Le cormoran huppé

Le cormoran huppé

Le cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis) est un oiseau palmipède appartenant à la famille des Phalacrocoracidae. L’adulte arbore une belle robe noire aux reflets verdâtres contrairement aux jeunes individus qui, eux, revêtent une teinte brunâtre. D’une taille moyenne de 70 centimètres, cet oiseau, roi de la pêche sous-marine, possède un bec jaune-orangé long et fin qui se termine par un crochet et une queue longue et cunéiforme, c’est à dire arrondie.

Cet oiseau possède une silhouette identique à celle du grand cormoran mais sa taille est nettement inférieure. De plus, il se distingue de ce dernier en début de période de reproduction, par le port d’une huppe caractéristique sur le front qui disparaîtra assez rapidement. Cette espèce est plus petite que le Grand cormoran. Le plumage est uniformément noir avec des reflets vert-bouteille. Il possède un bec noirâtre et légèrement crochu à son extrémité, et jaunâtres de la base jusqu’aux mandibules inférieures. Ses pattes sont noires, et ses yeux vert clair.

  • Taille : 65-80 cm
  • Envergure : 135 – 170 cm
  • Poids : 1700 – 2300 g

Zones de répartition naturelle du cormoran huppé

Cette espèce a une aire de répartition assez importante située entre 100 000 et 1 million de kilomètres carrés. La population est estimée entre 260 000 et 290 000 individus. La tendance générale n’a pas été quantifiée. L’espèce est persécutée (c’est-à-dire abattue intentionnellement, noyée ou empoisonnée) par la pêche commerciale et les exploitations piscicoles car elle est perçue comme une menace pour les stocks de poissons. Elle souffre également de la prédation sur les sites de nidification, de la pollution par les huiles, par l’enchevêtrement accidentel et la noyade dans des filets maillants (filets de pêche), par la maladie de Newcastle et enfin par l’utilisation des œufs et des poussins.

    Sous-espèces

    Cette espèce peut être divisé en trois sous-espèces selon sa répartition géographique.

    Le cormoran huppé atlantique

    Le cormoran huppé atlantique (Phalacrocorax a. aristotelis) occupe le nord de l’aire de répartition, depuis l’Islande et le nord de la Scandinavie jusqu’aux côtes atlantiques de la péninsule ibérique. Dans cet ensemble, il n’habite guère que les rivages les plus océaniques, évitant totalement la Baltique et la quasi-totalité de la Mer du Nord

    Le cormoran huppé méditerranéen

    Le cormoran huppé méditerranéen, ou cormoran huppé de Desmarest (Phalacrocorax a. desmarestii), occupe la Méditerranée, de façon morcelée depuis les côtes orientales de l’Espagne jusqu’à la Mer Noire.

    Le cormoran huppé marocain

    Le cormoran huppé marocain (Phalacrocorax a. riggenbachi), peut-être confondu avec la sous-espèce méditerranéenne, est rare et localisé à la côte atlantique marocaine et aux Îles Zaffarines.

    Biologie

    Écologie

    Le cormoran huppé est une espèce marine et côtière ne s’aventurant presque jamais jusqu’aux limites du plateau continental. En toute saison, on le retrouve essentiellement au niveau des falaises rocheuses du littoral ainsi que sur les îles ou îlots du bord de mer. À l’inverse, il évite généralement les secteurs vaseux et notamment les estuaires. Il s’épanouit toutefois dans un environnement frais, ainsi que dans des eaux relativement chaudes. Il préfère des zones de pèches peu turbulentes et à l’abri tel que les baies ou les canaux. Il consacre, comme le Grand Cormoran, beaucoup de temps au repos, au séchage, graissage et lissage des plumes sur les rochers au bord de l’eau.

    Comportement

    Les cormorans huppés sont parmi les oiseaux de mer européens dont la période de présence sur les sites de reproduction est la plus longue. Les adultes restant très attachés à leur colonie, il n’est pas rare que, dans certaines localités au moins, ils y soient vus toute l’année, ou presque. Relativement sédentaires dans la partie méridionale de leur aire de répartition (Méditerranée, Mer noire), les cormorans huppés ne s’éloignent guère à plus de quelques dizaines de kilomètres de leurs colonies. Un individu bagué en Corse a toutefois été retrouvé 130 km plus loin, en Sardaigne. Les oiseaux originaires du nord de l’Europe montrent par contre une tendance plus marquée à se disperser. Les plus jeunes individus se déplacent sur de plus grandes distances.

    Reproduction

    Le Cormoran huppé niche sur les falaises littorales dans des anfractuosités de falaises abritées, dans de petites grottes mais aussi sous de gros rochers au niveau des plages. L’espèce niche en colonie, toutefois les nids sont généralement bien espacés. Les nids peuvent être réutilisés les années suivantes par le même oiseau. Ils sont construits à l’aide d’un tas de végétation dense constitués de fougères, algues,… ainsi que d’un revêtement de matériaux plus fins (graminées…). Le tout étant cimenté par les déjections des adultes. Les deux parents participant à la création du nid. La construction du nid commence en moyenne 36 jours avant le début de la ponte. Elle peut se poursuivre avec l’ajout de matériaux pendant l’incubation et l’élevage. La femelle pond un à six œufs par couvée, généralement trois. Les œufs sont généralement bleu pales, ovales. Ils sont incubés 30 à 31 jours après la ponte du deuxième œuf. L’envol des jeunes se fait 48 à 58 jours plus tard. Ils sont élevés par les deux parents.

    Régime alimentaire

    Comme tous les cormorans, le cormoran huppé est une espèce strictement zoophage : de nombreuses espèces de poissons et d’invertébrés marins figurent à son régime alimentaire. Au plan quantitatif, il est toutefois presque exclusivement piscivore. Souvent considéré comme un plongeur benthique, le cormoran huppé est en fait susceptible d’exploiter toute la colonne d’eau comprise entre la surface et une trentaine de mètres de profondeur qui constitue son domaine habituel de plongée, son record actuel étant de 61 m. Il reste régulièrement 2 minutes sous l’eau, le maximum enregistré étant de 163 secondes, avec 84 secondes en moyenne entre deux immersions. C’est un prédateur avant tout solitaire, même si des rassemblements de plusieurs centaines individus ont été occasionnellement notés autour de bancs de poissons particulièrement denses.