Endémique des régions arctiques, le renard polaire s’est doté d’attributs lui permettant de résister aux températures glaciales, à commencer par sa fourrure qui passe du brun-gris au blanc immaculé au fil des saisons, afin de limiter les déperditions de chaleur. Un camouflage fort bien venu à l’heure de la chasse, qui lui permet de se fondre tour à tour dans les paysages enneigés ou la végétation basse de la toundra, lors du retour des beaux jours.
Mais la hausse des températures entraîne déjà d’importantes modifications à travers le territoire gelé du renard polaire. Au-delà de la raréfaction de certaines proies, la fonte des neiges a permis le passage de nouveaux prédateurs face auxquels le petit mammifère n’est pas en mesure de riposter.
Le renard polaire occupe les régions situées au-dessus du cercle polaire, soit le Groenland, le Canada, l’Alaska, la Russie, les îles du détroit de Béring, le Svalbard, l’Islande et les Alpes scandinaves. Son territoire variera en fonction des saisons et de la disponibilité des proies, pour le mener parfois vers les littoraux et les forêts boréales présentes plus au sud.
Du fait de sa petite taille, le renard polaire doit craindre de nombreux prédateurs naturels parmi lesquels l’ours brun, le loup de Sibérie et même le harfang des neiges. Longtemps fragilisé par le braconnage dont il a été victime pour sa fourrure, c’est désormais la modification de son habitat naturel sous l’effet du changement climatique qui fait peser sur le renard polaire les plus lourdes menaces.
Une situation particulièrement critique dans les pays scandinaves où les populations du canidé ne dépassent plus les quelques centaines d’individus.
C’est dans les régions les plus froides du globe que les changements climatiques se font particulièrement sentir. Ces dernières années, l’Arctique s’est réchauffé deux fois plus vite que la moyenne mondiale.
Avec le recul des glaces et l’arrivée de plus en plus précoce du printemps, c’est la végétation qui se modifie mais aussi la quantité de nourriture disponible qui diminue. Le lemming, petit rongeur des régions polaires dont le renard arctique a fait sa proie favorite, a en effet besoin d’un épais manteau neigeux pour résister à l’hiver.
Le déclin des populations de lemmings entraîne chaque année celui du renard polaire et le phénomène devrait se poursuivre dans des proportions plus importantes encore.
L’adoucissement du climat couplé à l’extermination du loup gris dans certaines régions ont progressivement permis au renard roux d’étendre son territoire. Nous le retrouvons de plus en plus au nord aujourd’hui, où sa force physique et sa taille plus imposante l’aident à avoir le dessus sur son cousin polaire.
Dans le nord de l’Europe comme en Finlande notamment, des programmes visent désormais à éliminer le renard roux des zones autrefois occupées par le renard polaire.
La traque du renard polaire pour sa fourrure, bien qu’interdite ou strictement encadrée selon les pays, n’a pas encore totalement disparu.
En parallèle de la mise en place de centres de réintroduction, c’est le programme Arctic Fox Together, initié conjointement en 2018 par la Suède, la Norvège et la Finlande, qui s’est fixé pour mission d’aider à la sauvegarde du renard polaire en contribuant à la chasse au renard roux, ou à l’approvisionnement en nourriture lorsque cela est nécessaire. Un effort de coopération que beaucoup espèrent voir se renouveler.