En France, la chasse et la pêche sont soumises à des réglementations précises. Les autorités mettent en place des dates et des lieux précis pour ces activités, qui sont soumises à l’obtention d’un permis et doivent respecter des moyens de chasse ou de pêche légaux. Il existe aussi des listes d’espèces autorisées, qui diffèrent selon l’âge et la taille des individus. 70 % du braconnage français se fait dans l’eau des rivières et des lacs, mais aussi dans les mers et océans, car la France est à la tête du second espace maritime mondial.
Certaines espèces sont plus convoitées que d’autres : en France, c’est par exemple le cas des requins-marteaux, des holothuries (aussi appelés concombres de mer) et des civelles.
Les civelles désignent les alevins de l’anguille d’Europe, c’est-à-dire ses petits. Elles constituent un mets très apprécié en Asie et on estime que des centaines de milliers de kilos de civelles sont exportées illégalement chaque année, pour un marché de plusieurs milliards d’euros. Quant aux chardonnerets, oiseaux qui vivent en groupe mais sont revendus à l’unité, ce sont également une proie de choix pour les braconniers.
La France est également un important pays de transit ou de destination en termes de commerce illégal de faune et de flore. L’Office national de la chasse et de la faune sauvage, en association avec les douanes, rapporte que les marchandises les plus fréquemment saisies sont l’ivoire d’éléphant, des mammifères et des reptiles vivants, des corps d’oiseaux, ainsi que des plantes et des coraux vivants. La majorité des marchandises braconnés passant par la France proviennent des pays d’Afrique, et sont à destination de la Chine pour près de la moitié d’entre elles.
Le braconnage accélère la dégradation de la biodiversité et peut précipiter la disparition d’écosystèmes entiers.
Certaines espèces sédentaires peuvent purement et simplement disparaître, tandis que le braconnage d’espèces migratrices peut affecter les écosystèmes de pays lointains en dégradant les chances de survie des individus. Certains facteurs aggravent ces perturbations : les braconniers peuvent s’attaquer à des individus particulièrement vulnérables, comme les femelles gestantes qui fuient beaucoup moins efficacement, cibler des lieux sensibles tels que les nids, ou choisir une saison comme l’hibernation qui leur permet d’attaquer par surprise. Les braconniers utilisent aussi des méthodes interdites, notamment des filets ou des glus, qui piègent des animaux qui n’étaient pas forcément ciblés.
La reproduction des espèces se trouve menacée par ces comportements humains. Certaines d’entre elles s’adaptent aux braconniers et développent des comportements de prudence extrême ou de fuite devant l’Homme, mais ces réactions varient beaucoup d’une espèce à l’autre. Certaines espèces sont particulièrement touchées et leur survie peut être rapidement menacée ; or, si une espèce est amenée à disparaître du fait du braconnage, c’est tout l’écosystème qui est fragilisé. Enfin, de nombreuses maladies encore inconnues peuvent être transmises des animaux à l’homme, si celui-ci consomme de la viande braconnée.
En France, le braconnage est illégal. Cela n’empêche pas les braconniers d’exercer, voire de se développer. La loi du 10 juillet 1964, dite loi Verdeille, avait pourtant pour but – entre autres – de lutter contre le braconnage et de réprimer les fraudeurs. D’autres directives ont suivi depuis, notamment la Directive Oiseaux de l’Union Européenne. Celle-ci interdit notamment la chasse de l’ortolan : ce petit volatile est inscrit depuis 1999 sur la liste des espèces protégées françaises, mais sa population ne cesse de baisser. La diminution de 88% de ses individus depuis 1980 fait craindre une extinction pure et simple de l’espèce.
L’Office français de la biodiversité a pour mission de veiller à la bonne application de la CITES (Convention Internationale sur le commerce des Espèces Menacées) : 1 800 agents s’occupent de traquer les comportements illégaux sur le territoire. Mais la chasse, notamment illicite, se produit à une grande ampleur en France. Pour améliorer et rendre plus efficace la chasse aux braconniers, des associations et des ONG s’emparent du sujet, notamment l’ONG Robin des Bois qui effectue un travail de traque des braconniers et remplit aussi des missions de sensibilisation de la population.
D’autres associations, quant à elles, proposent des récompenses pour inciter les populations à s’engager dans la lutte contre le braconnage. C’est notamment le cas d’associations pour la défense du lynx en France : cette espèce, pourtant sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, est toujours régulièrement ciblée. Les récompenses visent à identifier les braconniers pour les poursuivre en justice.
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