La cerise possède une histoire légendaire qui remonte à l’Antiquité, lorsque le général romain Lucullus rapporta les premiers cerisiers de la ville de Cerasus en Asie Mineure vers 68 avant J.-C. Ce fruit rouge sang devint rapidement le symbole de la richesse et du raffinement dans l’Empire romain, orninant les jardins des patriciens. Au Moyen Âge, les monastères européens perfectionnèrent sa culture, développant des variétés douces que les pèlerins répandaient sur les routes de Saint-Jacques-de-Compostelle. La cerise inspira poètes et peintres de la Renaissance, devenant l’emblème de la beauté éphémère et de la tentation. Aujourd’hui, du cerisier japonais aux vergers de Montmorency, ce fruit continue de fasciner par sa délicatesse et ses vertus thérapeutiques, incarnant l’arrivée du printemps et la promesse des beaux jours.
La cerise est le fruit de plusieurs variétés d’arbres de la famille des Rosaceae, du genre Prunus, regroupés sous le nom générique de cerisiers. Il existe plusieurs espèces de cerisiers originaires d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie. Ce sont des arbres robustes qui demandent du soleil et de la place pour se développer, pouvant atteindre 10 à 25 mètres de hauteur selon les variétés. Leur floraison printanière spectaculaire, avec des grappes de fleurs blanches ou rosées, annonce l’arrivée des beaux jours.
Les cerisiers peuvent être cultivés en pot, particulièrement les variétés naines sur porte-greffe nanifiant comme ‘Gisela 5’. Choisissez un très grand bac d’au moins 80 cm de diamètre et de profondeur. Le substrat doit être riche, bien drainé et légèrement calcaire. L’exposition plein soleil est indispensable. L’arrosage doit être régulier mais sans excès. La taille s’effectue après récolte. Attention au gel tardif qui peut détruire les fleurs. En pot, privilégiez les variétés autofertiles comme ‘Stella’ ou ‘Lapins’ qui ne nécessitent pas de pollinisateur.
Les cerises sont des drupes, c’est-à-dire des fruits à noyau. Elles sont rondes à cordiformes, mesurent environ deux centimètres de diamètre, et présentent une couleur variant du jaune pâle au rouge foncé presque noir en fonction des espèces et de leur maturité. Elles se développent généralement par paires sur des petites tiges appelées pédoncules. Leur peau lisse et brillante protège une chair juteuse et parfumée entourant un noyau dur central.
La saveur des cerises varie considérablement selon les variétés. Les cerises douces (Prunus avium) offrent une chair sucrée et parfumée, avec des notes allant du miel délicat aux arômes plus intenses selon les variétés. Les cerises acides (Prunus cerasus) présentent une acidité prononcée équilibrée par une douceur subtile, révélant des saveurs complexes particulièrement appréciées en pâtisserie. La texture peut être ferme et croquante ou plus tendre et fondante selon la maturité.
Il existe deux grandes catégories de cerises : les cerises douces (Prunus avium) et les cerises aigres ou acides (Prunus cerasus). Les premières sont surtout consommées fraîches, tandis que les secondes sont plutôt utilisées pour la cuisine.
Parmi les cerises douces, la ‘Burlat’ ouvre la saison avec ses gros fruits rouge foncé dès mai. La ‘Summit’ offre des cerises fermes et croquantes, tandis que la ‘Reverchon’ produit des fruits rouge sombre très sucrés. La ‘Napoléon’ ou ‘Empereur François’ présente une chair ferme bicolore, et la célèbre ‘Cœur de pigeon’ séduit par sa chair tendre et parfumée.
Côté cerises acides, la ‘Montmorency’ reste la référence pour les confitures et clafoutis, avec sa chair jaune acidulée. La ‘Griotte du Nord’ produit de petits fruits très parfumés, parfaits pour les liqueurs. Les ‘Amarelles’ offrent un jus clair et une saveur équilibrée entre douceur et acidité.
Les cerises acides contiennent une protéine appelée « récepteur activé par les proliférateurs de peroxysomes » (PPAR) qui régule les gènes impliqués dans le métabolisme glucidique, prévenant les risques de maladies cardio-vasculaires.
L’important apport en antioxydants provenant des vitamines empêche les radicaux libres d’endommager les cellules, participant ainsi à la diminution des risques de cancers, de maladies cardio-vasculaires et à la régulation de l’hypertension.
Les cerises contiennent également des anthocyanines, molécules ayant des propriétés anti-inflammatoires particulièrement efficaces contre les problèmes d’arthrite, les attaques de goutte et le diabète en diminuant le taux d’acide urique. Particulièrement riche en mélatonine, le jus de cerises acides permet de réguler les cycles de sommeil et de lutter contre les insomnies.
Grâce à un fort taux de potassium (220mg pour 100g), la consommation de cerises permet de soulager les douleurs musculaires pendant et après l’effort, telles que crampes et courbatures, et également de renforcer les muscles. Avec seulement 60 calories pour 100g, elles constituent un en-cas santé idéal.
