Vers une Pêche Durable : Comment Adopter une Consommation Responsable des Produits de la Mer ?

Morue, aiglefin, crevettes, saumon… Ensemble, ces espèces représentent environ 64 % de notre consommation de produits de la mer et, prélevées ainsi en grande quantité, nous appauvrissons chaque année un peu plus nos océans.

Mettre un terme à la pêche ? Impossible, lorsque 800 millions de personnes à travers le monde en dépendent pour leur alimentation et leurs revenus. On parle plutôt du passage à une pêche plus durable, délicat lui aussi car il nécessite la coopération des gouvernements, des entreprises et des citoyens.

Alors en attendant, qu’est-ce qu’on fait ? Et bien l’on commence par faire des choix plus responsables en matière de produits de la mer, et l’on adopte un régime alimentaire respectueux de la planète avec quelques conseils ! 

Posez des questions

En termes de consommation responsable, il est une règle simple : “n’achetez pas sans savoir !”

Prêtez déjà attention à l’étiquetage et aux labels. Consommer des produits de la mer certifiés ASC vous garantit le respect de critères environnementaux élevés et d’une traçabilité accrue.

Cela ne vous dispense pas pour autant de poser quelques questions. Avant de déposer votre poisson ou vos crustacés dans votre panier, renseignez-vous sur l’espèce dont il s’agit, la région d’origine voire les méthodes de pêches employées. La plupart des bons poissonniers s’approvisionnent auprès de pêcheries durables et seront en mesure de vous prodiguer les meilleurs conseils.

Diversifiez vos choix

Même les pêcheries les mieux gérées ne peuvent satisfaire une demande en constante augmentation, qui ne cesse de peser sur les écosystèmes marins. En optant pour une gamme plus diversifiée de produits de la mer, vous pouvez contribuer à réduire la pression sur les espèces les plus populaires. 

L’heure est venue d’élargir vos horizons culinaires en vous laissant tenter par les moules noires d’Afrique du Sud ou le rouget grondin. Une poignée d’algues pour agrémenter le tout ? Avec leur goût iodé, elles apporteront la saveur umami si appréciée dans la cuisine japonaise tout en faisant des merveilles pour votre santé. 

Évitez les poissons les plus vulnérables

90 % de nos stocks de poissons seraient surexploités. Les grandes espèces autrefois courantes comme la morue franche et le thon rouge ont connu un déclin spectaculaire. Et à mesure que les grandes espèces disparaissent, d’autres espèces plus petites sont ciblées par la pêche pour répondre à la demande.

Il existe aujourd’hui de nombreuses ressources en ligne gratuites pour vous aider à mieux consommer et à distinguer les espèces à éviter, telles que les guides du WWF ou le MCS Good Fish Guide.

Évitez déjà d’acheter des produits issus de la pêche en haute mer, et bannissez de vos assiettes le congre, la plie ou l’espadon. Quant à la morue, assurez-vous qu’elle provienne du nord-est de l’Arctique ou de l’est de la Baltique, là où les stocks sont encore sains.

N’oubliez pas que les mers connaissent aussi des saisons

Il existe des lois strictes régissant les moments où les produits de la mer peuvent être pêchés, et il y a une bonne raison à cela.

Il est essentiel de laisser aux populations sensibles telles que les écrevisses le temps de se reproduire et de se reconstituer pour maintenir l’abondance de nos océans. N’hésitez pas à vous renseigner sur les saisons de reproduction, et évitez les poissons ou fruits de mer de petite taille. Il s’agit sans aucun doute d’espèces immatures qui n’ont pas encore eu la chance de se reproduire.

Achetez local

Prenez le temps de faire un tour du côté de votre marché ou de vos commerçants de quartier ! Vous constaterez qu’ils offrent une variété de poissons d’origine locale plus large et plus fraîche que ne le font les supermarchés.

Et puis, non seulement le local a une empreinte carbone plus faible, mais il est généralement moins cher, tout en facilitant la traçabilité de votre poisson. 

Les océans de la planète occupent un vaste espace dont la majeure partie, classée comme en « haute mer », ne relève de l’autorité d’aucun État. Promouvoir une pêche plus durable a donc tout d’un véritable défi auquel nous pouvons prendre part cependant, à l’échelle qui est la nôtre, en repensant le contenu de nos assiettes !