Conséquences génétiques de la fragmentation des habitats

La fragmentation des habitats est un processus dynamique dont les effets varient selon les espèces, les types de paysages, les échelles spatiales et les régions géographiques. Elle conduit à l’isolement des populations et à la réduction de leur taille.

Les effets peuvent être différents suivant les espèces présentes au sein de l’habitat fragmenté : les espèces vivant au cœur de l’habitat pourrait ainsi être affecté par une réduction de celui-ci de part leur sensibilité aux effets de la lisière ; les espèces non sensible à l’effet de lisière mais dépendant de la surface de l’habitat disponible pourrait être simplement affectée par une réduction de la surface ; et enfin les espèces de lisière devraient bénéficier de l’augmentation du linéaire de lisières provoquées par la fragmentation.

Les populations isolées par la fragmentation sont généralement plus pauvres sur le plan génétique que les autres. Ceci s’explique notamment par la sélection naturelle qui peut augmenter le taux d’autogamie des populations. Cette autofécondation, si elle a lieu sur plusieurs générations, provoquent une dépression de consanguinité et une augmentation du taux d’homozygotie. La fragmentation de l’habitat peut avoir des conséquences importantes sur la structure génétique d’une population parce que la distance géographique et les barrières physiques peuvent entraver le flux génique. Les populations cernées par des routes accueillent moins de migrants d’autres populations, ce qui réduit le flux de gènes et accroît le danger de consanguinité. Les petites populations ont une probabilité plus grande de s’éteindre, et les surfaces isolées se repeuplent rarement après l’extinction.

De plus, la réduction de la taille des populations peut également conduire à une baisse de la diversité génétique à cause de l’effet fondateur mais aussi en raison de la dérive génétique.

L’effet fondateur pourrait être expliqué ainsi : Lorsqu’un nombre réduit d’individus se sépare d’une population plus vaste, pour aller coloniser une île ou un nouveau milieu, ces individus ne vont « emporter » qu’un échantillon d’allèles du pool d’allèles de la population mère, et ce, de manière que l’on suppose aléatoire. La nouvelle population peut donc présenter des fréquences génotypiques fort différentes de la population initiale. Cet écart peut changer radicalement le profil (allélique, génotypique et phénotypique) de la population fondatrice, par rapport à la population initiale.

La dérive génétique est l’évolution d’une espèce causée par le hasard. C’est la modification de la fréquence d’un allèle, ou d’un génotype, au sein d’une population, indépendamment des mutations, de la sélection naturelle et des migrations.

Les espèces isolées sont ainsi dotées d’une plus faible variabilité génétique, et peuvent donc avoir un potentiel évolutif limité encas de conditions environnementales changeantes et hétérogènes. Ceci peut conduire à une augmentation du risque d’extinction locale des espèces concernées.

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