Notre analyse des meilleurs fruits pour la santé
Les cerises douces sont mûres lorsqu’elles ont une couleur rouge profonde et saturée (parfois presque noire). Si la queue est présente, elle doit être verte et fraîche, ce qui indique que le fruit vient d’être récolté. Ce qui n’est pas le cas si la tige est sèche ou s’il y a des plis sur le haut de la cerise. Le fruit doit être charnu et ferme.
Les cerises aigres ou acides sont moins fermes que les douces à maturité. Leur couleur est moins importante pour déterminer si elles sont mûres, mais la présence de taches brunes peut être positive, car elle indique une accumulation de sucre. Cependant, ces taches ne doivent pas être trop molles au toucher.
Il faut éviter les fruits qui présentent des petits trous sur leur surface, signes de vers ou d’insectes. Si vous cueillez vous-même les cerises, elles doivent rester bien accrochées à leur queue, mais celle-ci doit se détacher facilement des branches.
Les cerises douces se dégustent fraîches, en salades de fruits, tartes, clafoutis et confitures. Elles parfument aussi les yogourts et smoothies. Les cerises acides excellent dans les pâtisseries : forêt-noire, cheesecake aux cerises, muffins. Elles se transforment en compotes, chutneys accompagnant viandes et fromages. Les cerises séchées enrichissent mueslis et pains aux fruits. Le kirsch, eau-de-vie de cerise, sublime les desserts alsaciens.
Les queues de cerises en infusion possèdent des propriétés diurétiques reconnues, aidant à éliminer toxines et rétention d’eau. Le jus de cerise acide, riche en mélatonine naturelle, améliore la qualité du sommeil consommé le soir. Les anthocyanines des cerises rouges réduisent l’inflammation et soulagent les douleurs articulaires. En médecine traditionnelle, la résine de cerisier était utilisée contre la toux et les maux de gorge.
L’absolue de cerise, bien que rare, offre une fragrance fruitée et gourmande utilisée en parfumerie fine. Les fleurs de cerisier en hydrolat apportent douceur et fraîcheur aux soins cosmétiques. Le parfum délicat des cerises évoque la jeunesse et la sensualité, créant une atmosphère printanière et optimiste. Cette essence symbolise le renouveau et la joie de vivre.
La récolte des cerises commence mi-mai avec les variétés précoces comme ‘Burlat’ et dure jusqu’à mi-juillet avec les tardives comme ‘Hedelfingen’. Cette saison courte et intense fait de la cerise un fruit particulièrement précieux et attendu. Les conditions météorologiques printanières influencent directement la qualité et la quantité de la récolte, rendant chaque année unique pour les producteurs et amateurs de cerises.
Les cerises ne se conservent pas très bien à température ambiante. Il faut les garder au réfrigérateur pour qu’elles restent fraîches le plus longtemps possible, idéalement 3 à 5 jours maximum. L’idéal est de les enfermer dans un sac sous vide, ou contenant le moins d’air possible avant de les stocker dans le bac à légumes.
Il est possible de faire sécher les cerises douces pour les conserver plus longtemps. Pour ce faire, dénoyautez-les et mettez-les au four étalées sur un plat à 60°C, en laissant la porte légèrement ouverte jusqu’à ce qu’elles soient complètement déshydratées. On peut également les faire sécher au soleil sous un tissu alimentaire, ou utiliser un déshydrateur électrique.
Les cerises sèches gardent une grande partie de leurs propriétés pendant plusieurs mois. Les cerises acides, généralement utilisées dans des préparations culinaires, peuvent être cuisinées et conservées cuites au réfrigérateur, ou congelées dénoyautées.
Les cerisiers souffrent des dérèglements climatiques qui perturbent leur cycle de floraison. Les gelées tardives détruisent les fleurs, tandis que les canicules précoces accélèrent la maturation et dégradent la qualité des fruits. Ces variations climatiques menacent les terroirs traditionnels et obligent les producteurs à repenser leurs pratiques culturales.
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L’abandon des vergers traditionnels et la standardisation variétale appauvrissent le patrimoine génétique du cerisier. De nombreuses variétés anciennes locales disparaissent, réduisant la diversité génétique nécessaire à l’adaptation aux changements environnementaux. Ces vergers extensifs abritaient également une faune auxiliaire précieuse pour l’équilibre écologique.
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L’usage intensif de pesticides dans certaines cultures de cerises contamine les sols et les nappes phréatiques. Ces substances persistent dans l’environnement et affectent les pollinisateurs sauvages indispensables à la fructification. La peau fine des cerises concentre particulièrement les résidus de traitements chimiques.
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L’agriculture biologique du cerisier préserve la biodiversité des vergers et maintient la qualité nutritionnelle exceptionnelle de ce fruit. Les techniques alternatives comme la confusion sexuelle contre les ravageurs protègent les auxiliaires naturels. Planter des cerisiers dans son jardin contribue à préserver cette diversité fruitière et offre un habitat précieux à la faune locale.
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