Situation de la biodiversité en France

La situation de la France, au carrefour de quatre régions biogéographiques (continentale, atlantique, méditerranéenne et alpine) parmi les neuf que compte l’Union européenne, lui confère l’un des patrimoines naturels les plus riches d’Europe. À titre d’exemple, la France, l’Italie, l’Espagne et la Grèce sont les quatre États membres les plus diversifiés en mammifères, avec plus d’une centaine d’espèces connues. La richesse française en amphibiens est également la plus importante de l’Union (avec 35 espèces indigènes).

Cette remarquable biodiversité est menacée, notamment en outre-mer, où le taux d’extinction est estimé à plus de trente fois le taux observé en métropole. Par le seul poids des espèces tropicales, la France se trouve au 4e rang mondial des espèces animales menacées et au 9e rang pour les plantes. En métropole, 14 % des vertébrés sont aujourd’hui strictement menacés. En ce qui concerne les invertébrés, les connaissances restent encore trop lacunaires pour appréhender réellement le nombre d’espèces menacées.

La flore menacée et protégée

On dénombre actuellement en France métropolitaine un peu plus de 6 % d’espèces de plantes supérieures strictement menacées (soit 387 espèces en danger ou vulnérables). Si on y ajoute les 70 espèces considérées rares, ce sont plus de 7,5 % des végétaux supérieurs qui sont aujourd’hui menacés en France. La plupart des espèces endémiques (c’est-à-dire qu’on ne trouve nulle part ailleurs) en font partie.

451 espèces de plantes vasculaires sont protégées au niveau national et 1 654 le sont à un niveau régional ou départemental, soit respectivement plus de 7 % et 27 % des espèces présentes en métropole. Il existe une grande hétérogénéité dans la répartition géographique de ces plantes. Ainsi, les plantes méditerranéennes, très communes en Languedoc-Roussillon ou en Provence, peuvent devenir très rares en Normandie ou en Picardie et obtenir un statut de protection régionale. Toutes les régions métropolitaines disposent d’un arrêté ministériel fixant la liste des espèces végétales protégées sur l’ensemble de leur territoire et complétant ainsi la liste nationale. Pour huit d’entre elles, les arrêtés incorporent des articles relatifs à une protection départementale d’autres espèces végétales, complétant ainsi la liste régionale (32 départements sont concernés).

La faune menacée et protégée

L’inventaire de la faune menacée en France métropolitaine identifie 144 espèces de vertébrés strictement menacées, soit environ 14 % des vertébrés recensés en métropole. Parmi eux, les poissons et cyclostomes (lamproies) continentaux sont les plus touchés (avec 32 % d’espèces en danger ou vulnérables), puis les amphibiens (28 %), les oiseaux (19 %, surtout parmi les grands échassiers et les grands rapaces), les mammifères (19 %, surtout parmi les cétacés et les chauves-souris) et les reptiles (15 %). Parmi les invertébrés, le faible nombre d’espèces reconnues en danger ou vulnérables traduit davantage les lacunes dans la connaissance de ces animaux qu’une faible menace (0,12 % des espèces pour les crustacés, 0,27 % pour les insectes, 0,4 % pour les échinodermes et 0,86 % pour les mollusques).

Plus de la moitié des espèces de vertébrés (52 %) bénéficie à ce jour d’une mesure de protection (intégrale ou partielle) au niveau national. Ces mesures concernent presque tous les oiseaux et les reptiles, 83 % des amphibiens, 56 % des mammifères et 29 % des poissons et cyclostomes continentaux. Parmi les invertébrés, moins de 0,5 % des crustacés, des insectes et des échinodermes et seulement 4 % des mollusques sont aujourd’hui protégés au niveau national.