On savait déjà la biodiversité animale lourdement menacée par les activités humaines, mais les récentes analyses fournies par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) nous alertent sur des dangers d’un genre encore mal connu.
Selon les dernières données communiquées, plus de 40% des plantes sont aujourd’hui menacées d’extinction à plus ou moins longue échéance, parmi lesquelles 8% sont en danger critique.
En plus d’être à la base de toute la chaîne alimentaire, elles remplissent pourtant des fonctions écologiques essentielles sans lesquelles nous ne serions même pas ici.
Elles tirent en effet parti de la lumière, de l’eau et du dioxyde de carbone présents autour d’elles, pour maintenir, de manière constante, le taux d’oxygène dans l’atmosphère terrestre, et fournir une bonne partie de la matière organique nécessaire à la vie sur Terre. La nuit, ce phénomène de respiration s’inverse et les plantes absorbent une partie de cet oxygène pour compléter leur processus de photosynthèse.
L’ensemble des forêts constituent, de ce fait, un puissant réservoir de carbone face au réchauffement climatique, en plus d’être un régulateur de climat pour l’ensemble de la planète.
Mais aujourd’hui, tout est remis en cause. Les trois quarts de l’environnement terrestre et les deux tiers des écosystèmes marins ont d’ores et déjà été endommagés et de nombreuses formes de vie continuent de reculer tandis que l’Homme ne cesse de se développer. Ce nouveau sujet s’intéressera aux causes de la disparition des plantes, mais aussi aux solutions qu’il nous faut désormais impérativement mettre en place.
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Et pour comprendre la disparition des plantes, il nous faut tout d’abord remonter le temps jusqu’à leur naissance.
À l’origine de la Terre, il y a environ 4,5 milliards d’années, il n’y avait rien. Les premières traces de vie connue remontent probablement à 3,8 milliards d’années. Des algues et des êtres monocellulaires majoritairement, vivant dans l’eau sans oxygène, mais qui utilisaient déjà la photosynthèse.
Très progressivement, des cellules à noyau font leur apparition en même temps que les algues vertes qui enrichiront davantage l’atmosphère en oxygène. Les conditions sont réunies pour que les premières espèces végétales se hasardent hors de l’eau, il y a environ 400 millions d’années.
Mais pas question de s’éloigner des berges, les ancêtres de nos prêles et de nos fougères sont encore dépendantes de l’eau pour se reproduire via l’expulsion de cellules plus communément appelées des spores. Il faudra attendre 100 millions d’années supplémentaires pour que les premiers conifères, mieux adaptés aux milieux plus secs, pointent le bout de leurs aiguilles. Avec eux apparaît la graine et la conquête des terres peut vraiment commencer.
Les racines se développent, les feuilles s’aplatissent pour mieux capter la lumière.
100 millions d’années plus tard, le perfectionnement des plantes donne naissance à un nouvel organe reproducteur très perfectionné : la fleur. La nature se pare de couleurs et de parfums pour attirer les insectes pollinisateurs que l’on retrouve déjà en grand nombre.
Lorsque s’ouvre finalement le Crétacé, il y a 145 millions d’années, le climat est devenu plus humide, les dinosaures sont à leur apogée. Une épaisse forêt tropicale recouvre la France, les températures sur notre territoire sont supérieures d’environ 12 degrés par rapport à aujourd’hui. Et l’Homo Sapiens, apparu il y a 300 000 ans seulement, est encore bien loin.
Longtemps ignorées de l’Homme, de nombreuses études ont mis en évidence les caractéristiques étonnantes des plantes. On y apprend notamment qu’elles posséderaient le sens du toucher et seraient en mesure de communiquer entre elles via de nombreux capteurs. Dans la canopée par exemple, les arbres adaptent leur croissance aux autres arbres afin d’éviter de se toucher entre eux. C’est ce que l’on appelle la « timidité des cimes » et cela témoigne d’une véritable perception de leur propre corps et de l’environnement.
De nos jours, le rôle et le comportement des plantes font l’objet d’un nombre croissant de recherches. Et il faut dire que le sujet d’étude regorge de surprises.
Après tout, les plantes résident au cœur de la biodiversité mondiale.
En absorbant une bonne partie du dioxyde de carbone que nous rejetons, ce sont elles qui participent à refroidir l’air ambiant, pour maintenir des températures vivables sur Terre. Une qualité indispensable à l’heure du réchauffement climatique, d’autant que les plantes en absorbant le dioxyde de carbone aident aussi à assainir la qualité de l’air. Et puis les forêts ont un effet modérateur sur les maladies infectieuses provoquées par les insectes et toutes sortes d’animaux.
