Imposante et mystérieuse, la panthère intrigue d’autant plus que son nom ne désigne non pas un animal unique mais toute une sous-famille de félins dans laquelle nous retrouvons notamment le léopard.
Si les périodes d’accouplement seront pour l’animal l’occasion de rejoindre ses congénères, c’est en solitaire qu’il vivra le reste du temps, s’appuyant sur ses excellentes capacités de grimpeur et de sauteur pour surprendre ses proies et les hisser dans les arbres à l’abri des autres prédateurs. Pour autant, la panthère est à son tour une proie pour l’Homme et le braconnage incessant couplé à la perte de son habitat naturel la font désormais figurer sur la liste des espèces menacées.
Absente aujourd’hui de l’Afrique du nord qu’elle parcourait autrefois, la panthère se rencontre encore à travers l’Afrique subsaharienne ainsi que dans certaines régions d’Afrique du Sud ou une poignée de forêts tropicales ouest-africaines. Ailleurs, c’est en Inde, en Indonésie, en Chine et au Sri Lanka qu’elle survit, mais aussi en Floride où une sous-espèce a pu être conservée grâce aux efforts des autorités américaines.
Très difficile à observer, la panthère ne facilite pas la récolte de données précises permettant d’avancer des statistiques fiables concernant l’état actuel de ses populations. Dans les années 1990, environ 700 000 individus avaient été recensés à travers le monde.
Depuis, quelques sous-espèces dont la panthère de Java ont été classées comme en danger critique d’extinction sous l’effet des pressions humaines, telles que le braconnage et la conversion des espaces naturels.
La mise en place de pâturages, le développement des populations humaines, la construction de mines et de routes ne cessent de grignoter toujours davantage le territoire de la panthère. Résultat, le félin qui a pourtant besoin de grands espaces pour vivre et prospérer ne survit plus que dans des zones fragmentées où ses proies sont elles aussi sur le déclin.
La situation est tout particulièrement critique dans les forêts tropicales du Sud-Est asiatique où l’habitat de la panthère régresse de 10% par an depuis 1997, face à la déforestation.
La panthère suscite les convoitises de l’Homme pour bien des raisons. Au-delà de sa fourrure que l’on retrouve dans la décoration, ce sont aussi ses dents et ses os qui entrent dans la composition de nombreux remèdes issus de la médecine traditionnelle chinoise. Dans certains pays d’Asie, même sa viande est proposée à la carte des restaurants de luxe.
Bien qu’interdit, le commerce illégal de produits dérivés de la panthère connaît aujourd’hui une nette progression à travers bon nombre de marchés parallèles en Chine, en Thaïlande, au Vietnam ou en Birmanie, parmi de nombreux autres pays.
Peu d’alternatives s’offrent à la panthère face à la disparition de ses proies sous l’effet de la chasse et de la conversion des espaces naturels. C’est désormais de manière régulière qu’elle trouve son chemin jusqu’aux zones habitées pour se rabattre sur les troupeaux de chèvres, de chevaux ou de jeunes yaks. Dans certaines régions, près de 60% de l’alimentation du félin dépend des animaux domestiques.
En représailles ou par mesure de prévention, les éleveurs n’hésitent pas à tuer la panthère par le biais notamment d’appâts empoisonnés.
Le réchauffement global qui s’opère aujourd’hui participe à accentuer les menaces qui pèsent sur la panthère, en modifiant la biodiversité des espaces naturels et en complexifiant l’accès à la ressource en eau.
Classée comme quasi menacée en 2008 puis vulnérable en 2016, la panthère fait l’objet de programmes de conservation variés selon ses sous-espèces. Il s’agit notamment de lutter contre le braconnage, de limiter la modification des paysages et de réduire les conflits entre l’Homme et le félin, par la construction de bergeries destinées à protéger le bétail notamment, ou le versement d’indemnisations aux populations locales en cas d’attaques.
Des mesures qui ont permis aux populations de panthères de l’Amour, ou léopard de l’Amour, d’augmenter à nouveau ces dernières années mais qui doivent se poursuivre pour extraire les autres sous-espèces de l’état alarmant dans lequel elles se trouvent actuellement.