Montagne de la Sainte-Victoire

La montagne Sainte-Victoire est un massif calcaire du sud de la France, dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Longue de 18 km sur 5 km de large, elle s’étend de part et d’autre des départements du Bouches-du-Rhône et du Var. Le point culminant de cette montagne est le Pic des Mouches, qui se trouve à 1.011 mètres au-dessus du niveau de la mer.

La montagne de la Sainte-Victoire est une limite biogéographique avec en adret une végétation mésoméditerranéenne (groupements de falaises et d’éboulis) et en ubac des groupements euroméditerranéens (landes à Genêt de Lobel). La flore, d’affinité orophile, présente des éléments rares pour la France. Les zones karstiques, les milieux ouverts et les vieilles forêts constituent un complexe d’habitats favorables aux chiroptères (trois espèces de Rhinolophes sur le site). Un vaste territoire forestier continu permet la prise en compte d’une entité fonctionnelle du plus grand intérêt.

Son flanc nord s’abaisse rapidement jusqu’à la vallée de l’Infernet (400 m, environ de Vauvenargues) alors que son flanc sud correspond à une impressionnante falaise subverticale qui domine le plateau du Cengle de près de 500 m. Ce plateau est lui-même limité par une barre calcaire continue qui domine les marnes rouges donnant accès à la vallée de l’Arc. La végétation forestière est surtout développée à l’est du massif, plus humide. La chênaie verte et ses termes de dégradation se rencontrent sur le Cengle, le flanc sud de la Sainte Victoire, et le centre et l’ouest du flanc nord. La chênaie pubescente est surtout développée dans la partie orientale du versant nord. Les garrigues à Chêne kermès ou à Romarin ainsi que les lavandaies occupent des surfaces importantes. Localement, à la faveur d’affleurements siliceux, une végétation de maquis se développe, comme sur le plateau de Bréguières. Les barres du Cengle comme les falaises des versants sud et nord de la Sainte-Victoire portent les formations habituelles aux falaises provençales. Plusieurs gisements d’œufs de dinosauriens sont connus en périphérie du massif, et la coupe de Vauvenargues présente un intérêt stratigraphique, paléontologique, sédimentologique et paléogéographique.

Faune

La montagne Sainte-Victoire possède un cortège faunistique d’un grand intérêt, riche en espèces rares, menacées et localisées en Provence et dans les Bouches-du-Rhône. Elle renferme ainsi vingt-deux espèces d’intérêt patrimonial dont cinq sont déterminantes.

La Sainte-Victoire abrite 27 espèces de mammifères dont 9 espèces chauves-souris : Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersi), Molosse de Cestoni (Tadarida teniotis) et Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum).

L’avifaune est particulièrement riche avec 126 espèces d’oiseaux dont 78 espèces nicheuses. On retrouve ainsi : L’Aigle botté (Hieraaetus pennatus), l’Aigle de Bonelli (Hieraaetus fasciatus), l’Aigle royal (Aquila chrysaetos), l’Alouette lulu (Lullula arborea), l’Autour des palombes (Accipiter gentilis), la Bécasse des bois (Scolopax rusticola), la Bondrée apivore (Pernis apivorus), le Bruant ortolan (Emberiza hortulana), le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus), la Cigogne blanche (Ciconia ciconia), la Cigogne noire (Ciconia nigra), le Circaète Jean-le-blanc (Circaetus gallicus), le Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax), l’Engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus), l’Epervier d’Europe (Accipiter nisus), le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus), le Faucon émerillon (Falco columbarius), le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), la Fauvette orphée (Sylvia hortensis), la Fauvette passerinette (Sylvia cantillans), la Fauvette pitchou (Sylvia undata), le Grand-duc d’Europe (Bubo bubo), la Grive litorne (Turdus pilaris), l’Hirondelle rousseline (Hirundo daurica), le Martinet à ventre blanc (Apus melba), le Milan noir (Milvus migrans), le Milan royal (Milvus milvus), le Monticole de roche (Monticola saxatilis), le Petit-duc scops (Otus scops), la Pie-grièche à tête rousse (Lanius senator), la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), le Pipit rousseline (Anthus campestris), le Rollier d’Europe (Coracias garrulus), le Traquet oreillard (Oenanthe hispanica) et le Vautour percnoptère (Neophron percnopterus).

L’entomofaune locale renferme quant à elle plusieurs espèces phares telles que la Magicienne dentelée (Saga pedo), l’un des plus grands insectes d’Europe, le Criquet provençal (Arcyptera kheili), endémique de Basse-Provence, la sous-espèce azami du Criquet hérisson (Prionotropis hystrix azami), endémique des plateaux calcaires de Provence, la Zygène cendrée (Zygaena rhadamanthus), papillon méridional rare et localisé, protégé par la législation française, le Damier de la Sucisse (Euphydryas aurinia), l’Ecaille chinée (Callimorpha quadripunctaria), le Grand capricorne (Cerambyx cerdo) et la Lucane cerf-volant (Lucanus cervus).

Flore

Le site de la montagne Sainte-Victoire pris dans son ensemble à une flore exceptionnelle de 900 plantes à fleurs soit 20 % de la flore française.

Les altitudes relativement élevées rencontrées sur la Sainte-Victoire, permettent de mettre en évidence un étagement de la végétation. Les limites des étages de végétation ne sont pas horizontales, elles gagnent progressivement de hauteur de l’E, plus arrosé, à l’W, plus sec.

Les landes sommitales à Genêt de l’Obel sont riches, avec notamment le Chou étalé et la Jurinée humble et parfois le Leucanthème à feuilles de graminée. Cette dernière espèce se retrouve aussi au sein de l’association des vires du flanc nord à Seslèrie et Fritillaire à involucre. Les associations rupestres sont particulièrement développées, avec, sur toutes les falaises du versant nord et dans la partie supérieure du flanc sud, la formation à Doradille des fontaines alors que sur le versant sud, jusqu’à 700 m à l’E et 800 m à l’ouest de la chaîne, se développe l’association à Doradille de Pétrarque. C’est dans cette dernière formation que le Gaillet sétacé a été autrefois cité en aval du barrage Zola et dans les gorges de l’Infernet. La formation des éboulis calcaires provençaux, si répandue sur les reliefs littoraux, existe, fragmentaire, au nord de Puyloubier mais sans la Sabline de Provence. Celle-ci a pourtant été citée autrefois, sous le Pic des Mouches.

Les vieilles chênaies blanches d’Ubac sont particulièrement riches sous l’Abri de Dieu, avec de nombreuses espèces laurifoliées comme le Houx ou l’If, des espèces de la hêtraie comme le Millet scabre, et une diversité particulière des espèces qui constituent la strate arbustive mineure de l’écosystème.
Des milieux temporairement humides à inondés l’hiver se rencontrent en particulier sur le plateau du Cengle ainsi que le plateau de Bréguières. Le Polygale grêle a été cité du secteur de Beaurecueil, et se rencontre toujours à Bréguières. Dans une dépression inondable du Cengle, l’Etoile d’eau a été trouvée en 1968. Elle a été revue en 2001 à la faveur d’un printemps humide. Cependant, c’est une plante qui ne se manifeste pas tous les ans, et elle reste donc potentiel dans ce type d’habitats ailleurs sur le plateau du Cengle. La Salicaire à trois bractée l’accompagne dans la même dépression, et elle existe aussi dans les jachères inondables de « l’Etang ».

En périphérie du massif, au Tholonet, se rencontrent quelques parcelles de vignes qui hébergent la Tulipe Œil-de-Soleil.

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