Pourquoi valoriser les services économiques rendus par les écosystèmes ?

La disparition de la biodiversité a des conséquences économiques directes et indirectes qui sont souvent sous-estimées par le public et par les décideurs politiques. Le développement de la notion de services écosystémiques a été développée afin de faciliter la prise de conscience de l’utilité de la conservation des écosystèmes pour l’espèce humaine.

Nous connaissons actuellement une sixième crise d’extinction de la biodiversité dont la sévérité et la rapidité n’ont jamais été aussi importantes. Outre les pertes écologiques de la disparition des espèces, la disparition de la biodiversité a des conséquences économiques directes et indirectes qui sont souvent sous-estimées par le public et par les décideurs politiques. Les efforts de conservation entrepris pourraient être modifiés, vers une plus grande préoccupation pour la biodiversité, si les conséquences économiques étaient mieux connues.

Exemples de services rendus par la biodiversité

Parmi les très nombreux services rendus par les écosystèmes à l’espèce humaine, nous pouvons citer par exemple : les forêts stockent le dioxyde de carbone, fournissent du bois, un abri pour de nombreuses espèces et les personnes ; les zones humides purifient l’eau et offrent une protection contre les inondations ; les mangroves protègent les côtes et leurs populations contre les tempêtes et les tsunamis ; ou encore les récifs coralliens sont un habitat primordial pour les poissons, un lieu de loisirs pour les touristes, un lieu de recherche pour les scientifiques.

Cette liste des services rendus par la nature est quasi infinie. Pourtant nous continuons encore aujourd’hui de dégrader ces mêmes écosystèmes et de provoquer la disparition de nombreuses espèces. Ceci met donc en péril de manière direct les bénéfices que nous tirons de ces avantages.

Services écosystémiques

Le coût économique de ces pertes est quasiment impossible à déterminer. Le concept des « services écosystémiques », à savoir les services rendus par les écosystèmes, a été développé afin d’essayer de développer une approche permettant de rendre plus explicite les avantages (financiers) que nous tirons de la nature, et donc de sa conservation. Ces avantages sont souvent mal compris : ils peuvent être soit direct ou indirect, soit corporels ou incorporels (beauté du paysage par exemple bénéficiant au tourisme), soit locaux ou mondiaux (influence des forêts sur les précipitations locales ou séquestration du carbone mondial)…

Toutefois on peut noter au cours des dernières années une amélioration de la prise en compte, mais beaucoup reste à faire. Ainsi, nous arrivions à mieux quantifier l’impact économique de la dégradation d’un écosystème et à chiffrer les services perdus. L’évaluation de la valeur des services écosystémiques s’appuie sur des informations scientifiques recueillis antérieurement afin d’évaluer l’impact de la perte de la biodiversité sur les services qui était rendus.

Chiffrer les services rendus

Des estimations ont été réalisées sur un grand nombre d’écosystèmes à l’échelle mondiale, mais il reste encore nombreux d’entre eux dont l’évaluation reste délicate (et notamment le milieu marin qui nous rend pourtant des services cruciaux : pêche…). De même, il est plus facile de chiffrer certains types de services comme la pêche, les loisirs, le tourisme, l’alimentation que d’autres services plus globaux comme la régulation du climat.

Le fait de chiffrer les services rendus par les écosystèmes peut aider les décideurs politiques à mettre en place des politiques de conservation des milieux naturels qui nous rendent le plus de service. Cela permet par exemple de comparer d’un côté le coût financier nécessaire à la conservation des écosystèmes et de l’autre le coût qu’il faudrait débourser si ces mêmes écosystèmes disparaissaient et qu’il devenait nécessaire de développer des solutions alternatives. Les chiffres peuvent également permettre de hiérarchiser les priorités de conservation. Les décideurs pourraient ainsi choisir de conserver en priorité les écosystèmes dont les services écosystémiques rendus sont les plus importants.

Enfin, il est à noter que nous avons considéré ici principalement les espèces connues. La crise d’extinction touche bien sur toutes les espèces, et donc touche les espèces non encore découvertes et décrites par l’homme. Bien que ces espèces ne soient pas connues, elles nous rendent (fonctionnement des milieux naturels) ou auraient pu nous rendre des services (médicament…) si on les avait conservés.

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