Les plantes sont aussi essentielles à la fertilité des sols puisqu’elles aident à l’infiltration des eaux qu’elles retiennent à l’aide de leurs feuilles et de leurs branches. Cela permet de diminuer le ruissellement et de retarder l’érosion qui a tendance à réduire chaque année la superficie des sols cultivables à travers la planète.
Et bien entendu, nous les retrouvons à la base de la chaîne alimentaire. Elles servent de réserve de nourriture aux animaux végétariens qui seront ensuite mangés par les espèces carnivores et omnivores dont nous faisons partie. Elles constituent ainsi la source d’alimentation et un refuge pour des millions d’espèces vivantes.
En d’autres termes, les plantes nous rendent au quotidien une quantité de services incroyables, la plupart étant d’ailleurs irremplaçables. D’autant plus qu’au-delà de celles qui nous fournissent directement en nourriture, fruits, légumes, céréales, nous les utilisons au quotidien de bien d’autres façons.
À travers le monde, près de 4 milliards de personnes ont recours aux plantes médicinales pour des soins de santé primaire. Nous-mêmes avons pris l’habitude d’en faire des infusions, des huiles essentielles et des remèdes destinés à traiter toutes sortes de maux, un peu à la manière d’autres espèces d’animaux. Les plantes se glissent ainsi dans la plupart de nos médicaments modernes. C’est ce que l’on appelle la phytothérapie.
Le fenouil par exemple est reconnu pour ses qualités drainantes, la camomille est un excellent remède contre les troubles digestifs tandis que l’Aloe Vera était déjà utilisée comme cosmétique au temps de la Grèce Antique. Aujourd’hui, elle soigne nos maux de ventre et apaise nos brûlures et nos coups de soleil.
Et lorsque nous ne les consommons pas directement, c’est dans nos intérieurs et nos objets du quotidien que nous les retrouvons. Contrairement aux idées reçues, nos billets de banque sont en réalité 100% coton, tout comme certains de nos vêtements. Le latex, essentiel notamment à la fabrication de caoutchouc, est tiré de l’hévéa du Brésil, une espèce d’arbre, tandis que le papier est produit à partir de bois qui constitue à l’heure actuelle la matière première végétale la plus importante au monde.
Dans nos peintures, nos encres et nos vernis se cachent encore toutes sortes de teintures d’origine végétale tandis que nos écrans ou nos coques de téléphone portable contiennent des alcools fabriqués à partir de sucres végétaux.
Au total, sur les quelques 390 000 espèces végétales connues sur la planète, 57% sont utilisées pour la médecine et 70 000 autres sont consommées comme nourriture.
Pourtant, nous continuons à envisager la nature et les forêts comme de simples ressources énergétiques, sans aucune conscience de la biodiversité qui s’y trouve ni des risques encourus. Depuis 30 ans, on considère que le rythme d’extinction est de trois plantes chaque année, soit 500 fois plus que ce qu’il se produirait sans l’action de l’Homme.
87,2 % des écosystèmes menacés de notre planète sont des écosystèmes terrestres, parmi lesquelles les forêts tropicales et subtropicales se révèlent particulièrement vulnérables. C’est pourtant ici que se rassemble la plus grande diversité d’espèces animales et végétales, mais ce sont aussi ces zones que l’on détruit en priorité pour faire place à l’agriculture.
Au total, ce sont près d’un million d’espèces animales et végétales qui risquent l’extinction dans les décennies à venir, soit une espèce sur huit. Et parmi les 5,9 millions d’espèces terrestres réparties sur la planète, plus de 500 000 ne disposent déjà plus de l’habitat naturel nécessaire à leur survie à long terme. Bon nombre d’autres sont d’ores et déjà considérées comme mortes-vivantes, à défaut de pouvoir se reproduire à nouveau.
C’est le rapport 2019 de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) qui a récemment tiré la sonnette d’alarme. L’analyse, censée être aujourd’hui la plus aboutie sur l’état du vivant de notre planète, s’est aussi penchée en détails sur les différents facteurs de la perte de biodiversité. Et ils sont extrêmement divers.
