On estime qu’un sol est dégradé lorsqu’il n’arrive plus à remplir certaines de ses fonctions. Par exemple, la perte d’une partie de la biodiversité, l’incapacité à filtrer les eaux, ou l’impossibilité de nourrir animaux et plantes sont des signes de dégradation des sols. Aujourd’hui, environ 60% des terres cultivables sont considérées comme dégradées, ce qui représente 20 millions de km² à travers le monde. Certaines terres non-encore cultivées sont également dégradées, car elles sont touchées par l’érosion, la déforestation, la salinisation ou l’artificialisation.
La protection des sols est un sujet difficile à traiter dans les politiques de préservation de l’environnement, car la pollution des terres reste assez méconnue en comparaison des pollutions de l’air et de l’eau. Par exemple, il n’existe pas de système de mesure ni de comparaison des sols qui permettraient d’en tirer des analyses long-terme, comme il existe pour l’air et l’eau. Récemment, l’instauration d’un programme appelé ENVASSO (Evaluation environnementale des sols en vue de leur suivi) a posé les premiers jalons d’un tel système d’analyse et permet de fonder quelque espoir sur une meilleure connaissance, et donc protection, des sols mondiaux.
De nombreux facteurs contribuent à polluer et à dégrader les sols. La plupart d’entre eux sont d’origine anthropique, c’est-à-dire qu’ils sont le fait de l’Homme : agriculture intensive, déforestation, utilisation de polluants… Aucun continent n’est épargné : partout sur Terre, les sols connaissent l’érosion et les pluies acides, se gorgent de pesticides et de métaux lourds, se tassent et se salinisent, quand ils ne disparaissent pas purement et simplement, à cause de leur artificialisation.
L’érosion touche environ 25% des sols. Ce phénomène modifie la forme des sols et leur hydrologie, c’est-à-dire leurs cycles naturels. L’un des principaux risques de l’érosion est la possibilité de mouvements ou de glissements de terrain. Ce sont des événements naturels, mais l’activité humaine les amplifie et les accélère. Ils peuvent se manifester de différentes manières : chutes de roches, torrents de boue, coulées de lave… Ils entraînent des destructions dont les conséquences peuvent se ressentir à long-terme. Sur les côtes, l’érosion peut entraîner la chute de bâtiments situés trop proches du rivage, qui recule petit à petit.
Mais l’érosion entraîne également une dégradation des cycles et de la qualité de l’eau. En effet, les épisodes de pluies torrentielles augmentent les particules appelées matières en suspension. Celles-ci provoquent une opacité de l’eau qui diminue l’apport lumineux dans l’eau et donc empêche la bonne photosynthèse des plantes. Ces particules peuvent aussi se déposer au fond de l’eau et embourber certains portions de rivières ou de fleuves, tout en détruisant des habitats naturels d’espèces aquatiques. Ces particules participent aussi à la propagation d’éléments polluants, qui viennent se fixer sur elles. la trop grande quantité de particules en suspension dans l’eau est donc un élément réducteur de biodiversité.
La pollution est un facteur important de dégradation des sols. Elle peut prendre plusieurs formes et venir de différentes sources. Les activités humaines sont les principales causes de pollution des sols : exploitation agricole, usage de pesticides et d’engrais, combustion d’énergies fossiles, mais aussi décharges sauvages. Les particules polluées et toxiques pénètrent l’humus, c’est-à-dire la couche supérieure du sol formée de matière organique en décomposition, et perturbent l’écosystème tout entier.
Dans les sols pollués, on trouve – entre autres – des métaux lourds, des acides, des goudrons, des hydrocarbures et des phénols. Les sols réagissent différemment à la pollution : un sol argileux freinera la progression des agents toxiques, tandis qu’un sol acide l’accélérera. Tous ont un point commun : une fois contaminés, ils deviennent à leur tour diffuseurs des agents toxiques, en polluant l’eau environnante, l’air (via les poussières) et les microorganismes vivants.
Les causes de dégradation des sols sont multiples. Parmi elles, on compte le surpâturage. Le pâturage est une pratique agricole classique qui consiste à faire paître du bétail sur des terres ; on parle de surpâturage lorsqu’un nombre trop important de bêtes est amené à paître sur des terres inadaptées au pâturage ou qui ne se reconstituent pas assez rapidement. Dans ce cas, ce qu’on appelle la « capacité de charge » de la terre est dépassée : la végétation ne se renouvelle pas et les sols se dégradent. Le surpâturage peut entraîner des phénomènes d’érosion et de tassement, ce qui ralentit le développement de nouvelles racines et peut amener à la désertification de la zone.
La salinisation est également un facteur de dégradation du sol. La première cause de salinisation des sols est d’origine humaine : l’irrigation des cultures, en effet, se fait la plupart du temps avec une eau légèrement salée. Au fil du temps, des dépôts de sel se forment dans les terres. Trop de sel peut conduire à une baisse de la fertilité du sol, et donc à une baisse de rendement.
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