Le mandrill, du braconnage à la déforestation

Le mandrill, du braconnage à la déforestation

Généralement apparenté au babouin, le mandrill est une espèce de grand primate reconnaissable tant à ses cris stridents qu’à la couleur de sa face et de son arrière-train.

S’il vit essentiellement au sol dans les forêts tropicales, en groupes de plusieurs dizaines d’individus, il se montre tout à fait capable de grimper aux arbres pour se reposer ou pour chercher sa nourriture.

Ses impressionnantes canines lui permettent de ne craindre aucun prédateur naturel à l’âge adulte. La déforestation et le braconnage entraînent toutefois depuis quelques années le déclin préoccupant de ses populations.

  • Apparence : face glabre, peau bleutée, nez rouge vif
  • Longueur du corps : de 56 à 81 cm
  • Poids : de 20 à 50 kg
  • Longévité : environ 20 ans
  • Distribution : Cameroun, Gabon, République du Congo, Guinée Équatoriale
  • Régime alimentaire : fruits, graines, feuilles, champignons, petits rongeurs, fourmis, escargots

Zones de répartition naturelle du mandrill

Le mandrill fréquente principalement les forêts tropicales africaines réparties à travers le Cameroun, la Guinée Équatoriale, la République du Congo, le Gabon et jusqu’au Nigéria. Les fleuves Ogooué, Sanaga et Ivindo séparent l’espèce en deux populations principales, présentant chacune certaines caractéristiques génétiques.

Le primate s’autorise également de temps à autre quelques incursions dans la savane ou dans les cultures, où il pourra causer d’importants dégâts.

Pourquoi les mandrills sont-ils en voie de disparition ?

Animal emblématique des forêts qu’il fréquente, le mandrill a élu domicile dans des habitats naturels ravagés par la déforestation. De quoi faciliter le braconnage, destiné essentiellement au trafic de viande de brousse. 

Perte de son habitat naturel

Pour l’exploitation du bois et la mise en place de terres agricoles, l’aire de répartition du mandrill est en perpétuel recul. Si le primate semble capable de s’adapter à la modification des forêts, la déforestation permet la progression d’une menace bien plus préoccupante. 

Le braconnage

Consommé depuis toujours par les communautés vivant au cœur de la forêt, le mandrill fait depuis quelques années l’objet d’un important commerce à destination des villes, où la viande de brousse est devenue un mets très prisé. L’espèce se révèle d’ailleurs facilement localisable grâce à ses cris bruyants et l’apparition de nombreuses routes à travers les forêts tropicales.

Également utilisés pour la recherche biomédicale, plusieurs mandrill sont aujourd’hui encore maintenus captifs par le Centre de Primatologie du Centre International de Recherches Médicales de Franceville, au Gabon.

La protection des populations de mandrill n’est pas une tâche aisée tant les initiatives se heurtent bien souvent aux mentalités des populations locales. Bien que vendue plus chère à travers l’Afrique centrale, la viande de brousse est ainsi largement préférée à celle issue des animaux d’élevage.

Parmi les projets amorcés aujourd’hui, nous comptons la pose de colliers émetteurs permettant de faciliter la localisation des groupes, et le développement d’un éco-tourisme axé sur le mandrill. Certains individus élevés en captivité sont également réintroduits progressivement dans la nature, en toute sécurité.

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