Perturbation des écosystèmes, prolifération des espèces nuisibles, acidification des océans, on estime que 20 à 30 % des espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction par le changement climatique. On observe déjà beaucoup plus de phénomènes météorologiques extrêmes qu’auparavant, et l’équilibre fragile des écosystèmes s’en trouve d’autant plus menacé que la hausse des températures permet la prolifération de parasites et de différentes espèces invasives. Les régions du Nord jusque-là plus épargnées que le Sud doivent désormais faire face à l’apparition d’insectes vecteurs de maladies et de ravageurs de cultures. Qu’elles aient été introduites par erreur ou de manière volontaire dans les écosystèmes, le nombre d’espèces invasives a augmenté de 70 % en moins de 50 ans.
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En réponse à la pollution de l’air, la composition des espèces végétales se modifie, l’absorption du dioxyde de carbone ralentit. Une large partie de la pollution atmosphérique se dilue dans l’atmosphère et dans l’humidité des nuages. C’est ainsi que se forment les pluies acides, qui impacteront directement les écosystèmes végétaux, nos bâtiments, et notre santé respiratoire.
Sous la surface des mers, l’acidification modifie la propagation des sons et influe sur les poissons et les mammifères marins qui comptent largement sur leur système auditif pour se repérer. Les eaux acides ont aussi tendance à dissoudre les roches et les calcaires, et mettent en péril les habitats naturels d’un grand nombre de coraux, d’huîtres et de coquillages. Plus fragiles et plus vulnérables face aux maladies, les organismes n’ont plus le temps de s’adapter aux dégradations rapides de leur environnement.
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La quantité colossale de nos déchets plastique, les déversements d’hydrocarbures, les rejets industriels, tout finit généralement dans les eaux. Chaque année, ce sont en tout 100 000 mammifères marins qui meurent du fait des marées noires, et plus de 8 millions de tonnes de plastique qui se retrouvent dans nos océans.
Combinés au réchauffement global des eaux et au contact avec les gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère, on constate que de plus en plus de milieux aquatiques deviennent toxiques pour les êtres vivants qui les colonisent. Une augmentation même infime de la salinité de l’eau, et de nombreux organismes d’eau douce ne peuvent déjà plus survivre. Une prolifération végétale trop importante, due aux rejets agricoles et industriels, et c’est l’oxygène qui se fait plus rare et le milieu tout entier qui finit par dépérir. S’ajoute aussi l’introduction des espèces exotiques envahissantes, favorisée par les nombreux échanges commerciaux à travers le monde, et qui entraîne des conséquences dramatiques pour les espèces animales et végétales locales.
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La déforestation obéit à deux objectifs principaux : le développement de l’agriculture, notamment pour nourrir les animaux d’élevage, et la progression de nos villes. Au total, ce ne sont pas moins de 23 millions d’hectares de forêts qui sont détruits chaque année. Les arbres représentent aujourd’hui 80% de la totalité des espèces végétales disparues. Ils ne recouvrent plus qu’un tiers de la planète là où ils s’étendaient sur 66% des terres il y a 4 siècles.
Pourtant, les forêts abritent 80% de toute la biodiversité terrestre et l’on estime qu’environ 27 000 espèces végétales et animales disparaissent chaque année à cause de la déforestation. Elle est en effet la raison principale de la destruction des habitats naturels, qui représente quant à elle la cause majeure de l’effondrement de toute la biodiversité.
Pire encore, les parcelles sont généralement défrichées par brûlis c’est-à-dire grâce au feu, par le biais d’incendies gigantesques qui échappent bien souvent à tout contrôle. La déforestation favorise d’ailleurs la sécheresse et par extension le déclenchement spontané d’autres incendies. Ils participent ainsi à l’érosion des sols, et au changement climatique. Une situation d’autant plus préoccupante que nous utilisons des produits chimiques pour les éteindre. À trop fortes doses, ces substances toxiques peuvent alors s’accumuler dans les sols et polluer les eaux.
Au rythme actuel de la déforestation, on estime que la forêt amazonienne aura atteint son point de bascule d’ici 2021. Autrement dit, passé ce délai, il ne lui sera plus possible de générer suffisamment d’eau de pluie pour assurer sa propre survie
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Ça bouge sous nos pieds, mais la pollution des sols met à mal les écosystèmes souterrains sur lesquels repose pourtant toute la vie sur Terre. Sans des sols en bonne santé, pas d’agriculture satisfaisante, pas de forêts luxuriantes riches en biodiversité, pas de ressources naturelles à exploiter.
Principaux coupables ici, les pesticides dont l’utilisation a littéralement explosé avec l’agriculture intensive et l’industrialisation des procédés. Dans les sols cultivés avec des engrais chimiques, on constate par exemple que les vers de terre se font de plus en plus rares alors qu’ils contribuent largement à la bonne santé des sols et à la diversité des cultures.
