Endémique et emblématique de la Tasmanie, située au sud-est de l’Australie, le diable de Tasmanie est un petit marsupial carnivore qui doit son nom à ses grognements particuliers qui effrayèrent les premiers colons européens qui les entendirent. Capable de grimper aux arbres durant ses premiers mois, c’est finalement au sol qu’il passe son temps à l’âge adulte, caché en solitaire tout au long du jour dans des trous ou des buissons. Le crépuscule sera pour lui l’occasion de se mettre en chasse.
Alors que la proximité avec l’Homme lui a été défavorable de bien des façons, c’est l’apparition d’une tumeur cancéreuse ces dernières années qui a particulièrement ravagé ses populations. Le diable de Tasmanie est inscrit depuis 2008 sur la liste des espèces en danger.
Depuis sa disparition du « continent » australien, le diable de Tasmanie ne se rencontre plus que sur l’île de Tasmanie. Préférant les forêts sèches d’eucalyptus et les zones boisées, il n’est pas rare de le voir approcher des espaces urbains et notamment des pâturages où il ne manque jamais de grappiller un peu de nourriture.
Longtemps traqué pour protéger les troupeaux de bétail, le diable de Tasmanie a disparu du continent australien dès le XVIIIème siècle et a frôlé l’extinction dans sa dernière aire de répartition. Si les grands marsupiaux carnivores de la région se sont progressivement éteints, à l’image du tigre de Tasmanie, le diable de Tasmanie, plus petit et protégé depuis 1941, est parvenu à survivre.
Mais la proximité humaine fait encore peser de lourdes menaces sur l’espèce, avec notamment les maladies importées par l’Homme qui ont déjà causé l’effondrement d’une large portion des populations du mammifère.
Destinée à éradiquer le lapin, source de dégâts dans les cultures, l’introduction du renard roux a ouvert la porte à une véritable invasion de l’espèce qui voit dans le diable de Tasmanie une proie de choix.
Malgré la faible démographie observée sur l’île de Tasmanie, ce sont environ 1 à 2% des diables de Tasmanie qui meurent chaque année écrasés sur les routes. L’équivalent de plusieurs milliers d’individus par an.
Plus vulnérable face aux maladies du fait de la fragmentation de ses populations, le diable de Tasmanie s’est montré ces dernières années particulièrement sensible à une forme rare de tumeur faciale évolutive. Celle-ci se transmet vraisemblablement par morsure, d’animal en animal, et a emporté près de 80% de l’espèce depuis les années 1990.
Puisque l’origine de la maladie reste encore méconnue, aucun vaccin ni aucun traitement ne permet pour l’heure de la guérir.
La population du diable de Tasmanie, très peu connue elle aussi, est aujourd’hui estimée entre 10 000 et 100 000 individus.
Si l’exportation du diable de Tasmanie hors de son territoire a longtemps été interdite, les restrictions se sont assouplies ces dernières années en vue de sa conservation.
En 2005, un premier couple a été envoyé au zoo de Copenhague et leurs petits ont pris la direction du zoo de Pairi Daiza en Belgique dès 2017.
C’est avant tout sur la création de réserves de spécimens sains que repose désormais la stratégie de l’État de Tasmanie, le temps de trouver un vaccin contre la maladie. Des individus non porteurs de la tumeur sont ainsi capturés et placés dans des zones protégées ou des zoos internationaux pour être réintroduits dans la nature le moment venu.
Une première réintroduction de ce type a eu lieu en 2020 sur le continent australien, avec le transfert d’une vingtaine de diables de Tasmanie dans un sanctuaire à près de 300 km au nord de Sydney. D’autres transferts sont attendus dans les années à venir.