Plaisanciers : respectez la mer

Le milieu marin est un habitat particulièrement sensible, mais ce dernier abrite de plus en plus de plaisanciers. L’activité de ces derniers n’est pas sans conséquences, par conséquent il convient d’adopter quelques gestes simples pour minimiser son impact.

De nombreux bateaux utilisent de la peinture antisalissure (ou peinture anti fouling) afin d’éviter tout dépôt d’algues, de micro-organismes sur la coque des bateaux. En effet, sous l’eau, les éléments en suspension se déposent sur tout support immergé sous forme d’un film de l’épaisseur d’un à quelques microns, après seulement quelques secondes ou quelques minutes dans un milieu riche. Ce film fournit à certaines bactéries, micro algues et champignons aquatiques microscopiques, une première source de nourriture. Ces derniers vont enrichir cette pellicule qui va s’épaissir en un biofilm mucilagineux plus épais, devenant un substrat de plus en plus complexe pour des colonies de protozoaires puis d’organismes fixés ou mobiles L’antifouling contient une ou plusieurs molécules toxiques pour les organismes qui se fixent sur les coques des navires ou les objets immergés que l’on veut protéger. Pour être durablement efficaces, ces toxiques doivent être peu à peu largués par le médium (liant) qui constitue la base de cette peinture.

Le tributylétain (TBT), très efficace a été le biocide le plus utilisé en marine dans le monde, mais ce produit, ses molécules de dégradation et ses métabolites se sont révélés gravement et durablement polluants. Le TBT induit notamment chez certains organismes un phénomène d’imposex (masculinisation des organes sexuels féminins en l’occurrence). Le tributylétain est toxique pour l’homme. Il est interdit, mais relativement rémanent. L’étain qui le compose n’est pas biodégradable. Les solvants de la plupart des antifoulings sont également toxique, et les molécules actives des nouveaux antifoulings ne sont ni anodines, ni parfois moins toxiques que le tributylétain. Il est recommandé par conséquent de ne pas utiliser ce type de peinture (dont l’utilisation vient d’être interdite pour les particuliers), et de procéder au nettoyage de sa coque manuellement.

Carburant

Le problème est identique que l’on soit à mer ou sur terre : le carburant est source de pollution pour l‘environnement. En mer, il peut en outre est source de mortalité directe en cas de dégazage sauvage. Plusieurs gestes s’imposent donc : L’utilisation d’un moteur moins puissant pour votre bateau, la réduction de la vitesse de navigation ou encore un bateau moins chargé permettra de réduire votre consommation de carburant. L’utilisation d’un moteur moins polluant qui fonctionne au GPL est préférable au moteur traditionnel. Il existe des solutions lubrifiantes écologiques, biodégradables. Elles peuvent donc être utilisées à la place des lubrifiants traditionnels, sources de pollution.

Déchets

Bien trop souvent malheureusement, des plaisanciers considèrent la mer comme une poubelle et se débarrasse de leurs déchets en les jetant dans l’eau. Ces gestes ne sont pas conséquence puisqu’ils occasionnent une pollution des milieux marins et entrainant une mortalité directe des organismes marins qui ingèrent ses déchets (exemple des tortues marines ou des dauphins qui ingèrent des sacs plastiques).

Il est par conséquent indispensable (et très simple !) de ramener tous vos déchets à terre (organiques ou inorganiques) et de les jeter dans une poubelle traditionnelle (ou mieux de faire le tri entre produits recyclables et non recyclables).

Ancrage

L’ancrage d’un bateau n’est pas sans conséquence pour les fonds sous marins et leurs biodiversités. Une ancre occasionne des dommages locaux sur les fonds sous marins en détruisant localement les espèces présentes (exemple des herbiers de posidonie). Les dommages sont encore plus importants lorsque le plaisancier ne maitrise pas correctement l’ancrage de son bateau, et fait trainer celle-ci sur une longueur anormalement longue, arrachant ainsi une grande quantité d’herbiers. Plusieurs gestes sont donc à recommander : Il est recommandé de mouiller (jeter l’ancre) dans une zone sableuse plutôt que sur une zone recouverte d’herbiers (algues). Votre impact sur le fond marin soit moins important. Savoir bien jeter et remonter son ancre est indispensable pour limiter les dommages causés. Une ancre qui sera remontée directement à l’aplomb du bateau est bien sur préférable à une ancre qui est trainée sur le fond (par exemple en mettant le moteur en marche le temps de remonter l’ancre). Des boues de fixation des bateaux se développent de plus en plus (notamment en Méditerranée), et permettent d’éviter aux plaisanciers de jeter l’ancre. Il suffit d’amarrer son bateau à ces bouées (solidement fixées au fond). Lorsque de telles bouées existent, préférez bien sur leurs utilisateurs plutôt que l’utilisation de l’ancre (notez que le mouillage est souvent interdit si une solution alternative est présente). Enfin, respectez les zones où le mouillage est interdit. L’interdiction est souvent présente pour assurer la conservation de fonds marins exceptionnels ou menacés. Il est important de réaliser un partage équitable de la mer, entre biodiversité d’un côté et plaisanciers de l’autre.

Nourrissage

Il n’est pas rare de constater des plaisanciers entrain de nourrir des poissons, des oiseaux marins ou autre animaux marins. Les intentions sont multiples : vouloir faire un bon geste en donnant à manger, approcher l’animal de plus près, vouloir le photographier, ou tout simplement se débarrasser de ses déchets alimentaires en les jetant à la mer. Pourtant le nourrissage des animaux est à éviter catégoriquement. Plus qu’un bienfait pour l’animal, celui-ci peut être dangereux, même si l’animal ingère la nourriture que vous lui donnez. Pourquoi éviter le nourrissage des animaux ? Tout d’abord car ce n’est pas naturel : chaque animal a un régime alimentaire qui lui est propre, il n’est donc pas nécessaire de lui donner une source de nourriture qui n’est pas basé sur son alimentation habituelle. Aucun poisson ne se nourrit habituellement de pain (qui est fabrique par l’homme). Vous augmentez artificiellement et temporairement la quantité de nourriture : le nourrissage des animaux est plus important en été lorsque la majorité des plaisanciers sortent en mer. Pendant cette période, les animaux s’habituent à une source de nourriture anthropique qui disparaitra en hiver. Ces animaux habitués risquent par conséquent de mourir de faim en hiver car plus aucune nourriture ne sera distribuée par les plaisanciers et ils n’auront plus le reflexe de se nourrir naturellement.

L’apport d’aliments non présents naturellement dans le milieu marin peut être responsable du développement de certaines bactéries ou maladies. Chaque espèce est habituée à un certain nombre de bactéries et possède via son système immunitaire la capacité de se défendre. Or l’ajout de nouvelles bactéries (non dangereuses pour l’homme mais dangereuses pour d’autre espèces) peut provoquer une mortalité de certaines espèces non immunisées.

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