La gestion des décharges et des stations d’épuration, les activités minières ou industrielles contribuent toutes à l’appauvrissement des sols et à l’infiltration de substances toxiques qui atteindront également les nappes phréatiques.
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Le braconnage en quelques mots, c’est un éléphant qui meurt toutes les 15 minutes, des populations d’oiseaux, de félins ou de rhinocéros décimées pour leur plumage, leurs dents, leur corne, et des primates tels que les gorilles au bord de l’extinction. La plupart de ces espèces participent pourtant à la dissémination des graines sans laquelle une majorité de plantes ne pourrait pas se reproduire. Les grands singes ou les éléphants par exemple, grands amateurs de fruits, sèment les graines sur de longues distances et permettent la régénération des forêts. Ce sont en tout plus de 800 espèces que l’on considère aujourd’hui comme menacées d’extinction selon la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages.
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La biodiversité regorge de nourriture et de matières premières pour les 7 milliards d’êtres humains que nous sommes, mais ces ressources restent limitées. Du moins leur faut-il un certain temps pour se régénérer, temps que l’Homme ne semble pas disposé à leur laisser.
Entre la surpêche, la coupe excessive de bois, l’épuisement des terres agricoles, le prélèvement intensif d’eau, d’animaux ou de plantes en tous genres, bon nombre d’espèces se font de plus en plus rares. On estime aujourd’hui qu’environ 60 milliards de tonnes de ressources sont prélevées chaque année aux quatre coins de la planète, soit 50 % de plus que dans les années 70.
Mises bout à bout, toutes les pressions exercées sur la Terre nous mènent à l’érosion de la biodiversité. Par la destruction des habitats naturels, l’impact du changement climatique ou les effets néfastes des monocultures, l’environnement se modifie et avec lui se dégradent les différents écosystèmes de la planète.
Chez les abeilles par exemple, 30 à 40 % des colonies ont d’ores et déjà été décimées à travers l’Europe, et cela en moins de 10 ans. En favorisant la pollinisation des plantes sauvages et cultivées, elles constituent pourtant des alliées indispensables à l’équilibre des écosystèmes et à la bonne santé de nos cultures. La majeure partie du contenu de nos assiettes provient du travail colossal des abeilles. La préservation des écosystèmes est donc la condition essentielle au maintien de notre qualité de vie, et à la garantie d’un avenir serein sur notre planète.
Et pourtant, jamais l’action de l’Homme n’aura été aussi catastrophique, et aussi généralisée. Aujourd’hui, deux tiers des espèces végétales mondiales sont en danger d’extinction à brève échéance.
On constate d’ailleurs que leur état de santé est très mal connu, car très peu documenté. Nous ne savons même pas précisément combien d’espèces végétales vivent sur Terre. Des centaines de nouvelles espèces sont découvertes chaque année et des milliers d’autres ont déjà disparu avant même d’avoir été connues. Et ce sont peut-être des nutriments essentiels et des remèdes miracles qui s’éteignent avec elles.
Les plantes étant à la base de tous les écosystèmes, les espèces végétales et animales entretiennent des liens très étroits. La disparition des unes aura forcément des répercussions sur les autres.
Par exemple, la déforestation entraîne une augmentation des dépôts de matière dans les rivières. En atteignant les mers et les océans, ces dépôts ou sédiments gêneront le passage de la lumière ce qui aura des conséquences sur la photosynthèse puis impactera à terme la bonne santé des espèces marines.
Cette même déforestation entraîne d’ailleurs le recul progressif de l’habitat naturel de certaines espèces comme le panda géant. Lui, qui se nourrit de bambous et que l’on observait autrefois dans le Sud et l’Est de la Chine ainsi qu’au Nord du Vietnam, n’a plus droit aujourd’hui qu’à quelques rares parcelles de forêts isolées dans certaines zones montagneuses chinoises.
Cette perte de diversité, notamment génétique, compromet sérieusement la sécurité alimentaire mondiale en affaiblissant la résilience d’un grand nombre de systèmes agricoles face à des menaces telles que les ravageurs, les agents pathogènes et les changements climatiques. Ainsi, 559 des 6 190 espèces de mammifères domestiqués utilisés pour l’alimentation et l’agriculture (soit plus de 9 %) avaient disparu en 2016 et au moins 1 000 autres sont menacées d’extinction.
