Le goéland leucophée

Le goéland leucophée

Le goéland leucophée (Larus michahellis) est un oiseau marin de la famille des Laridés et de l’ordre des Charadriiformes. La plupart ont la tête blanche, et le bec est plus court et plus épais que celui des autres goélands, souvent jaune orangé vif avec une tache rouge sur la mandibule inférieure. Les ailes sont grises. 

Le plumage adulte est acquis tardivement, vers l’âge de quatre ans. On peut rapprocher cette espèce du Goéland argenté (Larus argentatus) puisqu’ils sont proches génétiquement, bien qu’ils diffèrent par plusieurs caractères (couleur jaune de ses pattes et manteau plus sombre).

Cet oiseau se reconnaît, en plumage adulte, à son dos et ses ailes gris, ses pattes jaunes et son large bec jaune comportant une tache rouge assez étendue au bout de la mandibule inférieure. Le cercle orbital est rouge. Les deux sexes sont semblables, et il n’y a pas de différenciation saisonnière. Les jeunes volants de l’année font la même taille que l’adulte, mais ils arborent un plumage entièrement brun avec un bec sombre et des pattes souvent roses. Le plumage s’éclaircit au fur et à mesure jusqu’à atteindre le plumage adulte vers l’âge de 4 ans.

  • Taille : 58 – 68 cm
  • Envergure : 130 – 158 cm
  • Poids : 750 – 1250 g

Zones de répartition naturelle du goéland leucophée

On retrouve le Goéland leucophée sur l’ensemble des îles et côtes du bassin méditerranéen mais également sur le littoral atlantique du Maroc à la Bretagne. Il occupe également les îles macaronésiennes. Les plus importantes colonies occidentales sont situées en milieu insulaire, sur l’île Berlenga (Portugal), sur les îles de Marseille et les îles Baléares. 

En France, l’expansion de l’espèce sur le littoral méditerranéen s’est poursuivie à la fin du 20ème siècle. On retrouve l’espèce sur tous les départements littoraux de la Méditerranée avec une prédominance des Bouches-du-Rhône, de l’Aude et du Var. Dans les Bouches du Rhône, on retrouve l’espèce principalement aux niveaux des archipels marseillais (Riou et Frioul) mais aussi en Camargue. A l’intérieur des terres, l’espèce niche de la Drôme à la Dombes et au Lac Léman, dans les vallées de l’Arve et de la Durance, en Lozère, dans le Cantal, dans l’Aveyron, dans la vallée de la Garonne. Sur le littoral Atlantique, l’espèce est présente des Pyrénées atlantiques jusqu’au Morbihan.

    Biologie

    Écologie

    Le Goéland leucophée se regroupe en colonies,  sur les falaises côtières et les îles rocheuses du littoral méditerranéen, parfois atlantique, et également à l’intérieur des terres, jusqu’aux centres urbains.La biologie du Goéland leucophée se caractérise par une très grande capacité d’adaptation, lui permettant d’exploiter un large éventail de sites de nidification et d’alimentation. L’espèce niche principalement sur les îles et îlots mais aussi dans les falaises côtières, les marais salants, le long des cours d’eau ou encore en ville.

    Comportement

    Certains individus quittent leur site de nidification en période internuptiale et vont rejoindre le littoral français ou espagnol mais aussi l’Afrique du Nord. On en retrouve ainsi en abondance sur les côtes atlantiques et de la mer du Nord, jusqu’aux grands lacs alpins. D’autres restent tout au long de l’année sur la colonie. Ce choix dépend généralement des potentialités alimentaires disponibles autour de la colonie. Le caractère opportuniste et la plasticité écologique du Goéland leucophée permettent une bonne adaptation à la vie en milieu anthropisé. Ceci a contribué à l’extraordinaire développement de l’espèce, qui est l’oiseau marin le plus représenté dans le bassin méditerranéen avec près de 120 000 couples nicheurs en Méditerranée occidentale.

    Reproduction

    Le Goéland leucophée est une espèce coloniale. L’espèce niche au sol dans un creux où elle dépose un assemblage d’herbes, de branchettes ou encore de débris en forme de cuvettes. Les couples se forment  dès fin octobre sur les colonies littorales et pondent dès mi-mars et jusqu’à mi-mai en Méditerranée. La femelle pond généralement de deux à trois œufs. L’incubation dure 28 à 30 jours et les poussins restent près du nid 35 à 40 jours, jusqu’à leur envol. La maturité sexuelle de l’espèce est de 4 ans.

    Régime alimentaire

    Le régime alimentaire de l’espèce est très varié. S’il est à la fois pêcheur, chasseur (prédation sur les oiseaux aquatiques et micro-mammifères), cueilleur (invertébrés terrestres tels que les vers de terre à la mise en eau des rizières ou dans les labours) et charognard dans les milieux naturels, il tire de nos déchets la plus large part de son alimentation : consommation des poissons non commercialisables rejetés derrière les chalutiers, et des déchets divers sur les décharges d’ordures ménagères.