Un physique sympathique et un comportement étonnamment sociable avec les humains, le petit marsupial australien cousin du kangourou n’a pas tardé à devenir la coqueluche des réseaux sociaux.
Le reste du temps, c’est en groupe que vit le quokka, attendant généralement la nuit pour se déplacer et rechercher sa nourriture à travers l’île où il constitue l’unique mammifère terrestre.
Si son surnom et sa mine souriante tendraient presque à l’éclipser, le marsupial compte bel et bien aujourd’hui parmi les espèces en danger, la destruction de son habitat et l’introduction d’espèces invasives ayant entraîné ces dernières années un déclin préoccupant de ses populations.
Le quokka fréquente les fourrés marécageux et les zones herbeuses réparties à travers l’Australie Occidentale. Nous le rencontrons ainsi sur l’île de Bald, dans la forêt de Jarrah, dans la chaîne Stirling, autour de la ville de Perth mais aussi, et essentiellement, sur l’île de Rottnest où vivent encore plusieurs milliers d’individus.
Rendu vulnérable par la fragmentation de ses populations, le quokka souffre également de la destruction de son habitat naturel et de la multiplication des prédateurs introduits par l’Homme. Son nombre, estimé à environ 15 000 individus il y a quelques années, a depuis connu un net déclin.
Si le défrichage de certaines zones forestières par l’Homme a largement participé au recul de l’habitat du quokka, c’est avant tout le passage répété d’une espèce de porc sauvage qui a causé ces dernières années d’importants dégâts.
En piétinant les zones marécageuses occupées par le petit marsupial, il favorise notamment l’introduction de prédateurs tout en détruisant la végétation dont se nourrit le quokka. Relativement sédentaire, le mammifère se voit régulièrement contraint de migrer vers de nouvelles zones plus habitables.
S’ajoutent aussi les incendies à répétition, certains ayant déjà entraîné la disparition de dizaines de milliers d’hectares de forêt et avec eux des centaines d’individus.
Très fragmentée, la répartition du quokka ne favorise plus aujourd’hui la diversité génétique ce qui risque à terme d’entraîner la multiplication des décès prématurés et des malformations à la naissance.
Dans certaines régions comme du côté de la forêt de Jarrah par exemple, ce sont enfin les collisions avec les voitures que l’on considère comme la première cause de mortalité chez l’espèce.
Introduit en Australie par les colons britanniques, le renard roux a depuis proliféré sans rencontrer de prédateurs jusqu’à devenir l’une des principales causes du déclin du quokka depuis les années 1930. D’autres espèces invasives ont également fait leur apparition sur le continent comme le chat et le dingo.
Reconnu comme espèce en danger depuis 1996, le quokka bénéficie depuis 2013 d’un vaste plan de sauvegarde initié par le gouvernement australien. La lutte contre les espèces invasives, la régulation des déplacements de porcs sauvages et la réintroduction d’individus élevés en captivité y comptent parmi les axes principaux, tout comme le suivi strict des populations vivant ou non dans des aires protégées.
Il faut dire qu’une large part des populations de quokka vit encore dans des régions où aucune mesure de protection n’a été mise en place. Le physique sympathique de l’espèce a toutefois fait bondir de 15% le tourisme sur l’île de Rottnest, au point qu’un Guide du parfait selfie avec un quokka a vu le jour en ligne, sur le site du bureau de tourisme.
De quoi sensibiliser un public toujours plus large à la cause de l’animal le plus heureux du monde.