Le kaki possède une histoire millénaire qui débute dans les montagnes de Chine centrale, où il fut domestiqué il y a plus de 2000 ans sous la dynastie Han. Les empereurs chinois le surnommaient « la pêche des dieux » pour sa douceur exceptionnelle et sa couleur solaire. Marco Polo fut émerveillé par ces « pommes de miel » qu’il découvrit dans les jardins impériaux de Pékin au XIIIe siècle. Les samouraïs japonais adoptèrent ce fruit comme symbole de longévité, plantant des kakiers centenaires près de leurs temples. Au XIXe siècle, les missionnaires jésuites l’introduisirent en Europe sous le nom de « figue caque », tandis que les immigrants japonais l’apportèrent en Californie. Cette « tomate de l’hiver » fascina les botanistes par sa capacité unique à mûrir après les gelées, offrant ses trésors dorés quand tous les autres fruits avaient disparu. Aujourd’hui, ce fruit solaire continue d’illuminer nos automnes de sa douceur veloutée et de ses vertus nutritionnelles.
Le kaki est le fruit d’un arbre à fleurs de la famille des Ebenaceae, du genre Diospyros, originaire de Chine. Le plaqueminier (Diospyros kaki) est actuellement cultivé en de nombreux endroits à travers le monde, mais principalement en Chine, au Japon et en Corée. C’est un arbre de climat tempéré, qui nécessite des étés doux et des hivers modérés, pouvant vivre plusieurs siècles et atteindre 10 à 15 mètres de hauteur. Son feuillage caduc prend des teintes flamboyantes à l’automne.
Il peut pousser dans des sols variés, mais préfère les terres riches et bien irriguées. Pour une culture en pot, choisissez un contenant d’au moins 60 cm de diamètre car l’arbre développe un système racinaire important. Le substrat doit être riche, bien drainé et légèrement acide. L’exposition ensoleillée est idéale. L’arrosage doit être régulier en été mais modéré en hiver. La taille s’effectue en fin d’hiver. Certaines variétés naines comme ‘Ichikikei Jiro’ sont parfaites pour la culture en bac. La fructification intervient généralement après 3-4 ans.
Extérieurement, les deux variétés ressemblent à des tomates de taille moyenne et sont de couleur jaune, orange ou rouge éclatant à maturité. Leur peau est lisse, brillante et également assez proche de celle de la tomate, mais plus épaisse. La forme varie du rond au légèrement aplati, avec parfois des sillons marqués selon les variétés. Le calice persistant forme une couronne caractéristique au sommet du fruit.
La chair des variétés astringentes est très molle, voire gélatineuse et ressemble à de la confiture ou de la gelée une fois parfaitement mûre, offrant une douceur extrême et des arômes de miel et d’abricot. Alors que la chair des espèces non-astringentes est ferme et croquante (un peu comme une pomme), avec un goût sucré délicat et rafraîchissant, moins intense mais plus subtil. Les deux types développent des saveurs complexes mêlant douceur, notes vanillées et parfums floraux.
Il existe de nombreuses variétés de kakis, mais elles se divisent en deux types de fruits distincts : les kakis astringents et les kakis non-astringents.
Parmi les variétés astringentes, le ‘Hachiya’ japonais reste la référence avec ses gros fruits cordiformes à la chair fondante exceptionnelle. Le ‘Rojo Brillante’ espagnol produit des fruits très colorés, tandis que le ‘Muscat’ offre des arômes particulièrement fins.
Côté variétés non-astringentes, le ‘Fuyu’ domine le marché international avec ses fruits ronds et croquants consommables fermes. Le ‘Jiro’ japonais se distingue par sa forme aplatie caractéristique, et le ‘Sharon’ (ou ‘Triumph’) israélien par sa peau fine et sa douceur précoce.
Certaines variétés comme ‘Suruga’ ou ‘O’Gosho’ combinent les qualités des deux types selon leur degré de maturité.
La chair du kaki est très riche en vitamines, notamment la vitamine A (provitamine bêta-carotène) qui agit en réduisant le « stress oxydant » des cellules et en ralentissant les signes de vieillissement prématuré comme les rides, les taches sur la peau, la déclinaison de la vue et la maladie d’Alzheimer.
Le kaki contient plusieurs types de vitamines B essentielles (dont B6) qui augmentent le métabolisme en favorisant l’assimilation des protéines, des glucides et des lipides. Il est également riche en potassium dont les propriétés antioxydantes participent à la réduction des risques de cancer, de maladies cardio-vasculaires et à la régulation de l’hypertension.
Le kaki est modérément calorique (66 calories pour 100g) mais très sucré naturellement, ce qui en fait un fruit idéal pour un apport d’énergie rapide, par exemple pendant la pratique d’un sport. Sa teneur élevée en fibres facilite la digestion et procure une sensation de satiété durable.
Il possède aussi des capacités anti-inflammatoires grâce à la présence de flavonoïdes et sa richesse exceptionnelle en vitamine C renforce les défenses immunitaires.
