Fraisier en pot : plantation, culture et entretien

La fraise, petit fruit rouge affectionné par tous, se cultive aussi bien en pleine terre qu’en pot. Pour fructifier, le fraisier en pot a toutefois besoin d’un contenant adapté, d’un substrat équilibré et drainant, et de quelques soins.

Les variétés de fraisiers à privilégier pour une culture en pot

On distingue trois catégories de fraisiers que sont :

  • les fraisiers remontants qui produisent de gros fruits une première fois entre mai et juin, et une seconde fois à l’automne ;
  • les fraisiers non remontants qui fructifient pendant 3 ou 4 semaines au mois de juin ou au mois de juillet ;
  • et les fraisiers des 4 saisons qui produisent, en petite quantité, de petits fruits très parfumés du mois de mai jusqu’aux gelées.

Aussi, si tous les fraisiers peuvent potentiellement s’adapter à une culture en pot, mieux vaut privilégier ici les variétés remontantes offrant un bon rendement, comme :

  • la précoce ‘Gariguette’ qui produit des fruits très parfumés à partir du mois de mai ;
  • le fraisier ‘Mount Everest’, variété grimpante à palisser et qui produit des fruits sombres et allongés ;
  • la ‘Vivarosa’, variété à floraison rose et qui produit des fruits rouge brillant de taille moyenne ;
  • le fraisier ‘Charlotte’ et sa double récolte qui produit des fruits charnus et fondants ;
  • la ‘Rabunda’, variété remontante à fruits sucrés et floraison rose ou rouge qui apprécie beaucoup la chaleur.

Le calendrier de plantation du fraisier en pot

  • On sème le fraisier en godet et au chaud entre les mois de janvier et de mars.
  • La période idéale pour planter les fraisiers se situe entre la mi-août et la mi-octobre. Les jeunes plants ont ainsi bien plus de temps pour s’enraciner et se développer au printemps suivant. Notez qu’il est toutefois possible de planter des fraisiers en pot au printemps, mais leur production sera sans doute tardive et moins généreuse.

Sélectionner un pot adapté à la culture des fraisiers

Pot ou jardinière, jarre à fraisier, panier suspendu ou encore fontaine à fraises… Il existe de nombreux types de contenants pour cultiver vos fraisiers.

Quel que soit le modèle choisi, optez pour un bac d’au moins 25 cm de profondeur et 40 à 45 cm de largeur. Préférez les contenants fabriqués dans des matériaux naturels qui favorisent une bonne aération du substrat, comme la terre cuite ou le bois.

Attention à ce que le fond du pot soit percé d’un ou plusieurs trous de drainage afin d’éviter l’eau stagnante.

Choisir un pot pour fraisier

Le meilleur terreau pour des fraisiers en pot

Un terreau horticole de bonne qualité est idéal pour la culture des fraisiers en pot. Également appelé terreau potager, il s’avère riche en humus et en matières organiques comme le fumier. Il permet en outre d’apporter de l’azote, du phosphore et du potassium au fraisier, ce qui favorise son développement végétatif, sa floraison et sa fructification. Attention toutefois à assurer le drainage du substrat avec une couche de billes d’argile au fond du pot.

On peut également composer soi-même le substrat d’un fraisier en pot en mélangeant de la terre de jardin, du sable de rivière et du compost ou du fumier bien décomposés.

Semer les graines de fraises en godets

Le semis des graines de fraises intervient en godets, sous abri chauffé, entre les mois de janvier et de mars :

  • Préparez les godets en les remplissant de terreau spécial semis.
  • Semez une graine, en surface, par godet.
  • Recouvrez éventuellement la graine d’une très fine couche de terreau (pas plus d’½ mm).
  • Avec la main, ou à l’aide d’un outil plat, tassez doucement le substrat.
  • Placez les godets dans une pièce lumineuse, entre 18 et 20°C.
  • Humidifiez le substrat deux fois par semaine avec un brumisateur.

La germination des graines de fraisiers survient, en moyenne, au bout de 2 à 6 semaines. Les jeunes plants doivent atteindre le stade de cinq vraies feuilles avant d’être repiqués en pot.

Planter les fraisiers en pot

On plante le fraisier dans son pot définitif entre la fin de l’été et l’automne.

  • Installez une couche de 3 cm de billes d’argile ou de graviers au fond du contenant.
  • Remplissez le pot avec le terreau de plantation.
  • Faites tremper vos godets de fraises durant quelques minutes.
  • Installez ensuite la motte dans le substrat de façon à ce que le collet affleure la surface du pot.
  • Tassez bien et arrosez abondamment.
  • Installez un paillage épais au pied.
  • Maintenez le substrat humide jusqu’à la reprise totale du fraisier.

Emplacement et exposition

Les fraisiers remontants et non-remontants apprécient les expositions ensoleillées. En revanche, les pots de fraisiers des 4 saisons doivent être installés à la mi-ombre.

En hiver, installez vos fraisiers en pots à l’abri des vents froids, et protégez-les avec un voile d’hivernage.

