16 poissons en voie de disparition

Difficile de définir précisément les poissons tant le terme englobe d’espèces différentes. On sait que ce sont des animaux aquatiques bien sûr, majoritairement ovipares et appartenant à la vaste classe des vertébrés comme les mammifères ou les oiseaux. La nature les a en plus dotés de branchies et de nageoires, qui leur permettent de respirer et de se déplacer dans leur environnement.

Répartis à travers une grande diversité de milieux naturels, les poissons se rencontrent partout, dans les eaux douces comme salées, en haute altitude et jusque dans les fosses océaniques les plus profondes. Créatures étonnantes dépourvues de squelette et de nageoires il y a environ 530 millions d’années, les poissons ont progressivement évolué pour donner naissance aux espèces que nous connaissons aujourd’hui et que nous pouvons classer en deux groupes bien distincts :  

  • Les poissons à nageoires rayonnées : où l’on retrouve plus de 23 000 espèces, soit la majorité des poissons connus. Ce sont ces nageoires translucides constituées d’os longs et fins, les rayons, qui leur ont donné leur nom.
  • Les poissons cartilagineux : pourvus d’un squelette composé de cartilage et non d’os. Ce sont les raies et les requins notamment.

Qu’ils soient dotés ou non d’écailles, on observe chez les poissons une vraie corrélation entre la morphologie et le mode de vie. Un poisson long et effilé se rencontrera ainsi plus généralement en eau vive tandis que les eaux stagnantes seront le refuge d’espèces à la forme beaucoup plus aplatie. 

La plupart sont dans tous les cas dotés de facultés longtemps ignorées. Odorat, ouïe, goût très développés, il semble aussi que les poissons soient sensibles à la douleur et démontrent des liens sociaux parfois étonnamment complexes.

Rares cependant sont ceux à susciter la même empathie que les mammifères, aussi les menaces se poursuivent-elles sans être suffisamment mises en avant auprès du grand public.

Sous l’effet de la surpêche, ce sont pourtant plus des trois quarts des espèces de poissons qui sont exploitées au-delà du raisonnable. Parmi elles, des espèces incontournables telles que le cabillaud, le thon rouge ou le saumon sauvage d’Atlantique dont les stocks n’ont plus le temps de se régénérer et qui risquent l’extinction totale à brève échéance.

Une situation d’autant plus préoccupante que de nombreux facteurs aggravants sont apparus ces dernières années. La pollution toujours croissante, le développement d’espèces envahissantes mais aussi des techniques de pêche dévastatrices pour les habitats marins qui peuvent causer des dégâts irréversibles jusqu’à plusieurs centaines de mètres de profondeur.

Hippocampe

L’hippocampe, ou cheval de mer, est réparti en une cinquantaine d’espèces présentes majoritairement dans les eaux tempérées et tropicales du globe. Reconnaissable à la protubérance en forme de couronne perchée sur sa tête, le petit poisson l’est tout autant par son mode de reproduction particulier. Ici, c’est le mâle qui effectue la gestation, relâchant à terme jusqu’à 1800 œufs par le biais de sa poche ventrale. Une nouvelle gestation commencera ensuite presque immédiatement.

Un rythme de reproduction élevé qui n’empêche pas l’hippocampe de compter parmi les espèces menacées, sous l’effet de la surpêche et de la destruction de son habitat.

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Poisson Lune

Avec un poids dépassant régulièrement la tonne, le poisson-lune ou môle est le plus lourd parmi les poissons osseux. C’est avant tout dans les eaux tempérées et tropicales qu’il se rencontre, nageant généralement près de la surface, sa nageoire dorsale visible à la manière de celle d’un requin. 

Grand amateur de méduses malgré leur très faible valeur nutritionnelle, le poisson-lune n’a que peu de prédateurs naturels mais souffre dans certaines régions du monde de la chasse pour sa viande, considérée comme un mets de luxe.

S’ajoutent aussi les prises accidentelles et les déchets flottants que l’animal avale fréquemment par erreur.

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Espadon

Si l’espadon se distingue des autres poissons par son rostre pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres de longueur, il se démarque aussi par sa vitesse qui dépasse parfois les 90 km/h en vitesse de pointe.

