l’une des espèces les plus intelligentes du règne animal, le chimpanzé vit en groupes parfaitement organisés et a appris à fabriquer ses propres outils pour simplifier ses tâches quotidiennes. Feuilles larges pour récolter de l’eau, pierres tranchantes pour casser les noix trop dures, nous l’observons également avoir recours à des bâtons de bois afin de récolter les fourmis dont il se nourrit, lorsque ses longs doigts ne lui permettent pas de les atteindre.

Avec ses 32 dents et 98% de ses gènes identiques aux nôtres, le chimpanzé est notre cousin le plus proche. Un parent qui a perdu plus de 90% de ses effectifs en l’espace d’un siècle sous l’effet de l’agriculture, de la construction d’infrastructures et du trafic d’armes, intimement lié au braconnage.

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8 – Nasique

Reconnaissable entre tous avec son long nez qui lui recouvre parfois entièrement la bouche, le nasique est un singe de taille moyenne qui présente d’autres particularités.

Il se distingue également par sa capacité à se déplacer dans l’eau, même en apnée, et par son côté acrobate qui le pousse à se jeter dans le vide d’un arbre à l’autre pour se déplacer, au risque bien souvent de faire de mauvaises chutes. Plutôt diurne et très sociable, le nasique vit en groupe généralement d’une quinzaine d’individus dans les forêts humides et les mangroves qui tapissent l’île de Bornéo.

Une région du monde où la déforestation est particulièrement massive et où le primate doit aussi faire face à un braconnage qui ne faiblit pas.

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9 – Mandrill

Une mâchoire munie de canines tranchantes, des teintes de rose, de bleu et de violet parmi une fourrure grise et rase, le mandrill est un primate au physique caractéristique que l’on rencontre dans les forêts tropicales du Cameroun, du Nigeria ou de la Guinée équatoriale.

Plutôt nomade, ses hordes peuvent compter jusqu’à une centaine d’individus ce qui permet de dissuader ses éventuels prédateurs que sont le python ou l’aigle couronné. Si l’espèce présente une forte capacité d’adaptation face à la diminution de son habitat, la déforestation ouvre en revanche la voie au braconnage pour sa viande. Le mandrill, très bruyant, est d’ailleurs très facilement localisable dans les écosystèmes forestiers.

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10 – Aye-aye

Avec ses incisives proches de celles des rongeurs, sa queue semblable à celle des écureuils et ses oreilles qui lui donnent des allures de chauve-souris, l’aye-aye semble avoir emprunté ses caractéristiques physiques à bon nombre d’espèces différentes.

Son troisième doigt de la main, beaucoup plus allongé que les autres, l’aide à tapoter et à fouiller les troncs d’arbres à la recherche des larves dont il se nourrit. Les légendes lui prêtent également quelques pouvoirs de sorcellerie et ont contribué à pousser le petit primate originaire de Madagascar au bord de l’extinction.

C’est aujourd’hui la destruction de son milieu naturel qui remet sa survie en question pour les décennies à venir.

11 – Varan De Komodo

Le varan de Komodo, ou dragon de Komodo, est le plus grand lézard au monde et survit encore dans quelques îles indonésiennes dont celle de Komodo, d’où il tire son nom. 

S’il est plutôt friand de charognes, il se révèle aussi très habile au moment de la chasse et ne craint pas de s’attaquer à des proies bien plus grosses que lui. Tantôt présents à flanc de colline, tantôt rassemblés près des côtes, les varans suivent ainsi le parcours des cerfs ou des sangliers afin de ne jamais être à court de nourriture.

Mais l’espèce doit elle-même faire face à ses propres menaces puisque au-delà de la fragmentation de son habitat, le tourisme et le braconnage nuisent à ses populations. Il ne resterait aujourd’hui pas plus de 6000 individus dans la nature.

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12 – Gecko à crête

Également connu sous le nom de gecko à cils ou gecko à frange, le gecko à crête est un petit lézard endémique des forêts tropicales réparties au sud de la Nouvelle-Calédonie. Plutôt nocturne et solitaire, le reptile ne retrouve ses congénères que pour la reproduction.

Son corps fin et agile muni de pattes agrippantes l’aide à se déplacer rapidement à travers la canopée mais sa petite taille le rend vulnérable face aux prédateurs plus imposants et même face à la fourmi de feu, introduite involontairement dans son habitat.

L’urbanisation croissante, les incendies et la déforestation participent aussi largement au déclin du petit animal.

13 – Éléphant d’Asie

Vénéré depuis des siècles par les communautés locales, l’éléphant d’Asie a été intégré très tôt aux activités humaines. 

Tour à tour moyen de transport, débroussailleur forestier et même machine de guerre, il s’offre désormais en spectacle aux touristes ravis de pouvoir le nourrir et de grimper sur son dos.

En conséquence, la captivité progresse tandis que les éléphants d’Asie à l’état sauvage sont largement menacés. Ils sont encore environ 30 000 à parcourir une douzaine de pays de l’Asie du sud, par petits groupes guidés par une matriarche.

Mais la déforestation continue de grignoter leur territoire tandis que le prix de l’ivoire atteint des sommets sur les marchés illégaux.

14 – Maki Catta

Avec son museau allongé terminé par une truffe humide sans poils et sa fourrure tachetée, le maki catta appartient à la vaste famille des Lémuridés. Comme tous ses congénères, c’est exclusivement sur l’île de Madagascar qu’il a élu domicile, dans les savanes et les forêts humides riches en insectes et en végétation.

Si ses jambes longues et ses paumes nues lui permettent de se déplacer d’arbre en arbre en toute simplicité, nous le retrouvons généralement au sol à la recherche de sa nourriture.

Une nourriture qui se fait malheureusement de plus en plus rare, la couverture forestière de Madagascar ayant été réduite de près de 90% depuis l’arrivée de l’Homme sur l’île, il y a près de 2000 ans.

Dans les régions où le maki catta survit encore, c’est le braconnage et la capture domestique qui font aussi des ravages.

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