Déforestation : définition, causes et conséquences

Définition : qu’est-ce que la déforestation ?

La déforestation est un terme utilisé pour décrire le processus de réduction de la surface des forêts, afin de la destiner à d’autres usages. Elle se manifeste le plus souvent par des coupes rases, non respectueuses des équilibres naturels, mais aussi par des incendies volontaires ou involontaires quasi permanents et visibles depuis l’espace. 

La déforestation est loin d’être un phénomène récent. L’Homme a toujours eu besoin de nouveaux terrains pour se développer, et ce depuis des milliers d’années. Ce qui pose problème aujourd’hui, c’est que la déforestation est devenue massive et s’est mondialisée depuis les années 70. À cette époque, 7 millions d’hectares de forêts étaient rasés chaque année pour atteindre les 16 millions seulement une décennie plus tard. L’équivalent de deux fois l’Autriche chaque année.

Au final, depuis les débuts de l’agriculture il y a environ 12 000 ans, le nombre d’arbres sur Terre a chuté de 46 % et l’on estime que les enfants nés au début du siècle devraient assister à la disparition totale des forêts primaires du monde, ou forêts vierges. Rien qu’en Afrique, celles-ci pourraient avoir disparu d’ici à 10 ans. 

 

Comprendre facilement la déforestation

La nature n’est pas seulement belle, elle est aussi une source inestimable de bienfaits dont nous n’avons pas toujours conscience.

L’action positive des forêts par exemple va bien au-delà de la simple lutte contre le réchauffement climatique. Elles nous fournissent aussi de la nourriture et des médicaments, participent à la fertilisation de nos sols ou aident au bon remplissage des nappes d’eau souterraines. 80 % de toute la biodiversité terrestre y a trouvé refuge et nous-mêmes utilisons au quotidien une infinité de produits liés d’une manière ou d’une autre aux écosystèmes forestiers : papier, emballages, combustibles, huiles, viande… Pourtant, notre mode de consommation fait peser des pressions considérables sur le monde végétal. Et si le spectacle ne se déroule pas forcément sous nos yeux, il n’en reste pas moins vrai que la déforestation continue de réduire année après année la surface des forêts du monde.

L’évolution de la déforestation

Depuis toujours, le rythme de la déforestation a fait écho à celui de l’accroissement de la densité humaine. Avec la sédentarisation de l’Homme sont apparus des besoins en terres agricoles, en bois de chauffage ou en matériaux de construction, qui n’ont cessé de progresser au fil des siècles.

Ce que l’on remarque aujourd’hui, c’est que ce sont désormais les forêts tropicales qui en souffrent le plus. Le déboisement intensif progresse en Afrique équatoriale et en Asie du Sud-Est, sans parler de l’Amazonie qui représente à elle seule 53 % de la déforestation mondiale et qui a déjà perdu 17 % de sa surface au cours des 35 dernières années.

Dans les années 90, les forêts recouvraient environ 31,8 % des terres mondiales émergées. Elles ne représentent aujourd’hui plus que 4 milliards d’hectares soit 30,8 % et la plupart de celles qui restent sont extrêmement fragilisées.

Et pourtant, aucune décroissance ni aucune vraie amélioration n’est pour le moment observable. Bien au contraire, l’année 2016 a plutôt battu des records avec la disparition de 30 millions d’hectares de forêts, soit le double des années précédentes.

Les causes de la déforestation

Il faut dire que les forêts abritent des ressources d’une valeur inestimable. Chaque année, l’exploitation forestière pour le bois de chauffage, l’agriculture ou la production globale de papier rapporte près de 600 milliards de dollars au PIB mondial.

L’agriculture

Première cause de déboisement dans le monde, l’agriculture, responsable à 80 % de la déforestation mondiale. Et les coupables ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Beaucoup de petits agriculteurs pauvres participent à la déforestation en défrichant et en brûlant la terre pour en tirer quelques parcelles.

À plus grande échelle, au Brésil par exemple, plus grand exportateur de viande de bœuf au monde, la perte de la savane du Cerrado a dépassé celle de la forêt Amazonienne pour la culture intensive du soja, destiné à alimenter principalement le bétail. Sa surface originelle a d’ores et déjà été réduite de moitié, et plus de 480 espèces de plantes et d’animaux sont menacées d’extinction d’ici à 2050.

