Processus affectant les espèces

La dégradation et la fragmentation des habitats sont les principales menaces à l’échelle mondiale d’extinction de la biodiversité. Elles sont susceptibles d’affecter la quasi-totalité des groupes taxonomiques : les oiseaux, les mammifères, les reptiles, les amphibiens, les invertébrés et les plantes.

Afin de mieux comprendre l’impact négatif de la fragmentation sur les espèces, les processus qui les menacent sont exposés ci-dessous. Ces derniers peuvent être classés en deux catégories : les processus exogènes (indépendants de la biologie de l’espèce) et les processus endogènes (dépendants de la biologie de l’espèce).

Les processus exogènes

La perte d’habitats peut être considérée comme la principale menace affectant la biodiversité dans le monde. Elle est principalement causée par la modification des paysages pour l’agriculture ainsi que par l’urbanisation. La dégradation de l’habitat correspond à une dégradation progressive de la qualité de ce dernier. Dans un tel habitat, une espèce peut décliner, être présente dans une densité plus faible ou être en mesure de se reproduire (ou pas).

Les effets de la dégradation des habitats peuvent être difficiles à détecter car certains peuvent mettre du temps avant de se manifester ou encore parce que certaines espèces qui ont un cycle de vie assez lent peuvent être encore présent dans la zone même si elles sont incapables de se reproduire.

La division de l’habitat en de multiples patches d’habitats peut conduire à une diminution de la taille de population, notamment si les ressources dans les patches sont plus limitées que dans la zone avant fragmentation. Mais aussi parce que la division en patches augmente l’isolement, qui va nuire au déplacement quotidien des espèces (par exemple entre le site de reproduction et le site d’alimentation). Ce phénomène peut également avoir un impact négatif sur la dispersion des jeunes. Enfin l’isolement des habitats peut nuire à des mouvements de plus grande envergure comme les mouvements migratoires saisonniers ou les mouvements liés au phénomène de réponse aux changements climatiques.

Les processus endogènes

Le déclin des espèces dans les paysages modifiés est souvent également lié à des modifications de la biologie et du comportement de ces espèces mais aussi à une modification des interactions inter spécifiques. Ces changements sont souvent déclenchés par des processus exogènes. La modification du paysage peut conduire à une modification des modes de reproduction et des systèmes sociaux. Par exemple, les oiseaux peuvent avoir des saisons de reproduction plus courtes, des pontes moins importantes (par conséquent moins de jeunes produits).

Elle peut également conduire à la modification des relations de concurrence entre les espèces, de prédation de parasitisme ou de mutualisme. Ainsi une prédation ou une concurrence accrue d’une espèce avec une autre espèce peut conduire à la raréfaction ou à la disparition de cette dernière. Ce type de comportement a été relevé de nombreuses fois chez les oiseaux. L’augmentation de la pression de prédation et de concurrence interspécifique peut être particulièrement inquiétante lorsque des espèces introduites sont impliquées.

Ainsi les perturbations des interactions entre espèces sont particulièrement graves lorsque des espèces qui jouent un rôle clé dans le fonctionnement des écosystèmes sont affectées.

Interaction entre processus exogènes et endogènes, et prédisposition à l’extinction

Une espèce en déclin en raison des modifications du paysage est souvent affectée par les deux processus. Les menaces exogènes conduisent souvent à la baisse initiale des effectifs d’une espèce. Les populations plus petites sont ainsi plus sensibles aux menaces endogènes.

De nombreux éléments peuvent expliquer une certaine prédisposition de certaines espèces à être plus sensible à l’extinction. Ainsi on considère souvent les espèces ayant un habitat ou une niche écologique spécialisée, la taille du domaine vital, la mobilité, la densité de la population, la taille des individus et le régime alimentaire spécialisé. L’influence de la taille des individus peut être expliquée par une différence dans le besoin d’espace, la mobilité ou encore le régime alimentaire. Les espèces ayant une faible spécialisation en termes d’habitats seront plus aptes à se maintenir dans des habitats modifiés.

Le même constat peut être fait pour les espèces pouvant supporter une tolérance aux dérangements plus importante. Les espèces n’ayant pas un régime alimentaire spécialisé pourront également se maintenir plus aisément : en effet, si la proie principale des espèces spécialisées diminue ou disparait, ces dernières risquent de disparaitre à leur tour.

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