Panthère blanche, léopard des neiges, fantôme des montagnes, bien des surnoms ont été donnés à cet animal discret et solitaire qu’est la panthère des neiges. Particulièrement adaptée à son environnement avec sa fourrure épaisse qui la rend presque invisible, c’est en Asie centrale, dans les régions montagneuses de très haute altitude qu’elle se rencontre, parfois jusqu’à 5400 mètres.
Des sites autrefois inaccessibles, où s’observe de plus en plus la progression des activités humaines. Braconnage, déforestation, conflits avec les communautés locales… La panthère des neiges a décliné de 20% en l’espace d’une vingtaine d’années.
Particulièrement associée aux habitats de montagne, la panthère des neiges se rencontre dans une douzaine de pays à travers l’Asie centrale, l’Altaï et la Sibérie centrale où elle semble préférer les régions escarpées et les falaises, plutôt que les pentes douces.
Si elle vit généralement à de très hautes altitudes, l’hiver la pousse à redescendre plus bas dans les vallées pour suivre ses proies. Elle fréquente alors les steppes alpines et les forêts de conifères entre 600 et 1500 mètres d’altitude.
Pour sa fourrure ou pour ses os, la panthère des neiges est aujourd’hui l’une des espèces les plus menacées au monde. À travers tous les pays qu’elle occupe, il faut aussi prendre en compte la dégradation de son habitat naturel qui la pousse à se rapprocher de plus en plus des habitations et des troupeaux de bétail, entraînant des conflits avec les éleveurs.
Encore relativement peu habitué à l’Homme, le félin adopte généralement un comportement pacifique en sa présence, là où les populations locales en situation financière précaire n’hésitent pas à le tuer lorsqu’elles en ont l’occasion.
La panthère des neiges a besoin de grands espaces pour vivre, et pour chasser. La multiplication des pâtures et des routes due au développement humain tout comme l’exploitation des mines ne cessent cependant d’empiéter sur son territoire.
Dans les années 1920, près d’un millier de panthères des neiges étaient déjà tuées chaque année pour leur peau. En 2000, les vitrines des magasins de souvenirs népalais exposaient encore des manteaux en fourrure de panthère des neiges.
Protégée depuis sur tous les territoires qu’elle fréquente, elle reste très recherchée en Asie centrale et en Europe de l’Est où sa fourrure peut encore se vendre jusqu’à 10 000 dollars au marché noir.
La médecine chinoise s’intéresse quant à elle particulièrement à certaines parties de son anatomie ainsi qu’à ses os, en remplacement de ceux du tigre, lui aussi sur le déclin.
Ceux-ci sont, comme évoqué plus haut, directement liés à la destruction de l’habitat de la panthère des neiges. Face au recul du nombre de ses proies sauvages, le félin est forcé de se rabattre sur les animaux d’élevage, moutons, yacks, chevaux, au point que ceux-ci constituent parfois près de 58% de son alimentation.
Accusée de détruire aussi les cultures par ses passages fréquents, la panthère des neiges est devenue une cible privilégiée pour les éleveurs qui cherchent à s’en débarrasser.
En tant qu’espèce d’altitude, la panthère des neiges est aussi directement impactée par les effets du changement climatique. La hausse des températures, en plus de modifier la faune et la flore des montagnes, influe directement sur la disponibilité de la ressource en eau.
Considérée comme vulnérable depuis 2017, la panthère des neiges profite toutefois de nombreux efforts destinés à garantir sa protection. Les zones protégées, bien qu’encore insuffisantes à travers son aire de répartition, se multiplient tandis que différents programmes initiés dans les années 2000 ont aidé les populations à vivre plus décemment de l’artisanat local, afin de se détourner du braconnage.
Des systèmes de compensation ont également été mis en place pour le bétail perdu, tandis que des associations se déplacent de villages en villages pour sensibiliser les communautés au sort de l’espèce. Un sensibilisation qui profitera à bon nombre d’autres animaux, la panthère des neiges étant, en tant qu’espèce dite parapluie, essentielle à la survie des écosystèmes qu’elle occupe.