Alors bien sûr, le reboisement permet en partie de compenser les pertes. La superficie de forêt replantée a ainsi augmenté de plus de 105 millions d’hectares depuis 1990. Mais la destruction progresse et les espèces replantées ne sont pas toujours adaptées à leur milieu.
Malgré tout, ces dernières années ont marqué un tournant décisif dans la prise de conscience face à l’appauvrissement de la nature. Un peu partout à travers le monde, les pays ont mis en place des projets mutuels ou régionaux destinés à préserver la flore sauvage de la destruction.
En France, le coût de la pollution atmosphérique oscille chaque année entre 70 et 100 milliards d’euros, aussi est-il urgent de trouver des solutions tant sur le plan environnemental que sur le plan économique. Il est question depuis longtemps de repenser les industries pour les rendre plus propres mais les récentes directives européennes ont fixé des objectifs plus précis encore. Il sera question de mieux informer les populations et de surveiller quotidiennement la qualité de l’air afin d’adapter les comportements, l’idée étant d’atteindre à terme une diminution de 77 % des émissions de dioxyde de soufre, et de 69 % de l’oxyde d’azote d’ici à 2030.
Cela devra notamment se traduire par une multiplication des différents transports en commun, avec un réaménagement urbain beaucoup plus adapté.
En 2015, l’Accord de Paris imposait l’objectif de maintenir la hausse des températures sous les 2°C pour les années à venir. L’occasion de tendre vers la neutralité carbone d’ici à 2050.
Il faudra pour cela mettre en place de toutes nouvelles méthodes de gouvernance climatique, et parvenir à amorcer une vraie transition énergétique vers des solutions moins émettrices de CO2. En ligne de mire notamment, la disparition des usines à charbon qui présentent la pire empreinte environnementale qui soit. Le secteur des transport lui, devra forcément glisser vers des alternatives plus vertes que le pétrole, qui le rend aujourd’hui responsable de 17 % des émissions de gaz à effet de serre. Les énergies renouvelables devraient donc prendre toute leur importance à l’avenir, et permettre un vrai essor des transports électriques.
Si la déforestation a majoritairement cours dans les forêts tropicales situées à l’autre bout de la planète, on constate que la France contribue largement à soutenir la demande en important massivement des matières et des produits issus de cercles non vertueux. Soja, huile de palme, viande, cacao sont pourtant responsables de 80 % de toute la déforestation mondiale.
Afin d’y mettre un terme, il est déjà question d’encourager l’évolution des politiques d’achat parmi les entreprises pour 2022, de valoriser la gestion durable des forêts à travers plusieurs labels, d’encourager les projets de reboisement et de favoriser les modes de production agricole les plus vertueux. Autrement dit, une agriculture respectueuse du rythme de la nature, et qui n’impliquent pas la technique du brûlis. Quant à l’huile de palme si présente dans nos produits du quotidien mais si catastrophique pour la planète, des discussions sont en cours pour tenter de la rendre responsable. Aucun projet concret n’a pour le moment vu le jour.
Les sources de pollution des sols sont si diverses qu’il s’agira avant tout de mettre en place des solutions individuelles, au cas par cas. Depuis le Grenelle de l’Environnement, la France s’était déjà engagée à réduire de moitié son utilisation de pesticides. Pour aller plus loin désormais, c’est une transition agro-écologique qui s’amorce avec le projet Ambition Bio 2022 qui s’est donné 2 ans pour faire progresser l’agriculture biologique de 15 %. Celle-ci réserve notamment l’utilisation de produits phytosanitaires aux cas vraiment indispensables et sélectionne rigoureusement ses variétés de plantes en fonction du lieu de production.
Pour lutter contre le braconnage, il est déjà question de renforcer les sanctions à l’encontre des braconniers mais les équipes de défense sur le terrain devraient également pouvoir disposer de moyens beaucoup plus adaptés. Au programme, des drones, des puces électroniques implantées directement dans la corne des rhinocéros ou des armes plus performantes, le tout sur fond de réglementations beaucoup plus strictes. De quoi laisser aux populations animales le temps de se redévelopper, et de contribuer à terme à la régénération de la flore.
Ce sont près de 9 milliards d’êtres humains qui sont attendus d’ici à 2050, et l’accroissement démographique implique déjà de nombreux défis. Poursuivre notre développement n’est pourtant pas incompatible avec la préservation des écosystèmes, à partir du moment où les ressources sont exploitées raisonnablement, où l’introduction des espèces envahissantes reste minime et où la biodiversité trouve sa place dans chacun de nos projets. Il est bien sûr question aussi de protéger les espèces déjà menacées et d’assurer la préservation de tous les écosystèmes, à travers des mesures adaptées à leurs spécificités.