Arroser les fraisiers en pot

Bien qu’ils craignent l’excès d’humidité, les fraisiers ont besoin d’eau pour développer leur feuillage, fleurir et fructifier. Un manque d’eau peut d’ailleurs impacter durement leur rendement. Méfiez-vous, car en pot, le substrat sèche bien plus vite qu’en pleine terre.

Heureusement, le fraisier manifeste visiblement sa soif par l’affaissement de son feuillage. Aussi, arrosez vos plants dès que la terre est sèche en surface.

Attention, les arrosages doivent être fréquents mais peu abondants, et surviennent de préférence le matin. Dans l’idéal, utilisez de l’eau de pluie à température ambiante pour arroser vos fraises.

Pour limiter les risques de maladies cryptogamiques, veillez à ne surtout pas arroser le feuillage de la plante. Un arrosage au goutte-à-goutte est notamment largement recommandé ici.

En hiver, stoppez tout apport d’eau, en particulier au cours des périodes de gelées. En effet, si les racines viennent à geler, votre plant de fraisier sera perdu.

Apporter de l’engrais aux fraisiers en pot

Le fraisier en pot a d’importants besoins en potassium (K), nutriment essentiel à sa floraison et à sa fructification.

  • À la plantation, apportez un engrais “spécial fraisier” à dominante potassique et à libération lente à votre plante en pot. Procédez à un nouvel apport année après année au début de chaque printemps, afin de renouveler les nutriments du substrat.
  • Si vous cultivez des variétés de fraisiers remontants en pot, n’hésitez pas à leur apporter un engrais riche en potassium après la première récolte, afin de stimuler leur remontée.

Il est intéressant de noter que certains purins de plantes sont tout à fait adaptés à la fertilisation du fraisier en pot.

  • Le purin d’ortie est un engrais naturel riche en azote que l’on apporte au fraisier lorsqu’il est en phase de croissance végétative, afin de stimuler la croissance de ses feuilles.
  • Le purin de consoude est un engrais naturel qu’on utilise à la suite du purin d’ortie, pour stimuler la floraison et la fructification du fraisier en pot.
  • Enfin, le purin de prêle des champs permet d’apporter de nombreux oligo-éléments essentiels à vos fraisiers qui l’aident à résister aux maladies, comme le calcium, le magnésium, le fer, le potassium et le sodium.

La taille des fraisiers en pot

Le pied doit être nettoyé une première fois à l’automne. Supprimez alors les feuilles séchées, ainsi que les fruits qui n’ont pas encore mûri. Ces derniers n’auront en effet aucune chance de parvenir à maturité avant les premiers gels.

Au début du printemps suivant, alors que les températures se font plus douces, nettoyez une fois encore vos fraisiers afin de les aider à repartir. Pour ce faire, supprimez les stolons et les feuilles sèches.

Les stolons, tiges aériennes rampantes qui s’enracinent pour produire de nouveaux pieds, ont tendance à épuiser inutilement le fraisier. Aussi, n’hésitez pas à les supprimer dès leur apparition afin de favoriser une belle récolte. Conservez-les uniquement si vous désirez multiplier vos plants de fraisiers.

Maladies et ravageurs de la fraise en pot

Les maladies qui peuvent affecter la fraise en pot sont nombreuses. Il s’agit notamment, pour la plupart, de maladies cryptogamiques.

Parmi ces différentes affections, citons :

  • le botrytis de la fraise, reconnaissable au feutre gris qui recouvre les fruits, et que l’on traite par pulvérisation de bouillie bordelaise ;
  • l’anthracnose qui entraîne de petites lésions rondes, bronzes, roses, puis brunes sur les fruits, et que l’on traite également à la bouillie bordelaise ;
  • l’oïdium de la fraise, reconnaissable au duvet blanc qu’il laisse sur les feuilles et les tiges du fraisier, et que l’on traite par pulvérisations de bicarbonate de soude ;
  • la verticilliose, qui engendre un flétrissement du feuillage et un dépérissement du plant, que l’on évite en buttant les pieds de fraisier et en arrosant au goutte-à-goutte ;
  • le mildiou, qui provoque pourrissement des racines, rabougrissement du plant, coloration rouge bleuté des feuilles et perte de rendement, et que l’on traite par pulvérisations de bicarbonate de soude ;
  • la rouille, qui entraîne des taches brun rouge ou pourpres sur les parties aériennes du fraisier, et que l’on traite par pulvérisations de bouillie bordelaise ou de purin de prêle.

Parmi les ravageurs, les nématodes représentent la principale menace pour vos fraisiers.

La récolte des fraisiers en pot

La récolte des fraises dépend de la période de plantation et de la qualité remontante ou non-remontante de la variété cultivée.

Une fois les fruits bien rouges, cueillez-les en les détachant délicatement et en même temps que leurs pédoncules. Pour parvenir à vos fins sans abîmer les fraises, pincez leur tige entre votre pouce et votre index.

Consommez rapidement les fraises fraîchement cueillies en évitant de les placer au réfrigérateur. En effet, le froid a tendance à détériorer leur saveur.