Oranger en pot : plantation, culture et entretien

L’oranger, Citrus sinensis, est un agrume originaire de l’Extrême-Orient, parvenu en Europe au XVe siècle. Fruitier emblématique des zones méditerranéennes, il est apprécié pour ses délicieux fruits parfumés, sucrés et juteux. Faiblement rustique, on le cultive en pot dans les régions de l’hexagone où les hivers sont soumis à des températures inférieures à -5°C. Il est alors préférable d’opter pour des variétés à développement réduit, et de veiller à leur apporter un milieu de culture, ainsi que des soins bien adaptés.

Les variétés d’orangers à privilégier pour une culture en pot

Les très populaires oranges Navels, dites oranges de table, forment le groupe de variétés d’orangers les plus adaptées à la culture en pot, en raison de leur faible rusticité (-5°C) mais surtout de leur hauteur limitée, comprise entre 3 et 4 m maximum à maturité. Il est à noter que ces orangers, tous dotés d’un ombilic, produisent des fruits parfumés et juteux avec très peu de pépins.

Les oranges Navels se déclinent en cinq variétés :

  • Citrus sinensis ‘Washington navel’, le plus courant et qui produit de gros fruits sucrés et subtilement acidulés ;
  • Citrus sinensis ‘Navelina’, un précoce à fruits ovales ;
  • Citrus sinensis ‘Navelate’ et ‘New Hall Navel’, tous deux tardifs, quantitatifs et qualitatifs ;
  • Citrus sinensis ‘Lanelate’, dont les oranges ont une saveur particulièrement douce.

Si vous souhaitez cultiver votre oranger en intérieur toute l’année, optez pour un calamondin, Citrus mitis. Il s’agit là d’un agrume d’appartement qui accepte parfaitement les espaces chauffés en permanence (contrairement aux autres orangers.)

Le calendrier de plantation de l’oranger en pot

  • La plantation en pot de l’oranger intervient au milieu du printemps. 
  • Il en va de même pour son rempotage, qui survient donc à la même période, mais tous les 2 à 3 ans environ.

Sélectionner un pot adapté à la culture de l’oranger

On cultive l’oranger adulte dans un pot de 40 cm de diamètre environ. Une taille atteinte progressivement au fil de la croissance de la plante.

L’oranger demande également à être cultivé dans un matériau adapté, de type bac d’orangerie en bois, ou pot en terre cuite. Évitez en revanche le plastique qui favorise l’excès d’humidité et la montée en température des racines. 

Prenez soin de choisir un pot percé en son fond. Des trous d’évacuation qui sont essentiels pour assurer le drainage du pot, et ainsi éviter l’eau stagnante.

À noter : les bacs à réserve d’eau provoquent facilement l’asphyxie des racines de l’oranger. Ils sont donc à proscrire ici. De même, évitez d’installer une soucoupe sous le pot, à moins de la remplir de graviers au préalable.

Choisir un pot pour oranger

Le meilleur terreau pour l’oranger en pot

Puisqu’il ne peut produire de racines profondes pour se nourrir dans le sol, l’oranger en pot a besoin d’un substrat bien riche et parfaitement drainant pour prospérer. De plus, le substrat ne doit être ni trop calcaire, ni trop argileux, au risque d’engendrer maladies ou étouffement des racines.

Optez donc pour un substrat composé de 50 % de terre de jardin, 25 % de sable de rivière, et 25 % de bon terreau. Vous pouvez également installer votre oranger dans un substrat composé exclusivement de terreau ‘Spécial agrume’, à condition d’agrémenter ce dernier avec un peu de compost et de poudre de corne broyée.

Au moment de choisir le terreau de votre oranger en pot, optez de préférence pour un produit accepté en agriculture biologique.

Choisir un terreau pour oranger

Semer les pépins d’orange en pot

Commencez par récupérer les pépins d’une orange bien mûre. Attention à n’utiliser que les graines les plus grosses et intactes. Nettoyez-les à l’eau, faites les sécher et placez-les au réfrigérateur pour 15 jours.

Une fois ce délai passé, vous pouvez procéder au semis :

  • Faites tremper les pépins d’orange ½ journée dans l’eau tiède.
  • Préparez un pot de 10 cm de diamètre, percé au fond, avec une couche de billes d’argile et du terreau spécial semis.
  • Humidifiez et semez quatre pépins d’orange à une profondeur d’1 cm avant de tasser.
  • Installez le pot à emplacement lumineux et chaud (25°C).
  • Arrosez régulièrement et patientez jusqu’à 3 semaines avant d’observer les premiers signes de germination.

Repiquez une première fois les jeunes plants robustes d’oranger dans des pots de 20 à 25 cm de diamètre. Utilisez alors 2/3 de terreau pour 1/3 de terre de jardin. 

Faire pousser un pépin d’orange

Planter un oranger en pot

On plante les jeunes orangers dans leur pot définitif une fois qu’ils ont atteint une hauteur de 20 à 30 cm.