Ailleurs comme en Indonésie, populations indigènes et animaux sont chassés de leurs territoires pour laisser place aux plantations de palmiers à huile qui s’étendent désormais sur 27 millions d’hectares à travers le monde. Soit un territoire grand comme la Nouvelle-Zélande. Peu coûteuse et adaptée à de nombreuses utilisations, l’huile de palme se cache en effet dans différents aliments industriels mais aussi là où on ne l’attend pas comme les cosmétiques et même les biocarburants. Résultat, elle est l’huile la plus produite de la planète avec 66 millions de tonnes chaque année.

En outre, les besoins croissants en nourriture ont entraîné la multiplication des monocultures, plus vulnérables face aux maladies et intrinsèquement liées à l’utilisation de pesticides et d’engrais artificiels. Une agriculture intensive et inadaptée, qui ne peut que mener à l’épuisement des sols, et l’effondrement de la biodiversité.

L’exploitation minière et pétrolière

Très gourmande en terres forestières, l’extraction de ressources fossiles conduit à l’empoisonnement de la terre et des eaux par les métaux lourds, en plus d’être une importante source de déchets.

L’artificialisation des forêts

Là où arbres et animaux régnaient autrefois en maîtres, nous rencontrons désormais de plus en plus de zones boisées fragmentées parcourues de barrages hydroélectriques, de routes et d’infrastructures de transport ou d’extraction. Les régions reculées ne le sont plus et les populations humaines y progressent, contribuant à la déforestation pour construire leurs habitations ou libérer quelques parcelles cultivables.

Le marché du bois

Contrairement aux idées reçues, l’urbanisation ne se fait finalement que rarement au détriment des forêts et ne représente que 5 % de la déforestation mondiale.

En revanche, les mauvaises gouvernances forestières et le commerce illégal du bois pèsent lourd dans la balance, ce dernier représentant notamment 10 à 30 % du commerce global du bois, soit entre 23 et 70 milliards de dollars chaque année. Un commerce auquel la France n’est pas étrangère puisque 39 % de ses bois tropicaux importés seraient d’origine illégale.

Les guerres civiles

Sans être une cause directe, les conflits et guerres civiles contribuent à entretenir la déforestation dans des régions souvent mal contrôlées, où le commerce illégal du bois constitue une importante source de financement.

Au total, ce sont environ 6,4 millions d’hectares de forêts qui disparaissent chaque année, et avec eux des milliers d’espèces animales et végétales, bien souvent encore inconnues.

L’importance des forêts

Car les forêts sont des foyers bouillonnants de vie. Mammifères, oiseaux, insectes, végétaux, de nombreuses espèces parfois rares y ont trouvé refuge tandis que nous y puisons de la nourriture, des combustibles et des médicaments. Plus de 1,6 milliards de personnes dépendent aujourd’hui directement ou indirectement des forêts pour vivre, soit plus de 21 % de la population globale.

Sans oublier qu’elles jouent un rôle central dans la fixation du CO2 que nous rejetons quotidiennement. 40 % du carbone terrestre est stocké dans la végétation et les sols des forêts. Et malgré tout, la déforestation se poursuit et ses conséquences nous toucheront directement d’une manière ou d’une autre. À vrai dire, elles nous touchent déjà.

Les conséquences de la déforestation

Recul des habitats naturels

Les forêts hébergent en effet plus de 80 % de la biodiversité terrestre dont dépendent fortement nos systèmes alimentaires. Elles offrent à la fois nourriture, abri, protection face aux grosses chaleurs, et soutiennent une large partie du monde naturel et de ses interdépendances.

Dans toutes les forêts tropicales du monde pourtant, la surface des habitats naturels se réduit, y compris celle des tribus indigènes expulsées, et forcées de lutter au quotidien pour leur indépendance. Le tigre de Java s’est éteint dans les années 80 et les populations d’orangs-outans enregistrent des disparitions de masse face à la progression des plantations de palmiers à huile. Parfois brûlés ou forcés de quitter leur territoire, singes, éléphants et rhinocéros s’exposent davantage à un autre fléau, celui du braconnage.

