S’il existe des lois contre la pollution de l’eau ou de l’air en France, la protection des sols a longtemps été négligée. L’état des sols français est méconnu, notamment leur qualité chimique et leur fonds pédo-géochimique, c’est-à-dire leur concentration naturelle en éléments persistants. On sait que l’artificialisation fragilise les sols et leur équilibre naturel ; aujourd’hui, plus de 80% de la population française est citadine. Cette artificialisation ne fait donc que croître et peut poser de sérieux problèmes pour la pérennité et la fertilité des sols français.
Plus de 320 000 sites, en France, sont d’anciens sites miniers et/ou industriels. Il existe peu d’études sur ce sujet ; des sénateurs s’en sont emparés pour réclamer un droit à l’information. En effet, ces sites progressivement abandonnés n’ont pas été nettoyés, c’est-à-dire qu’ils sont toujours susceptibles de relâcher des « poussières ». Ce terme inoffensif cache pourtant une pollution à grande échelle : rejets toxiques d’hydrocarbures, de métaux lourds, d’arsenic… Les villes, par définition, ont toujours accueilli des activités qui mettaient en péril l’environnement, comme les usines, les routes et les infrastructures diverses. Mais au-delà d’une étude sur l’impact environnemental de ces sites, c’est d’abord un recensement précis et exhaustif qui doit être mené afin d’évaluer l’ampleur de la pollution des sols français. À cet effet, une base de données a été lancée en 2009 pour recenser les fonds pédo-géochimiques : appelée BDSoIU, elle a pour but de regrouper toutes les analyses de sols.
Les sols sont une ressource naturelle qui n’est pas inépuisable, et il est nécessaire d’œuvrer à leur protection afin de ne pas se retrouver dans une situation de pénurie. La dépollution des sols existe, mais elle est très coûteuse, et les méthodes employées ne sont pas toujours écologiques. Ainsi, une partie des sols français est excavée, c’est-à-dire extraite, et envoyée à l’étranger pour y être traitée. Certains textes de loi récents introduisent la notion d’obligation de dépollution, notamment pour le propriétaire ou le dernier exploitant du terrain en question.
La protection de la biodiversité des sols est cruciale à plusieurs niveaux. Les sols rendent en effet de nombreux services grâce à leur impressionnant écosystème. Ce ne sont pas qu’un support aux cultures ; les sols ont également un rôle direct à jouer dans la qualité de ces plantations. La biodiversité aide au renouvellement du sol, car elle décompose les matières organiques tout en facilitant l’absorption des nutriments nécessaires pour les plantes. Ces actions rendent le sol plus fertile et améliorent naturellement son rendement et sa qualité. De plus, le sol aide à réguler le carbone ; cette maîtrise permet une meilleure productivité de la part des plantations.
Les sols jouent un important rôle de régulateurs, et pas seulement du carbone. Un sol en bonne santé présente une impressionnante quantité d’organismes et de microorganismes comme les termites, les vers de terre, les champignons. Plus il existe d’organismes dans le sol, mieux celui-ci sera structuré, et il pourra capter et redistribuer l’eau de manière optimale. Des terres équilibrées évitent aussi une érosion trop importante, c’est-à-dire la modification de la forme du sol, qui peuvent aller jusqu’à des glissements de terrain.
Des sols en bonne santé permettent aussi d’avoir des cultures en bonne santé : en effet, si le sol est varié et équilibré, il sera plus à même d’accueillir un grand nombre d’espèces différentes. Cette prolifération permet le développement d’espèces qui combattent de façon naturelle les parasites et les maladies pouvant atteindre les cultures. Il se forme alors un cercle vertueux, dans lequel le sol est à la fois fortifié par sa composition, et où il n’est pas mis en danger par la mauvaise santé des cultures ; cette bonne santé permet aussi d’éviter une utilisation trop forte de pesticides ou de fongicides, dont la mission d’éradication des parasites nuit souvent aux sols. Les terres ont aussi l’étonnante capacité de se décontaminer, en plus de dépolluer les eaux. En effet, ils utilisent un mécanisme de dépollution grâce auquel ils captent et dégradent les agents polluants comme les pesticides et les hydrocarbures, jusqu’à les faire disparaître en les transformant en entités inoffensives. Bien sûr, ce mécanisme ne fonctionne que sur des sols avec une bonne biodiversité ; les sols trop dégradés ne sont plus en mesure d’aider à la décontamination.
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