Notre analyse des meilleurs fruits pour la santé
Les kakis non-astringents doivent être choisis lorsque leur peau est très colorée (orange vif ou rouge), sans aucune trace de vert. On peut tout à fait sélectionner un fruit qui comporte des taches noires, même assez grandes sur sa surface, signes de concentration en sucres. Leur chair peut être consommée croquante lorsqu’il n’est pas tout à fait mûr ou légèrement molle.
En revanche, les kakis astringents doivent être consommés très mûrs pour éliminer les tanins astringents. Les fruits doivent être très mous, leur peau presque transparente et prête à céder sous une légère pression. Il est plutôt rare de trouver des kakis astringents parfaitement mûrs dans le commerce, car ils sont en général récoltés fermes pour faciliter leur transport et leur stockage. Il faut donc les laisser mûrir avant de les consommer.
Si vous les récoltez vous-même, vous pouvez les laisser mûrir sur l’arbre avant de les cueillir, mais dans ce cas il faut essayer de les protéger des oiseaux qui en sont friands.
Les kakis sont consommables frais, séchés, en salades de fruits ou cuisinés (en confiture ou en compote). Les variétés molles se dégustent à la petite cuillère ou se transforment en smoothies, sorbets et pâtisseries. Les fermes se croquer comme des pommes, s’ajoutent aux salades ou se cuisinent en tartes. Au Japon, les kakis séchés (hoshi-gaki) sont une spécialité raffinée. Ils accompagnent parfaitement fromages doux et desserts lactés.
En médecine traditionnelle chinoise, le kaki refroidit l’organisme et humidifie les poumons secs. Les feuilles en infusion traitent l’hypertension et renforcent les vaisseaux sanguins grâce aux flavonoïdes. La forte teneur en vitamine A protège la vision et la peau du vieillissement. Les fibres solubles régulent la glycémie et le cholestérol.
Bien que le kaki ne produise pas d’huile essentielle, son parfum délicat et sucré évoque la douceur automnale et la sérénité. En cosmétique naturelle, la pulpe riche en vitamines entre dans des masques nourrissants et anti-âge. Cette essence fruitée favorise la détente et stimule l’optimisme, rappelant la chaleur réconfortante des fins d’été.
Le kaki est le fruit emblématique de l’automne tardif, récoltable d’octobre à décembre selon les variétés et les régions. Cette période correspond au moment où la plupart des autres fruits ont disparu, faisant du kaki un trésor nutritionnel précieux pour affronter l’hiver. Les variétés astringentes nécessitent parfois les premières gelées pour perdre leur astringence naturellement sur l’arbre.
Les kakis astringents peuvent et doivent continuer à mûrir après leur cueillette. Pour ce faire, il faut les conserver intacts (non coupés, non pelés) sur un plan de travail à température ambiante. Ils peuvent ainsi être gardés plusieurs jours jusqu’à ce qu’ils soient parfaitement mûrs et gélatineux. Ils se conserveront ensuite plusieurs mois au réfrigérateur.
Les kakis non-astringents se conservent moins bien que les astringents. Il est cependant possible de les stocker sur un plan de travail, mais ils ne mûriront que très peu. Dès qu’ils commencent à être légèrement mous, il faut les transférer au réfrigérateur pour deux ou trois jours maximum.
Les deux variétés peuvent éventuellement être congelées, mais ce n’est pas conseillé, car ils perdront leurs qualités et leur goût. Il est préférable de les faire sécher pour les conserver longtemps, méthode traditionnelle qui concentre les saveurs et permet une conservation de plusieurs mois.
Les plaqueminiers souffrent des variations climatiques qui perturbent leur cycle de maturation automnale. Les automnes trop chauds retardent la perte d’astringence naturelle, tandis que les gelées précoces peuvent endommager les fruits encore immatures. Ces dérèglements menacent les terroirs traditionnels et modifient la qualité gustative des variétés ancestrales.
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Les variétés anciennes de kakis, adaptées aux terroirs locaux depuis des siècles, disparaissent progressivement au profit de quelques cultivars commerciaux standardisés. Cette érosion génétique appauvrit un patrimoine fruitier millénaire et réduit la résilience face aux changements environnementaux et aux maladies émergentes.
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L’usage de pesticides dans certaines cultures intensives contamine les sols et affecte les écosystèmes locaux. Le plaqueminier, arbre à croissance lente et longévité exceptionnelle, accumule ces polluants sur plusieurs décennies, dégradant la qualité nutritionnelle de ses fruits.
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L’agriculture biologique du kaki préserve les méthodes culturales ancestrales et maintient la qualité nutritionnelle exceptionnelle de ce fruit de longévité. Les pratiques traditionnelles asiatiques, respectueuses des cycles naturels, protègent les écosystèmes et préservent la diversité variétale. Cultiver des plaqueminiers contribue à maintenir ce patrimoine fruitier unique et ses savoir-faire séculaires.
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