Exposition accrue aux maladies

On estime aujourd’hui qu’environ 27 000 espèces animales et végétales disparaissent chaque année du fait de la déforestation. Et dans le même temps, nous nous privons nous-mêmes d’une quantité considérable de ressources, sachant par exemple que plus d’un quart des médicaments modernes sont tirés des plantes forestières tropicales. Une situation d’autant plus préoccupante que le déboisement favorise la transmission d’agents pathogènes entre l’Homme et la faune sauvage. Autrement dit, le recul des forêts ouvre la porte à de nombreuses maladies. Rien que pour le paludisme, plutôt répandu dans certaines régions, le risque de contracter la maladie est 300 fois plus élevé dans les zones fortement déboisées que dans les zones encore intactes.

Récurrence des catastrophes naturelles

Et lorsque ce ne sont pas les maladies qui progressent, ce sont les catastrophes naturelles qui se multiplient. Sans le couvert forestier, les sols deviennent instables et ne sont plus protégés ni des pluies violentes, ni des phénomènes naturels extrêmes. Résultat, les glissements de terrain et les coulées de boue s’enchaînent ce qui favorise les inondations dans les vallées. Récemment, c’est à Haïti où plus de 90 % des arbres ont été abattus que nous avons pu assister au phénomène.

Des catastrophes qui engendrent des coûts financiers et humains.

Perturbation du cycle de l’eau

À l’échelle de la ressource en eau et des milieux marins, le constat n’est pas vraiment plus réjouissant. Par leurs racines, les forêts participent à filtrer l’eau et à reconstituer des nappes phréatiques pures dans lesquelles les populations puiseront leur eau potable. Environ deux tiers des grandes villes des pays en développement dépendent aujourd’hui des forêts pour leur approvisionnement en eau.

Mais la déforestation entraîne l’érosion des sols. Mis à nu, le sol s’assèche et s’expose à des contaminants de toutes sortes qui nuiront à la qualité de l’eau potable et à la quantité disponible.

Et puis le déboisement favorise aussi le transport des sédiments jusque dans les mers et les océans ce qui affecte directement la photosynthèse des algues et jouera un rôle sur la disparition des coraux. Les liens de cause à effet ne sont pas toujours évidents au premier abord et pourtant, tout est lié.

Aggravation du réchauffement climatique

Impossible d’ignorer l’implication de la déforestation dans l’émission de gaz à effet de serre. Ce sont ainsi plus de mille milliards de tonnes de carbone qui seraient contenues dans les forêts et sans une bonne couverture forestière, les températures à la surface du globe deviendraient rapidement invivables pour bon nombre d’espèces. Nous y compris.

En 25 ans, la quantité de CO2 absorbée par les forêts mondiales a chuté de plus de 17 gigatonnes et l’on estime que la déforestation serait responsable d’environ 20 % de l’effet de serre dû aux activités humaines. Ce qui fait d’elle le troisième poste émetteur, juste derrière l’approvisionnement énergétique et l’industrie. En cause, la disparition des arbres bien sûr mais aussi le défrichage par brûlis qui consiste simplement à mettre le feu à la terre pour la fertiliser, faciliter les prochaines récoltes, et la débarrasser de la végétation sauvage. Le problème, c’est que les procédés de ce type conduisent parfois à des incendies spectaculaires qui ravagent aussi des zones encore non destinées à la déforestation.

Plus inquiétant encore, le réchauffement climatique global a aujourd’hui atteint un seuil critique et les experts estiment qu’à partir de 2 degrés supplémentaires, les écosystèmes terrestres eux-mêmes commenceraient à relâcher plus de gaz à effet de serre qu’ils n’en stockeraient. La forêt Amazonienne montre d’ores et déjà des signes de fatigue.

En outre, le réchauffement climatique offre enfin un terrain fertile à la prolifération d’insectes phytophages et aux épidémies associées aux arbres.

Modification de la pluviométrie

Dans les forêts tropicales humides, la formation de vapeur d’eau sur la canopée et la récurrence des pluies sont indispensables à la régulation des températures et au maintien d’une biodiversité riche.

Or, la déforestation modifie la pression atmosphérique et entraîne la diminution des pluies, tant à l’échelle locale que mondiale.

