Avec leur port majestueux et leur feuillage fourni, les ptérocaryers ne sont pas seulement de beaux ornements végétaux pour un parc ou jardin, mais se présentent comme arbres familiers parfaits, capables d’abriter toute une maisonnée dans leur ombre en plein été et solides et bien agencés pour apprendre aux enfants à grimper !
Pterocarya, le ptérocaryer, est un genre botanique regroupant des arbres à feuillage caduc dans la famille des Juglandaceae. Il comprend 28 espèces dont 6 officiellement reconnues avec une aire de répartition discontinue qui s’étend du Caucase en Asie et jusqu’au Japon. Comme le signale le nom, composé du Grec « pteron », « aile », et « karyon », signifiant « noix », ce genre botanique se distingue par ses fruits en forme de petites noix ailés qui sont accrochées à de longs épis tombants.
Les ptérocaryers sont des arbres très attractifs par leur port étalé et leur feuillage fourni. A l’âge de 20 à 50 ans, ils atteignent leur taille de maturité qui est de jusqu’à 40 m en hauteur et jusqu’à 15 m en largeur. L’écorce est grise et noir et arbore des crevasses de plus en plus marquées et profondes au fil du temps. Le feuillage vert tendre à vert moyen des ptérocaryers est caduc. Les feuilles sont alternes, composées et pennées, avec 5 à 25 folioles et mesurent jusqu’à 50 cm en longueur. Les folioles sont sessiles ou subsessiles avec des pétioles de 1-2 mm. Ils ont des bords dentés. Comme la foliole terminale est souvent absente, les feuilles comportent un nombre pair de folioles. En automne, les feuilles prennent une belle couleur jaune avant de tomber. Les inflorescences mâles et femelles des ptérocaryers sont bien distincts mais poussent à proximité les unes des autres. Les inflorescences mâles sont des chatons vert tendre à vert vif. Les fleurs femelles peuvent atteindre une longueur de 40 cm. Comme nous l’indique le nom, ces fleurs vert tendre se muent en petites noix entourées de deux ailes semi-circulaires qui sont accrochées à des fuseaux minces et longs.
Parmi les espèces des ptérocaryers, c’est avant tout le ptérocaryer du Caucase, Pterocarya fraxinifolia, qu’on rencontre dans les parcs et jardins européens. Introduit en France juste avant la Révolution, puis en Angleterre au début des années 1800, cette espèce issue d’une région géographique très limitée du Caucase au climat exceptionnel a vite su s’adapter à tous les environnements européens au point que certaines sociétés botaniques ont commencé à le qualifier d’invasif de nos jours. Le ptérocaryer de Chine, Pterocarya stenoptera, se distingue de l’espèce fraxinifolia par ses feuilles et épis nettement moins grands ainsi que par son branchage moins dense et plus étalé. L’hybride Pterocarya x rehderiana, également très répandu dans les parcs français, est un croisement entre les espèces Pterocarya fraxinifolia et Pterocarya stenoptera dont il retient à chaque fois tous les avantages : une houppe moins dense que celle des franxinifolia qui laisse bien entrevoir le tronc et les branches vigoureuses avec leur belle écorce gris argenté. Cet arbre bien étalé mesure jusqu’à 25 m en hauteur et jusqu’à 20 m en largeur.
Les ptérocaryers fleurissent en mai.
Avec leurs dimensions impressionnantes, leurs branches solides et ramifiées et leur feuillage épais, les ptérocaryers sont les arbres parfaits pour orner en solitaire un parc ou un jardin de leur belle silhouette. En été, ils sont également un refuge ombragé bienvenu. De plus, le bois tendre des ptérocaryers se prête à la sculpture sur bois et leurs branches étalées et puissantes en font l’arbre parfait pour apprendre aux enfants de grimper….
Le meilleur moment pour planter les ptérocaryers est au printemps. Vu qu’il s’agit d’un arbre aux dimensions imposantes, il est important de lui lasser suffisamment de place. Le trou doit faire environ deux fois la taille de la motte de l’arbre, qui doit être bien trempée avant de la mettre en terre. Juste après l’implantation, il est recommandé d’arroser le jeune arbre régulièrement et abondamment. Le rajout d’une couche de paillis contribue à retenir l’humidité et à éviter un dessèchement de la motte. Une fois que l’arbre a pris dans son nouvel environnement, il ne nécessite plus aucun soin particulier, hormis les périodes de canicule pendant lesquelles il est recommandé de l’arroser.
Les ptérocaryers aiment les terreaux humides et nutritifs, argileux et sablonneux. Ils supportent bien le calcaire. Pour les sols trop secs et pauvres, il est recommandé de les enrichir avec une bonne quantité d’humus et de rajouter également une poignée de compost lors de la plantation. Une couche de paillis contribue également à éviter un dessèchement du substrat.
Quant au pH, les ptérocaryers s’épanouissent bien dans un sol légèrement alcalin à légèrement acide (6,1 à 7,8).
Au moment de la plantation, il est recommandé de rajouter une bonne dose d’humus et de compost au terreau. En dehors de l’ajout d’un paillis – de préférence des écorces de pin – les jeunes arbres ne nécessitent aucun ajout d’engrais supplémentaire.
Les ptérocaryers aiment la lumière et préfèrent une exposition maximale au plein soleil et un endroit abrité. Ils tolèrent également la mi-ombre. L’exposition idéale est une exposition sud ou ouest.
Hormis le temps de la plantation et les périodes de canicule, il n’est pas nécessaire d’arroser les ptérocaryers.
Le meilleur moment pour tailler les ptérocaryers est à la fin de l’été et en automne. Une taille au printemps est à éviter vu que l’arbre a déjà commencé son cycle de croissance, accumule de la sève dans les parties supérieures et risque ainsi de « saigner » copieusement lorsqu’on le coupe.
Les ptérocaryers se multiplient naturellement par semis. Il et également possible de ramasser quelques-uns de leurs fruits ailés, de les faire sécher, puis d’en enlever les ailes en frottant le fruit entre ses mains pour les planter à l’automne dans des godets remplis d’un substrat approprié – un mélange de tourbe et de sable avec une pointe d’humus fera l’affaire. Si les graines prennent, on peut alors transplanter les jeunes plants en pleine terre au printemps suivant.
La méthode de multiplication la plus répandue est le bouturage qui se fait de préférence à la fin de l’été et au début de l’automne.
Très rustiques, les ptérocaryers supportent facilement les températures négatives jusqu’à -20°C et ne nécessitent aucune protection durant l’hiver. Ils supportent également les inondations. Seuls les gels tardifs peuvent leur nuire dans la mesure où ils forment leurs jeunes pousses très tôt au début du printemps.
Les ptérocaryers sont relativement insensibles aux maladies et aux nuisibles.
Comme le révèle la liste rouge de l'UICN (l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature), 38.4% des plantes sur notre planète sont menacées d'extinction à plus ou moins brève échéance.
Source : données calculées d’après les mesures fournies par l’UICN le 11 décembre 2024.
Si le sujet vous intéresse, vous pouvez découvrir notre analyse détaillée pour comprendre les raisons de leur extinction, les enjeux écologiques et les solutions possibles pour que chacun puisse agir à son échelle dès aujourd’hui.
Pterocarya stenoptera
Pterocarya stenoptera
Juglandaceae
arbre
Pterocarya fraxinifolia
Noyer ailé du caucase
Juglandaceae
arbre
Pterocarya rhoifolia
Pterocarya rhoifolia
Juglandaceae
arbre