La surexploitation des espèces

Au cours des siècles l’homme a augmenté de manière croissante son emprise sur le milieu naturel en exploitant de plus en plus les espèces. C’est la troisième cause d’extinctions des espèces sur terre, bien que ce soit de manière générale celle qui vient en premier à l’esprit du public.

Cette hiérarchisation des menaces, la plaçant comme la troisième cause d’extinction des espèces ne signifie en aucun cas que c’est une menace peu préoccupante mais seulement que les deux précédentes le sont encore plus.

Types d’exploitations des espèces

On distingue plusieurs catégories d’exploitation en fonction de l’objectif.

La consommation par la chasse, la pêche ou la cueillette

La pression de chasse représente encore de nos jours un facteur de déclin pour certaines espèces vulnérables, et notamment l’avifaune. La pêche a également un impact très important puisqu’on constate un état très préoccupant d’un bon nombre d’espèces exploitées, au point qu’il existe un risque d’effondrement de certaines espèces. Alors que les stocks diminuent, les pêcheurs cherchent à maintenir constant le prélèvement de poissons et utilisent par conséquent des méthodes de plus en plus élaborées et vont pêcher de plus en plus loin. Ceci laisse donc craindre qu’une fois les zones côtières appauvries par la pêche, le large le sera à son tour. Les données actuelles indiquent l’effondrement massif de tous les poissons et fruits de mer aujourd’hui pêches, avant 2050.

D’une manière générale, la perte de biodiversité réduit en profondeur la capacité de l’océan à produire de la nourriture, à résister aux maladies, à filtrer les polluants et à rebondir suite aux dommages tels ceux causés par la surpêche et le changement climatique. Les chercheurs indiquent que la perte d’une espèce est une atteinte à la capacité à produire et à la stabilité de l’ensemble de l’écosystème. L’analyse permet de prédire une disparition d’au moins 90% de chaque espèce de poissons et fruits de mer actuellement pêches (Centre International de la Recherche Scientifique, Novembre 2005).

La commercialisation

Le principal problème réside dans l’effet ricochet qui existe avec la chasse et la pêche. C’est ce qu’on pourrait qualifier de dommages collatéraux à ces activités : les espèces touchées par erreur alors qu’elles ne sont pas visées. On peut citer par exemple les dauphins ou les tortues qui meurent en s’accrochant dans les filets de pêche, ou encore les captures de pétrels liées à la pêche à la palangre dans les zones australes et antarctiques. Ce problème continue d’exister encore aujourd’hui et de poser des problèmes puisqu’il concerne parfois des espèces menacées d’extinction, malgré les recherches pour améliorer la sélectivité des engins et des techniques de pêches.

Les collections

Les pays développés participent au pillage de la faune et de la flore pour la constitution de collections. On pourrait également insérer dans cette catégorie le problème important du commerce d’animaux sauvages, ou encore celui des bois tropicaux qui mettent à mal les politiques de gestion durable.

Ce commerce s’est par ailleurs accentué avec le développement d’internet. Chaque jour, des milliers d’animaux et des produits d’origine animale – qu’il s’agisse de chimpanzés vivants, de défenses gigantesques ou de minuscules hippocampes séchés – sont vendus et achetés dans le cyberespace international. Pendant trois mois, le Fond International pour la Protection des Animaux (IFAW) a mené au Royaume-Uni une enquête qui a montré qu’en une semaine seulement, plus de 9 000 animaux vivants ou produits issus de la faune sauvage avaient été proposés à la vente sur des sites Web de langue anglaise, notamment des forums de discussion et le célèbre site d’enchères eBay. Au moins 70% de ces animaux étaient des espèces protégées par la législation internationale. L’enquête a été restreinte à cinq catégories d’animaux ; ses conclusions ne représentent donc que la partie visible de l’iceberg (1). Le rapport, « Caught in the web: wildlife trade on the Internet » (« pris dans la toile, le commerce de la faune sauvage sur l’Internet ») confortera les craintes des écologistes : le commerce sur Internet, toujours croissant et très peu contrôlé, pourrait être une catastrophe pour les espèces menacées.

Il ouvre de nouveaux marchés aux trafiquants d’animaux sauvages et beaucoup de ces animaux sont visés par les braconniers pour répondre aux demandes de riches consommateurs étrangers et pour être commercialisés comme « animaux de compagnie ». IFAW a découvert que certaines des espèces les plus menacées au monde sont proposées en ligne, à partir de sites Web basés au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Inde, en Israël et en Allemagne, et que la plupart d’entre eux sont vendues ou échangées de manière illégale. Les enquêteurs d’IFAW ont trouvé des animaux exotiques, notamment un gorille vivant en vente à Londres, un tigre de Sibérie et quatre bébés chimpanzés sur un site américain, ainsi que d’autres espèces sérieusement menacées (IFAW, 2006).

Les craintes ou superstitions

Cette catégorie représente soit les espèces exploitées pour leur soit disant effets bénéfiques pour confectionner des « grigris » ou autres produits aphrodisiaques liés à certaines croyances, soit les espèces que l’ont détruit à cause de certaines croyances infondées (les chauves-souris par exemple). La liste des espèces concernées par ces coutumes est longue, on pourra citer par exemple la tête des singes, le pénis des phoques, la corne des rhinocéros, l’ivoire des éléphants, les peaux de tigres, les mains de gorilles,… La très grande majorité de ces grigris concernent les espèces rares (et donc menacées) ce qui augmenterait leur pouvoir… mais cela augmente surtout l’érosion de la biodiversité inutilement !

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