Perte des moyens de subsistance

Déclin des activités économiques du fait de l’altération des ressources naturelles, disparition des peuples autochtones et de leur patrimoine culturel unique… Au cours du siècle précédent, au moins 90 tribus ont disparu et d’autres sont aujourd’hui gravement menacées telles que les Dayaks, sur l’île de Bornéo.

En Indonésie, au Vietnam ou au Brésil, où la forêt est indispensable à la survie de milliers de personnes, les régimes fonciers sont extraordinairement faibles. Ce qui permet aux grandes entreprises d’acquérir ces terres et de les utiliser à d’autres fins.

Les principaux pays responsables de la déforestation

Certaines régions sont déjà parvenues à protéger leurs forêts de la déforestation tandis que celle-ci se poursuit ailleurs année après année comme c’est le cas au Brésil, dans le bassin amazonien, en Indonésie et sur l’île de Bornéo. Fait moins connu, l’Afrique subit elle aussi une déforestation importante, plus encore qu’en Asie, à raison de 2 millions d’hectares chaque année environ.

  • Le Brésil : le développement de l’élevage intensif conjugué à l’augmentation de la consommation de viande dans les pays développés entraîne une déforestation massive au profit des plantations de soja.
  • L’Indonésie : entre 1990 et 2012, l’Indonésie aurait perdu environ 9 millions d’hectares de ses forêts, en grande partie à cause de la déforestation causée par l’huile de palme.
  • La République démocratique du Congo : l’importation illégale du bois, le défrichage, l’agriculture de subsistance et l’exploitation minière ont grignoté plus de 6000 hectares de forêts primaires dans le pays, rien qu’en 2020.
  • Le Nigéria : sous l’effet du commerce illégal du bois, le pays a perdu 90% de ses forêts. Moins de 1 % existent aujourd’hui sous forme de forêts frontalières.
  • Le Ghana : alors que les forêts couvraient à l’origine les deux tiers du pays, moins de 10% subsistent encore.
  • Haïti : la couverture forestière est passée de 50% au début du siècle précédent à moins de 3,5% en 2015.

Une gestion durable des forêts inclura la création de nouvelles réserves naturelles par exemple, dont les retombées positives ont été observées en Afrique notamment. Là où l’utilisation des arbres reste indispensable, ceux-ci seront soigneusement sélectionnés et prélevés dans le cadre d’une extraction contrôlée du bois. Des labels tels que le Forest Stewardship Council (FSC) et le Programme de Reconnaissance des Certifications Forestières (PEFC) garantissent notamment que le bois proposé est issu d’une exploitation durable des forêts.

Les solutions au niveau mondial pour lutter contre la déforestation

Alors bien sûr, quelques notes positives nous laissent entrevoir de réels progrès à l’avenir. Début 2016, la Norvège est devenue le tout premier pays à interdire la déforestation et le recul global des forêts s’élève aujourd’hui à environ 0,08 % par an au lieu de 0,18 % à la fin des années 90. Malheureusement, derrière ces petites avancées se cache en réalité une forêt d’inégalités.

Ces dernières années, la France et l’Angleterre ont chacune gagné 10 % de couvert forestier mais dans le même temps, le Honduras en a perdu 40 % et le Togo jusqu’à 60 %. Pire encore, le ralentissement superficiel de la déforestation est dû en grande partie au reboisement effectué par l’Homme. 7 % des forêts arboricoles actuelles ont ainsi été replantées avec des arbres à la croissance rapide tels que le pin ou l’eucalyptus qui ne permettent en aucun cas le développement d’une biodiversité riche.

En parallèle, les émissions mondiales provenant de la déforestation ont diminué ces dernières années mais dans le même temps, les dégradations des forêts dues aux exploitations forestières ou aux incendies ont considérablement augmenté. Et puisque le déclin s’accélère et qu’aucune solution ne s’est pour le moment révélée vraiment durable, de nouveaux projets voient maintenant le jour.

Objectif zéro déforestation

En 2020, plus de 100 pays se sont engagés à mettre fin et à inverser la déforestation d’ici 2030, en signant un accord lors de la 26e Conférence annuelle des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26), à Glasgow. Une douzaine d’entre eux ont promis de fournir 12 milliards de dollars entre 2022 et 2025 pour atténuer les dommages causés aux forêts par les incendies de forêt, restaurer les terres et aider les communautés autochtones.

