Canaliser la fréquentation des espaces naturels

Afin de concilier au mieux la préservation de la biodiversité et la poursuite des activités de pleine nature, il est nécessaire de canaliser les flux de fréquentation liés aux activités de plein air sur des itinéraires adaptés afin de ne pas générer des dégradation des espaces naturels et des dérangements d’espèces.

Les activités de pleine nature sont en pleine expansion dans les milieux naturels. Elles sont également de plus en plus variées : randonnée, promenade, vélo, équitation, canoë-kayak, escalade,… Or ces dernières ne sont pas sans conséquences sur la faune et la flore. Les sports motorisés, quad et moto, apparaissent comme les véritables points noirs de la fréquentation, avec des impacts forts et nombreux touchant au patrimoine naturel (érosion, destruction du couvert végétal et dérangement de la faune), mais aussi à l’image du site dans son ensemble. Les chiens laissés errants, par refus ou non compréhension de la réglementation, posent aussi problème, perturbant fortement la faune par leur présence et leurs aboiements. Afin de concilier au mieux la préservation de la biodiversité et la poursuite des activités de pleine nature, il est nécessaire de canaliser les flux de fréquentation liés aux activités de plein air sur des itinéraires adaptés afin de ne pas générer des dégradation des espaces naturels et des dérangements d’espèces. L’impact de la fréquentation humaine sur le milieu naturel est assez varié.

Nous ne ferons qu’expliquer les principaux impacts motivant une canalisation de la fréquentation dans la nature. Tout d’abord, les passages répétés de personnes entrainent une destruction des espèces végétales par piétinement. De plus, les promeneurs sont susceptibles de cueillir des espèces végétales, dont certaines d’entre elles peuvent être rares ou menacées. La présence humaine en pleine nature occasionne la plupart du temps un dérangement de la faune (oiseaux, mammifères,…) présente à proximité. Ce dérangement anthropique est responsable de multiples impacts comme une augmentation de la dépense énergétique, une augmentation des échecs de reproduction, la prédation de la couvée ou de la nichée… L’intensité de ces impacts dépend notamment de la fréquence des dérangements, de leur durée et de la sensibilité de l’espèce à la présence humaine. Un passage répété de personnes mais surtout de VTT, de loisirs motorisés ou encore de chevaux entraine une dégradation et une érosion des sols. Cela peut avoir de sérieuses conséquences sur les habitats naturels, et notamment dans des habitats tels que les dunes ou les éboulis.

Citons encore la création de faux sentiers par le passage répété de personnes en dehors des sentiers balisés. Ces faux sentiers créent une fragmentation des habitats qui peut également avoir une conséquence sur la faune et la flore (voir chapitre fragmentation). Ils augmentent également le dérangement en favorisant l’accès d’un plus grand nombre de promeneurs dans des zones jusque là inaccessibles. La modification d’une pratique est possible en l’empêchant physiquement à l’aide d’aménagements spécifiques, en la réglementant voire l’interdisant, ou en mettant en œuvre un travail de concertation formalisé par des chartes ou des conventions.

Matérialisation des sentiers

Lorsqu’une zone fréquentée par le public n’est pas équipée de sentier balisé et matérialisé, les promeneurs emprunteront toute zone accessible permettant le passage. Ainsi la végétation sera fortement dégradée par le passage répété de personnes et la faune est susceptible d’être dérangée. Une des solutions simple est de matérialiser un sentier soit en enlevant simplement la végétation soit en rajoutant des graviers, copeaux de bois… pour marquer le sentier. L’avantage d’une telle matérialisation est de canaliser les promeneurs sur le sentier choisi qui permettra de réduire la création de faux sentiers, d’éviter le passage de personnes à proximité d’espèces végétales menacées et qui permettra de contourner les sites de reproduction des espèces animales pour éviter le dérangement.

Mise en place d’une signalétique appropriée

Pour les mêmes raisons que précédemment, il est recommande de baliser les sentiers qui peuvent être utilisés par le public. De plus, le balisage devra prendre en compte les différentes activités (randonneur, VTT, cheval…), toutes n’ayant pas le même impact sur le milieu naturel. La mise en place de circuits de découverte peut permettre au public de visiter des sites intéressant d’un point de vue patrimonial, sans toutefois dégrader les secteurs les plus sensibles. Des infrastructures particulières peuvent être utilisées pour l’approche de zones vulnérables (caillebotis dans les zones humides, passerelles pour le franchissement des cours d’eau phréatiques, observatoires dans les zones permettant d’observer la faune sans la déranger (oiseaux, grande faune).

Panneaux d’information

La sensibilisation du public est un élément indispensable car elle permettra non seulement d’agir sur le plan local (où sont positionnés les panneaux) mais ils pourront permettre également aux personnes sensibilisées de ne pas reproduire la même erreur sur les autres sites qu’ils fréquenteront à l’avenir. Ces panneaux devront fournir des informations sur les zones autorisées ou interdites, les actions à éviter en expliquant pourquoi (il est important d’expliquer au public l’impact de chacune des actions sur le milieu naturel afin qu’il n’ait pas une sensation d’interdiction sans justification valable).

Interdiction à certaines périodes de l’année

Certains secteurs des espaces naturels pourront être interdit à toute fréquentation durant les périodes sensibles pour la faune sauvage, et notamment la reproduction. La concertation permet, par l’instauration d’un dialogue avec les usagers et professionnels utilisant le site comme un support à leurs activités, de modifier les lieux ou les périodes de pratiques au regard de la sensibilité spatiale et temporelle de l’espace naturel.

Mise en défens

Des mises en défens peuvent être mises en place pour protéger des surfaces intéressantes sur le plan floristique. Ainsi pour éviter tout piétinement lié au passage des promeneurs voire la cueillette, les habitats naturels sensibles ou les espèces végétales menacées pourront êtres mise en défens soit par l’utilisation de grillage, ganivelles,… La mise en défens permet de favoriser la reconquête de la végétation sur les secteurs dégradés qui ne peut plus se régénérer si les perturbations sont maintenues.

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