Espaces protégés dans le monde en 2016 d’après les informations fournies par www.protectedplanet.net :
Il faudra dans tous les cas renforcer impérativement la coopération internationale et inclure enfin les savoirs et les valeurs des populations autochtones dans les prises de décision.
De manière plus globale, c’est notre système économique tout entier qui mériterait d’être revu. La course à la croissance, la surconsommation, le gaspillage alimentaire, les tonnes de déchets accumulés partout sur la planète, tout ceci n’a plus lieu d’être dans le monde de demain. En parallèle des discussions qui se tiennent entre les entreprises et les gouvernements, nous avons aussi tous un rôle à jouer en tant que citoyens de ce monde.
D’autant que les gestes les plus élémentaires sont souvent les plus essentiels.
Renoncer à sa voiture le temps d’un court trajet par exemple. Les transports en commun, le vélo ou la marche, en plus de nous faire généralement gagner du temps, sont autant de moyens de limiter la pollution de l’air. Cela aidera à réduire le réchauffement climatique et à diminuer les pressions exercées sur certains écosystèmes avec des avantages qui se répercuteront sur l’ensemble de la biodiversité.
Il est aussi possible d’agir au niveau de notre consommation alimentaire en privilégiant des fruits et des légumes locaux et de saison. Cela permet de respecter les cycles naturels et de faire le choix de produits bio présentant un impact minime sur l’environnement. Ce qui sous-entend de réduire voire d’éliminer bon nombre de nos aliments du quotidien tels que les plats industriels et les pâtes à tartiner, riches en huile de palme.
L’avocat, grand favori parmi les adeptes de la cuisine saine, n’est pas en reste. Derrière ses bienfaits indéniables sur la santé, il est extrêmement énergivore en ressources. La récolte de deux avocats et demi nécessite en effet l’usage de plus de 1000 litres d’eau. Ils feront ensuite des milliers de kilomètres avant de se retrouver dans nos assiettes et leur popularité croissante pose une fois de plus le problème de la déforestation.
Un label « zéro déforestation » devrait être étudié cette année pour nous aider à consommer de manière plus responsable. Une consommation responsable d’ailleurs, c’est aussi une consommation pleinement adaptée à nos besoins. Pas question de céder chaque mois au nouveau gadget tendance ou d’acheter en masse des produits alimentaires qui finiront leur vie à la poubelle. Notre meilleure arme contre l’érosion de la biodiversité, c’est notre comportement d’achat alors on se fait plaisir tout en restant responsable et l’on privilégie autant que possible le vrac et les produits biodégradables tels que les brosses à dents ou les coton-tiges en bambou.
Et puis après avoir réduit la quantité de nos déchets, on continuera de lutter contre le réchauffement climatique en prenant systématiquement le temps d’effectuer le tri sélectif. En France, le recyclage permet déjà de réduire de 5 % nos émissions nationales de CO2 et de produire des matières premières qui éviteront le prélèvement de nouvelles ressources.
Dans un autre ordre d’idées, on pensera aussi à éteindre la lumière en quittant une pièce, à utiliser raisonnablement les appareils électroménagers et à ne pas surchauffer notre intérieur. On ne le sait pas toujours, mais la production d’énergie est un processus souvent très polluant, qui génère une quantité colossale de gaz à effet de serre. On préfèrera plutôt poser un double vitrage pour conserver la chaleur, et l’on optimisera au maximum nos échanges de mail ou l’utilisation d’Internet sachant que la pollution numérique joue elle aussi un rôle considérable dans le changement climatique.
Pour passer de notre société destructrice à une société durable, respectueuse du vivant sous toutes ses formes, c’est la position de l’Homme en tant que maillon de la biosphère qu’il nous faut reconsidérer. Nous ne sommes pas extérieurs à la nature. Nous en faisons partie, et nous en dépendons. Et si nous sommes les seuls à avoir domestiqué la nature, nous sommes aussi les seuls à mettre en péril l’équilibre de toute la planète.
Par chance, la nature est résiliente et continue de nous offrir de nouvelles découvertes année après année. Des variétés inconnues de patate douce, de pomme ou d’ylang-ylang ont récemment été mises à jour par exemple. À nous de nous faire une place au milieu de toutes ces richesses, et d’apprendre à façonner ensemble notre maison commune.
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