Des semis aux forêts : l’importance des programmes de reboisement

Une petite graine et ça repart, pas si compliqué le reboisement, non ? Et bien, pas si vite ! Le principe du reboisement ne repose pas sur la simple plantation d’arbres au hasard, et il est important de le comprendre à l’heure où il suscite une si grande attention. 

Près d’un tiers de la planète est recouvert de forêts, ce qui équivaut à environ 40,6 milliards d’hectares. Ces immenses zones forestières sont essentielles à notre survie, qu’il s’agisse de l’eau que nous buvons, de la nourriture que nous mangeons ou de l’air que nous respirons. Et pourtant, ce sont environ 13 millions d’hectares de forêt qui disparaissent chaque année de la main de l’Homme.

Cela provoque des précipitations irrégulières et des sécheresses saisonnières, l’érosion et l’appauvrissement des sols qui favorisent à leur tour les incendies de forêt. C’est la raison pour laquelle le reboisement constitue aujourd’hui une solution durable aux grands défis environnementaux que sont le changement climatique, la dégradation des terres ou la perte de biodiversité. 

Reverdir les milliers d’hectares perdus et trouver un meilleur équilibre entre les activités humaines, la qualité de vie locale et la préservation de la nature… La promesse est belle, le projet de grande envergure, mais comment y participer concrètement ?  

Qu’est-ce que le reboisement ?

Le reboisement, c’est le processus de replantation d’arbres sur des terres dégradées ou déboisées. C’est une solution majeure à la désertification et à la déforestation, toutes deux liées à notre surexploitation des ressources naturelles. 

L’ONG LIFE en Indonésie 

À mesure que les forêts reculent, ce sont des millions d’espèces qui perdent leur habitat. La disponibilité en eau potable qui s’amenuise, mais aussi le réchauffement climatique qui s’intensifie. Tout comme les océans, les zones forestières jouent en effet un rôle crucial dans l’absorption du CO2, principal gaz à effet de serre.

Or, les forêts, qu’elles soient primaires ou replantées, améliorent considérablement la biodiversité environnante et contribuent à fournir un ensemble de services écosystémiques (économiques, culturels, environnementaux ou liés à la santé). 

C’est ici que le reboisement intervient. Considéré comme l’un des leviers vers un développement plus propre par le Protocole de Kyoto et l’Accord de Paris, il est un moyen de continuer à profiter de ces services et de restaurer durablement la stabilité offerte par les forêts.

Reboisement rural et urbain

De nos jours, la plantation d’arbres s’effectue principalement à deux niveaux : 

• Le reboisement urbain. Il s’agit de planter des espèces d’arbres en ville. Ce type de reboisement joue avant tout un rôle environnemental et social en visant à créer de nouveaux espaces verts urbains, à améliorer la qualité de l’air et à encourager la biodiversité en ville. 
• Le reboisement rural. Il s’agit de la plantation d’arbres à grande échelle, pour restaurer les zones déboisées par l’Homme ou suite à une catastrophe naturelle. Celui-ci peut avoir divers objectifs, tels que la préservation d’espèces indigènes, la fertilisation des sols et la protection contre l’érosion. 

Le reboisement, pour quoi faire ?

À l’heure où il est question de réduire les émissions de CO2 par tous les moyens possibles, la préservation de nos forêts et la récupération de nos espaces verts apparaît comme l’une des solutions les plus essentielles qui soient.  

Les projets de reforestation contribuent à revaloriser les parcelles appauvries dont les fonctions écologiques ont été détruites. Des fonctions telles que : 

• L’aide à la séquestration du carbone.
• L’élimination des polluants atmosphériques.
• Le ralentissement de l’érosion du sol. Les sols érodés ne sont pas propices à l’agriculture, et risquent de provoquer des glissements de terrain et des crues soudaines.
• La création d’habitats naturels dans lesquels trouve refuge environ 80 % de la biodiversité mondiale. 
• La filtration de l’eau potable.
• La lutte contre la transmission de maladies par la faune. 

Et puis, d’un point de vue économique, le reboisement à grande échelle contribue à la création d’emplois partout à travers le monde et à l’émergence d’économies nouvelles basées sur le bois renouvelable. Planter des arbres enfin, c’est ajouter du relief aux paysages, et donner accès aux populations à une multitude de produits forestiers : bois d’œuvre, bois de chauffage ou plantes médicinales ! 

Soutenir les programmes de reboisement

En 2020, les Nations Unies ont désigné la période 2021-2030 comme la Décennie de la restauration des écosystèmes. Bien avant cela cependant, de nombreux pays, avec l’aide de généreux donateurs, avaient lancé des programmes ambitieux pour restaurer les forêts là où elles avaient été détruites ou dégradées. 

Et depuis, ce sont des millions d’arbres qui ont été plantés ! 

Depuis 1999 par exemple, en Chine, le programme Grain for Green rémunère les agriculteurs pour convertir les terres cultivées en terres boisées. Une initiative qui a déjà permis de reboiser plus de 28 millions d’hectares dans le pays. En 2016, en Inde, 50 millions d’arbres ont été plantés en 24 heures dans l’Uttar Pradesh, avec l’aide de 800 000 bénévoles. 

Du côté des initiatives françaises, il faut notamment compter sur l’ONG de solidarité internationale LIFE. Elle s’investit depuis 2009 dans des projets développés à travers plus de 25 pays portant sur l’eau, l’assainissement et l’hygiène, la sécurité alimentaire, l’éducation et la protection de l’environnement. Au Mali, au Bangladesh, au Sénégal, à Madagascar, au Maroc, en Indonésie ou encore au Liban, chacun peut choisir de planter un arbre avec LIFE ONG en apportant sa contribution à la campagne « SAPOUSSE » menée tout au long de l’année. En Indonésie par exemple, LIFE a mis en place un projet de plantation de mangrove et d’arbres fruitiers dans la région de West Nusa Tengarra, et plus précisément dans le village de Genggelang. Au total, grâce à vous, 20 000 arbres vont être replantés ! Cette action importante de plantation présente de multiples avantages. En plus de contribuer à l’amélioration de la qualité de l’environnement, elle va aussi contribuer à l’augmentation significative et durable des revenus de la communauté.

Une implication indispensable compte tenu de l’ampleur de la tâche, et de la complexité du processus. Reboiser une parcelle est un engagement à long terme, qui impose entre autres 

une évaluation soigneuse de l’état actuel des terres, la connaissance des espèces à replanter, l’élaboration d’un solide plan tout au long du projet et l’analyse des aléas possibles. L’idée, ce n’est pas de planter à l’aveuglette mais de fournir des ressources aux populations locales, de s’assurer de la diversité des forêts et d’anticiper leur survie en sachant quoi et quand planter. 

À Madagascar par exemple, les campagnes de reboisement débutent généralement en novembre et s’étendent jusqu’à mars, soit tout au long de la saison des pluies. 

Reboiser le monde de demain

Désormais, le caractère urgent et essentiel des initiatives de reboisement ne peut plus être ignoré. À vrai dire, la valeur des écosystèmes qui constituent la richesse de notre Terre est devenue si évidente que leur préservation a été intégrée dès 2015 aux Objectifs de Développement Durable (ODD).

Rien qu’en Europe, l’Union Européenne prévoit la plantation d’au moins 30 millions d’arbres d’ici à 2030, pour contribuer à protéger la biodiversité. Des projets dans lesquels les populations locales, (autrement dit, vous) ont toujours un rôle à jouer !