Vers une gestion plus durable des forêts

Lancé en 2008, le programme international de Réduction des Émissions liées à la Déforestation et à la Dégradation des forêts, abrégé en REDD, vise à lutter contre le réchauffement climatique en valorisant la protection des forêts par rapport à leur dégradation. Plus simplement, il s’agit pour les pays développés d’apporter une compensation financière aux pays en développement participants, compensation proportionnelle aux taux d’émission de carbone de chacun. Cela afin d’inciter les pays à poursuivre leurs efforts dans la diminution de la déforestation et la transition vers des alternatives plus vertes.

En parallèle, plus de 350 projets REDD+ ont fait leur apparition à travers le monde afin d’aider à préserver les stocks forestiers existants. Des projets auxquels prennent enfin part les communautés locales, chose qui était reprochée aux premières versions du REDD qui semblait donner beaucoup de pouvoir aux entreprises sans faire valoir le droit à la terre des populations indigènes.

Malgré tout, le programme montre depuis le début certaines limites, notamment parce qu’il ne fait que déplacer le problème. Les sommes versées par les entreprises polluantes par le biais de crédits carbone ne servent ici qu’à compenser la déforestation et la part de gaz à effet de serre libéré ailleurs sur la planète, et non pas à les stopper. En dépit de l’argent dépensé et des nombreuses promesses faites, force est de constater 12 ans plus tard que le programme REDD ne s’est pas intéressé aux causes profondes de la déforestation. L’élevage intensif dû à la consommation de masse, la monoculture, les projets d’infrastructure ou encore la violation des droits fonciers des peuples des forêts.

Pour qu’un projet soit viable à l’avenir, il faudra impérativement prendre en compte les peuples autochtones et les facteurs de déforestation propres à chaque pays, pour développer une stratégie nationale adaptée. Car le déboisement dans le monde est loin d’être homogène.

Le défi de la reforestation

Les forêts peuvent également être restaurées, en replantant des arbres dans des zones défrichées. L’objectif à terme, remettre la forêt dans son état d’origine, avec le retour progressif de la faune, le rétablissement des systèmes d’eau et la reconstitution des sols.

De nombreuses initiatives sont en cours à travers la planète.

Le rôle des grandes entreprises

Aux entreprises également de se fixer des objectifs ambitieux pour maximiser l’utilisation de bois, de papier et de fibres recyclés, obtenus de manière légale, en accord avec les principes de responsabilité environnementale et sociale. Par la mise en place de chartes strictes, il sera possible de nettoyer en profondeur les chaînes d’approvisionnement.

Lutte contre la déforestation importée

À l’échelle européenne, les choses progressent enfin. Au mois d’avril 2019, les députés ont voté à une large majorité pour une réglementation plus stricte visant à se débarrasser une bonne fois pour toutes du bois illégal sur le marché de l’Union Européenne. La France hélas s’est opposée au projet, mais de nouvelles solutions sont envisagées sur notre territoire. La Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée adoptée en 2018 s’est ainsi fixé pour objectif de mettre un terme d’ici à 2030 à la déforestation causée par l’importation de produits forestiers ou agricoles non durables. Et il ne s’agit pas uniquement de l’huile de palme. L’élevage bovin, la culture du soja, du cacao ou de l’hévéa, à partir duquel nous obtenons le caoutchouc, constituent tous d’importantes sources d’inquiétude.

Il sera notamment question de promouvoir des alternatives au soja dans l’élevage, de soutenir différents projets dans les pays exportateurs afin de favoriser la gestion durable des ressources ou encore de sensibiliser au mieux les entreprises et les consommateurs de manière à faire évoluer les modes de consommation.

Une stratégie plutôt paradoxale étant donné que le gouvernement a autorisé en 2019 l’inauguration d’une raffinerie du groupe Total dans les Bouches-du-Rhône, raffinerie qui devrait importer dès cette année jusqu’à 300 000 tonnes d’huile de palme pour la fabrication de son biodiesel. Comme quoi, de nombreux efforts restent à faire et les nôtres, à l’échelle individuelle, sont plus que bienvenus.

Les solutions au niveau individuel pour lutter contre la déforestation

Et ça commence bien souvent au niveau alimentaire, en évitant les pâtes à tartiner, les biscuits, les céréales, les pizzas surgelées ou les plats préparés riches en huile de palme par exemple. L’occasion de prendre plutôt le temps de cuisiner et de préférer des huiles végétales européennes telles que l’huile d’olive ou de tournesol, parfaites pour tous les types de recettes.

