Le guépard, félin le plus menacé d’Afrique

Le guépard, félin le plus menacé d’Afrique

Ce sont ses griffes non rétractiles et sa silhouette aérodynamique qui permettent au guépard de compter parmi les animaux les plus rapides de la planète. Capable d’effectuer des pointes à près de 110 km/h en quelques secondes, il n’en reste pas moins craintif face aux autres prédateurs, raison pour laquelle il préfèrera chasser en début de matinée ou en fin d’après-midi, lorsque la plupart d’entre eux sont au repos. 

Si l’on ignore bien souvent que le félin solitaire fait désormais partie des espèces menacées, sa situation se révèle pourtant tout à fait préoccupante, conséquence à la fois de l’accroissement démographique et d’un commerce illégal dans certains pays du Golfe où posséder un guépard domestique est devenu une véritable tendance.

  • Apparence : corps svelte et aérodynamique, museau court, pelage clair tacheté de noir
  • Longueur du corps : de 1,10 à 1,30 mètres
  • Hauteur au garrot : de 70 à 80 cm
  • Longueur de la queue : de 65 à 85 cm
  • Poids : de 21 à 72 kg
  • Longévité : 12 à 14 ans
  • Distribution : Afrique du Sud, Ethiopie, Somalie, Sahara, Asie du Sud-Ouest.
  • Régime alimentaire : antilopes, gazelles, lièvres

Zones de répartition naturelle du guépard

Le guépard survit essentiellement en Afrique, dans les régions semi-désertiques et les savanes étendues qui lui donnent accès à suffisamment de gibier. Autrefois très étendue, son aire de répartition s’étend désormais à travers une poignée de pays parmi lesquels la Somalie, l’Ethiopie, l’Afrique du Sud ainsi que l’Egypte, dans une moindre mesure. D’autres populations plus réduites du félin se rencontrent aussi en Asie du Sud-Ouest, en Iran tout particulièrement.

Pourquoi les guépards sont-ils en voie de disparition ?

De 100 000 individus répartis en 1900 à travers l’Asie et l’Afrique, ce ne sont plus aujourd’hui qu’environ 12 000 guépards que l’on dénombre à travers le monde. 

Sur les cinq sous-espèces entre lesquelles se répartit le félin, trois sont désormais considérées comme en danger critique d’extinction : le guépard du Sahara, le guépard asiatique et le guépard d’Afrique du Nord-Est.Cela en partie du fait du taux de consanguinité élevé observé chez l’espèce et de la surprédation à laquelle sont confrontés les jeunes guépards, mais aussi sous l’effet du braconnage et de la destruction de son habitat, dont les conséquences dévastatrices pour l’animal sont amplifiées par le changement climatique.

Une faiblesse génétique

Le guépard a connu d’importantes vagues de disparitions au cours de son histoire, disparitions dont les raisons sont aujourd’hui encore relativement méconnues. 

On sait toutefois que la variation génétique est un facteur essentiel de la survie à long terme d’une espèce, car c’est ainsi que les individus seront en mesure de s’adapter aux évolutions de leur environnement. Cependant, on constate chez le guépard un important manque de diversité génétique notamment du fait d’un taux élevé de consanguinité entre les animaux.

Au rythme de reproduction faible de l’espèce s’ajoute ainsi un taux de mortalité infantile particulièrement élevé, principalement en captivité où celui-ci peut atteindre 28% à 38%. 

Le félin se révèle également plus sensible aux maladies infectieuses que d’autres animaux.

La surprédation 

L’Afrique abrite un grand nombre de prédateurs et la compétition observée entre les grands carnivores joue rarement en la faveur du guépard. Taillé pour le sprint court plutôt que pour l’endurance, le félin a généralement besoin d’une vingtaine de minutes de repos après avoir lancé une attaque. C’est le moment que choisissent souvent lions, léopards et hyènes pour attaquer à leur tour et le guépard, moins puissant physiquement, ne peut que céder sa proie.

Les plus jeunes, plus vulnérables, seront aussi fréquemment la cible des autres espèces.

La croissance démographique

Sous l’effet de l’étalement urbain et des activités humaines, le guépard, autrefois présent du bassin du Congo jusqu’à l’est de l’Inde, n’occupe plus désormais que 9% de son aire de répartition initiale. Le félin a pourtant besoin de grands espaces pour vivre, et les territoires morcelés qu’il parcourt aujourd’hui ne lui permettent plus d’échapper à ses prédateurs et de chasser correctement, d’autant que l’homme chasse maintenant les mêmes proies que lui.

Le braconnage

Au XVIe siècle déjà, de jeunes guépards étaient capturés puis dressés par l’homme comme auxiliaires de chasse, aidant ainsi à la traque des gazelles et des antilopes. 500 ans plus tard, ce sont encore plusieurs centaines de félins qui sont arrachés chaque année à la savane, pour être utilisés illégalement comme animaux de compagnie par de riches propriétaires des pays du Golfe. 

Un bébé guépard peut ainsi se vendre jusqu’à 15 000 dollars au marché noir. Cinq sur six ne survivront généralement pas au transfert et les autres, soignés bien souvent de manière inadaptée, mourront au bout de quelques années maximum.

Ailleurs, c’est pour sa peau que le guépard est braconné, ou parce que le manque d’espace le pousse à s’approcher trop près des élevages. Habitués à parcourir quotidiennement de grandes distances, les trois quarts d’entre eux vivent toujours en dehors des réserves protégées.

Vulnérable par nature de part sa constitution plus fragile et ses difficultés d’adaptation, la survie du guépard dépend à présent de l’action humaine. Alors que divers programmes de conservation sont désormais à l’essai, certains incluant même des procédés de clonage, il est maintenant question d’aller au-delà de la seule mise en place de zones protégées, par le biais notamment d’incitations financières et d’une sensibilisation accrue des populations locales. 

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