Excellent prédateur, c’est aussi sa vue perçante qui constitue un formidable atout au moment de la chasse. Au menu généralement, des calmars et des petits poissons que l’animal trouve sans mal dans les eaux tropicales et tempérées du monde entier.

Considéré comme l’un des poissons les plus recherchés au monde pour sa chair, l’espadon est aujourd’hui menacé dans tous les milieux qu’il fréquente.

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Raie manta

Reconnue comme la plus grande raie au monde, la raie manta est aussi dotée du plus gros cerveau parmi les poissons ce qui lui permet de faire preuve d’une étonnante intelligence sociale.

Nous la rencontrons généralement dans les zones tempérées chaudes de l’Atlantique jusqu’aux régions tropicales du monde. Certains récifs coralliens riches en nourriture et en petits poissons nettoyeurs sont souvent l’occasion d’observer de formidables rassemblements.

La raie manta voit pourtant sa population décroitre depuis une vingtaine d’années du fait de la surpêche, ses branchies se vendant à prix d’or sur le marché de la médecine chinoise traditionnelle.

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Raie Léopard

Impossible de confondre la raie léopard avec une autre espèce tant sa forme en losange et ses taches blanches sont caractéristiques. Parfois surnommée raie oiseau, sa queue fine et longue possède une poignée de dards venimeux mortels tandis que son museau en forme de bec intègre 7 rangées de dents puissantes qui lui permettent de broyer les mollusques et les crustacés dont elle se nourrit.

Très appréciée par le requin marteau, c’est aujourd’hui la capture domestique qui classe la raie léopard parmi les espèces menacées, celle-ci supportant relativement bien la captivité.

Mérou

Reconnaissable à son corps massif et à sa bouche épaisse, le mérou varie en taille et en couleurs en fonction des eaux dans lesquelles il se rencontre. Il faut dire que le terme désigne en effet quelques dizaines d’espèces différentes, globalement toutes carnassières et friandes de poulpes et de petits poissons.

De femelle entre ses 5 et 12 ans, il restera ensuite mâle jusqu’à la fin de sa vie à moins qu’un nombre trop faible de femelles dans son habitat naturel ne le pousse à changer de sexe à nouveau.

Présent dans toutes les eaux tropicales et tempérées du monde, c’est avant tout la surpêche qui fait du mérou une espèce en danger.

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Requin blanc

Connu pour ses diverses représentations dans la culture populaire, le requin blanc est l’une des plus grandes et des plus dangereuses espèces de poissons. Ses impressionnantes mâchoires dotées d’une cinquantaine de dents acérées en font un redoutable prédateur, tout autant que son odorat exceptionnel qui lui permet de sentir une goutte de sang dans plus de 4,6 millions de litres d’eau.

Sa réputation de mangeur d’hommes n’en reste pas moins infondée, les attaques étant généralement dues à des erreurs d’interprétation de la part du requin blanc.

La chasse, qu’elle soit commerciale ou simplement sportive fait cependant peser de lourdes menaces sur l’espèce depuis de nombreuses années.

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Requin baleine

Avec ses deux ailerons et le damier caractéristique tracé sur son dos, le requin baleine est le plus grand poisson au monde. À la manière des cétacés desquels il tire son nom, ce sont au quotidien des quantités formidables de plancton qu’il engloutit via sa large bouche, expulsant l’eau par ses fentes branchiales. 

Il se distingue toutefois par une préférence marquée pour les habitats pélagiques et les eaux tropicales, même si ses migrations lui font parcourir la plupart des mers et des océans du globe.

Si ses prédateurs naturels sont rares, le requin baleine souffre de la surpêche et d’une chasse massive pour son aileron.

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Thon Rouge

Caractérisés par la couleur rouge sombre de leur chair, les thons rouges regroupent en réalité trois espèces distinctes que nous rencontrons dans diverses régions du monde. 

Capables de se déplacer rapidement sur de longues distances, ils sont considérés comme des superprédateurs et remplissent ainsi des missions essentielles au sein des écosystèmes qu’ils occupent. Leur mode de vie plutôt pélagique ne les préserve cependant pas des activités humaines. 

Deux des trois espèces de thon rouge sont aujourd’hui lourdement menacées par la surpêche, le thon rouge du Sud étant même considéré comme en danger critique d’extinction.