Limiter la consommation de viande

Du côté des protéines animales que sont le lait, la viande ou les œufs, on pourra également essayer d’en diminuer la consommation et d’inclure davantage d’alternatives végétales. Pour rappel, l’élevage intensif impose la destruction de pans entiers de forêts pour installer les troupeaux, et encore plus pour cultiver le soja qui leur servira de nourriture. En cas d’achat, on cherchera plutôt les labels garants de la qualité des produits comme le Label Rouge ou la certification biologique.

Consommer mieux

De manière générale, on privilégiera de toute façon au maximum les circuits courts et les produits locaux, ce qui pourra imposer de limiter sa consommation de certains produits comme l’avocat. Au-delà de sa culture très gourmande en eau et des émissions de carbone liées à son transport, l’avocat est devenu si populaire parmi les pays industrialisés que des milliers d’hectares de forêts sont rasés chaque année pour augmenter son rendement.

Pour aller encore un peu plus loin, on troquera ses pneus classiques pour des pneus plus résistants, fabriqués en France, et l’on essayera de prendre sa voiture un peu moins régulièrement pour économiser sa consommation d’essence. C’est bon à la fois pour la planète mais aussi pour sa santé !

Quant au papier, finie la consommation excessive. Apposer un autocollant Stop-Pub sur notre boîte aux lettres nous permettra déjà de refuser la quarantaine de kilos de courriers non adressés chaque année. Pour le reste, on préférera le papier recyclé ou bien l’on s’assurera de le recycler après utilisation. Pour information, le papier est recyclable 5 fois mais seulement 50% des papiers sont recyclés en France. Quand on sait qu’une tonne de papier recyclé permet d’économiser 17 arbres, 32 000 litres d’eau et 2,5 barils de pétrole, cela porte à réflexion.

Penser au recyclage et à la réutilisation

Nos appareils électroniques contiennent des matériaux rares extraits de sites miniers polluants dont la création aura bien souvent entraîné l’abattage d’arbres en grand nombre.

Plus nous utiliserons longtemps notre vieux smartphone ou notre ordinateur, moins la demande sera susceptible d’augmenter et avec elle le besoin en ressources nouvelles. Et si malgré tout vous décidiez d’en changer, sans doute y a t-il quelqu’un dans votre entourage ou via un magasin de reconditionnement qui sera ravi d’en profiter !

Montrer l’exemple

Inspirez les bonnes pratiques en adoptant les bons comportements. Soutenez les organisations de lutte contre la déforestation, expliquez autour de vous quelles en sont les causes, les conséquences, et quelles solutions sont à la portée de chacun.

Dernière astuce, l’initiative «1% pour la planète» propose aux entreprises de reverser 1 % de leur chiffre d’affaires annuel à des associations de préservation de l’environnement. N’hésitez pas à vous renseigner pour connaître les entreprises participantes pour effectuer vos achats responsables directement auprès d’elles. Dans le même ordre d’idées, des moteurs de recherche écologiques tels que Ecosia se proposent de reverser 80% de leurs bénéfices à des programmes de reforestation.

À retenir

Nous n’en avons pas toujours conscience, mais il y a beaucoup à faire pour que la forêt tropicale ne se retrouve pas dans nos assiettes et dans nos objets du quotidien.

Gardons en tête que la déforestation peut avoir des causes naturelles telles que les incendies de forêt, les maladies ou les parasites, mais que rien n’égalise le poids des activités humaines sur l’environnement. C’est pourquoi la lutte contre la déforestation est l’un des enjeux planétaires de notre siècle, même si le respect de l’Accord de Paris, qui s’était fixé pour objectif d’atteindre le zéro-déforestation d’ici à 2030, semble déjà difficile à atteindre.

Malgré tout, le phénomène peut encore être inversé. Dans les zones tempérées, les forêts sont en expansion continue depuis plusieurs dizaines d’années et leur surface en France a doublé en un siècle et demi. Et les initiatives prises un peu partout à travers le monde ont toutes pour objectif de permettre aux forêts tropicales de suivre le même chemin.

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