  • Tapissez le fond du pot avec une couche drainante de graviers, de tessons ou de billes d’argile.
  • Placez une partie de votre substrat sur ce lit drainant.
  • Positionnez la motte dans le pot (après l’avoir préalablement mise à tremper).
  • Terminez de remplir le contenant, tassez et arrosez généreusement.

Emplacement et exposition

Les orangers, comme la majorité des agrumes, apprécient la chaleur et la lumière du soleil qui favorisent notamment la production de fruits bien sucrés.

Installez vos orangers en pot à exposition ensoleillée, mais veillez à ce qu’ils soient à l’abri du vent et des embruns. En effet, le vent a pour effet d’assécher le substrat ainsi que le feuillage de l’arbuste.

Arroser les orangers en pot

En pot, le substrat a tendance à s’assécher bien plus vite qu’en pleine terre. En particulier durant l’été qui induit nécessairement des arrosages plus fréquents qu’en hiver.

Pour subvenir aux besoins en eau de votre oranger, sans pour autant lui amener un excès d’humidité (ce qui lui est néfaste), veillez à ce que le substrat du pot ait le temps de sécher sur quelques centimètres avant de l’arroser de nouveau. Attention également à ne pas inonder le pot.

S’il est hiverné en intérieur, évitez d’installer votre oranger en pot à proximité d’une source de chaleur (comme un radiateur) qui risque de provoquer son dessèchement.

À noter : l’oranger est particulièrement sensible au calcaire, préférez donc l’arroser avec de l’eau de pluie.

Apporter de l’engrais aux orangers en pot

L’engrais utilisé pour votre oranger en pot doit être accepté en agriculture biologique, et offrir un dosage NPK de 5-4-7, 17-7-27 ou 7-4-10.

Ce type d’engrais répond en effet aux besoins de l’oranger grâce à :

  • une quantité en azote (N) suffisante pour assurer le développement de ses feuilles,
  • un apport limité, et donc adapté, en phosphore,
  • et une dose de potassium idéale pour soutenir la floraison et la maturation des oranges.

Dans l’idéal, optez donc de préférence pour un engrais « spécial agrumes », et ce même si les engrais “spécial plantes méditerranéennes” sont acceptés ici.

Apportez un engrais à diffusion lente à votre oranger en pot au moment de sa plantation et de son rempotage.

Au besoin, réalisez un apport d’engrais riche en potassium pour aider la maturation des fruits en fin de saison.

Enrichissez le substrat du pot si vous constatez l’apparition de symptômes caractéristiques d’une carence.

Choisir le bon engrais pour oranger

La taille des orangers en pot

Si l’oranger se passe parfaitement d’être taillé, il faut noter que sans une taille régulière il risque de prendre une ampleur inappropriée pour une culture en pot.

La taille de l’oranger en pot s’attache donc à en contrôler la croissance de l’arbuste. Pour ce faire, réduisez de moitié chaque nouvelle pousse en la coupant juste au-dessus d’une feuille.

Veillez également à supprimer le bois mort au fur et à mesure, et aérez le cœur des branches de temps en temps pour favoriser le passage de la lumière.

Maladies et ravageurs de l’oranger en pot

Différentes maladies virales et cryptogamiques peuvent affecter l’oranger en pot, et notamment :

  • la psorose écailleuse de l’oranger qui touche seulement les sujets greffés, provoquant l’affaiblissement de l’agrume, ainsi que la chute de ses fruits et la desquamation du tronc et des branches.
  • La tristeza de l’oranger, très destructrice et transmise par les pucerons, est une maladie virale qui engendre une nécrose de l’écorce, la chute des feuilles de l’oranger, et une dégradation de la qualité des fruits.
  • La fumagine de l’oranger, qui est une maladie cryptogamique transmise par les pucerons, les aleurodes et les cochenilles, se manifeste par une pruine noirâtre qui recouvre les feuilles de l’agrume.
  • La gommose, une autre maladie cryptogamique qui se développe en cas d’excès d’humidité du substrat, et que l’on reconnaît aux plaques craquelées et l’écoulement de gomme qu’elle provoque.
  • La pourriture brune, qui fait toujours son apparition à la suite de fortes pluies sous températures élevées, et qui induit une dépigmentation des oranges qui se couvrent de taches liégeuses odorantes.

Les maladies de l’oranger

La récolte des oranges en pot

La récolte des oranges intervient généralement entre les mois de novembre et de mars, mais cela dépend beaucoup de la variété cultivée. Ainsi, les fruits atteignent leur maturité 6, 12 et même parfois 14 mois après la floraison.

Pour les amener à maturité, il est donc important de placer vos orangers en pot à l’abri du gel (dans une pièce non chauffée), tout en maintenant leur substrat légèrement humide.

Afin de préserver la fraîcheur des oranges plus longtemps, récoltez-les à l’aide d’une paire de ciseaux, en veillant à conserver une partie de la tige. Traditionnellement, on les cueille à la main, dans un mouvement simultané de torsion et de traction du poignet.