Flétan

Le flétan se divise en trois espèces distinctes, fréquentant essentiellement les fonds marins et ne remontant légèrement vers la surface que pour la recherche de nourriture.

À la différence de la plupart des poissons plats, c’est un prédateur actif qui se nourrit principalement d’insectes, de crustacés et d’autres poissons. Ses dents acérées et son excellente vue en font d’ailleurs un chasseur redoutable.

Très apprécié dans la cuisine mondiale, le flétan, malgré sa grande taille, compte parmi les espèces menacées du fait de la surpêche.

Rouget

Le rouget est un petit poisson à la robe rayée que l’on rencontre en couple ou en groupe à proximité des fonds de sable et des roches sous-marines.

Très actif, la majeure partie de ses journées est consacrée à la recherche de nourriture tandis qu’il fouille le sol pour y dénicher vers et crustacés, soulevant de petits nuages de sédiments au fil de son passage. Un mode de vie qui le rend facilement repérable pour ses prédateurs. 

Poussé vers le Nord sous l’effet du réchauffement climatique, le rouget est avant tout menacé par la surpêche depuis les années 90, pratiquée notamment à l’aide de chaluts qui entraînent une part considérable de pêches accidentelles.

Requin Marteau

Les requins-marteaux varient en taille selon les espèces, le grand requin-marteau pouvant atteindre les 6 mètres de long. Leur tête en forme de T semblable à une masse est un atout essentiel qui leur permet de profiter d’une vision et d’un odorat nettement améliorés mais aussi de prendre des virages plus serrés que les autres espèces de requins.

Si nous les rencontrons plutôt en bancs le jour, la chasse nocturne s’effectue plutôt en solitaire et vise principalement les raies dont les requins-marteaux sont très friands.

Très recherché à son tour pour ses ailerons vendus dans les marchés asiatiques, il est aujourd’hui classé en danger d’extinction.

Aiglefin

Présent à travers l’Atlantique Nord, l’aiglefin se reconnaît à ses trois nageoires dorsales et à ses barbillons qui l’aident à évoluer dans son environnement et à repérer ses proies. Vers, poissons, mollusques, crustacés, de nombreuses espèces figurent au menu de ce poisson habitué des fonds marins.

Très prisé pour sa chair fine et délicate, les populations d’aiglefin sont toutefois sur le déclin du fait de la surpêche, pratiquée essentiellement au chalut de fond.

Requin Taureau

Incontournable le requin-marteau avec sa silhouette massive et son dos très arqué qui donne à l’aileron dorsal une position tout à fait particulière. Le museau court laissant apparaître plusieurs rangées de dents pointues lui donne un aspect menaçant même si l’espèce est relativement inoffensive pour l’Homme.

À travers les zones tempérées de la planète, ce sont plutôt les seiches et les poissons qu’il convoite et dont il se nourrira au fil de ses migrations. 

Comme la plupart des espèces de requins, le requin-marteau a rejoint la liste des espèces en danger sous l’effet d’une pêche excessive.

Poisson-Scie

C’est bien à la famille des raies qu’appartient le poisson-scie, malgré une apparence très similaire à celle d’un requin. Considérée comme l’un des animaux les plus furtifs au monde, l’espèce est parvenue à mettre au point de remarquables techniques de camouflage couplées d’une vitesse impressionnante qui lui permet de rapidement dominer ses proies. 

Son rostre pourvu de longues dents et pouvant atteindre les deux mètres de longueur contribue lui aussi à parfaire ses sessions de chasse.

Un atout qui a malheureusement tendance à se coincer dans les filets de pêche et à fragiliser le poisson-scie déjà mis en danger par la surpêche et la destruction de son habitat.

Totoaba

Endémique du golfe de Californie, au Mexique, le totoaba est un poisson argenté reconnaissable au son particulier qu’il peut émettre et qui rappelle le croassement du corbeau. Avec une taille ayant régulièrement dépassé les 2 mètres de long autrefois, il reste le plus grand poisson au sein de sa famille.

C’est cependant sa vessie natatoire grâce à laquelle il se maintient à flot qui attire aujourd’hui toutes les convoitises. Supposée posséder des vertus thérapeutiques, elle se vend à prix d’or sur les marchés noirs chinois au point d’avoir été surnommée «la cocaïne des mers». Le totoaba, lui, est désormais en danger critique d’extinction.