Nouveau rapport sur le climat, le carbone et les récifs coralliens

Les récifs coralliens, ces «forêts tropicales de la mer» comme on les appelle souvent, sont confrontés à des menaces sans précédent liées au changement climatique, qu’il s’agisse des dommages infligés par des cyclones tropicaux de plus en plus violents, du phénomène de blanchissement des coraux, de l’acidification des océans, etc. Environ 20 % des récifs coralliens d’origine ont été détruits, et encore 25 % risquent de l’être dans les cent ans à venir. Une action internationale concertée est donc nécessaire pour assurer leur survie sur le long terme.

D’après le rapport intitulé « Climate, Carbon and Coral Reefs » (Climat, carbone et récifs coralliens), publié récemment sous les auspices de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et de la Convention sur la diversité biologique (CBD), il est absolument indispensable de renforcer la résistance biologique des récifs coralliens, qui sont des organismes vulnérables, par une approche écosystémique concertée. Cela suppose des partenariats entre divers acteurs, des engagements de part et d’autre et des investissements financiers.

Les récifs coralliens tropicaux recouvrent environ 0,2 % des fonds marins du monde. Ils renferment quelque 25 % des espèces marines connues et leur apport annuel à l’économie mondiale, en termes de protection des littoraux et des ressources marines, à quoi s’ajoute le tourisme, est évalué à 30 milliards de dollars É.-U. Depuis une vingtaine d’années, les concentrations croissantes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère font peser une menace de plus en plus lourde sur ces précieux écosystèmes.

«Les émissions de CO2 sont doublement dommageables pour les récifs de corail», selon le rapport. «Tout d’abord, l’augmentation de la quantité de chaleur piégée dans l’atmosphère conduit à un réchauffement des océans qui peut provoquer à son tour un blanchissement généralisé des coraux et une mortalité très élevée de ces derniers. Les ravages provoqués à l’échelle du globe par le réchauffement record de la surface de la mer en 1997/1998 ne sont qu’un premier exemple de ce à quoi il faut s’attendre à l’avenir du fait du réchauffement climatique. Par ailleurs, l’accumulation de dioxyde de carbone dans les océans conduit à l’acidification des eaux, ce qui limite la faculté qu’ont les récifs coralliens de se développer et de conserver leur structure et leurs fonctions.»

«Les récifs coralliens font partie des habitats les plus riches en espèces vivantes que l’on puisse trouver dans le monde, et ce sont aussi les plus sensibles aux émissions d’origine humaine, aujourd’hui très élevées», comme le souligne le rapport qui a été lancé lors de la dixième session de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (COB-10), organisée à Nagoya, au Japon.

Les Services de météorologie maritime diffusent traditionnellement des avis de coup de vent, de tempête, de forte houle ou de cyclones tropicaux, essentiellement pour la navigation. Toutefois, comme l’impact du changement global sur l’écologie des régions côtières devient de plus en plus manifeste, les Services météorologiques sont désormais appelés à évaluer avec toute la rigueur requise les menaces qui pèsent sur les récifs coralliens, à l’échelle locale ou régionale, et à concevoir des stratégies de surveillance et d’adaptation.

Le rapport contient notamment les recommandations suivantes:

  • Les météorologues ont besoin d’être correctement informés de l’impact que les phénomènes météorologiques et climatiques peuvent avoir sur l’écologie des zones côtières et les récifs coralliens. Des canaux de communication officiels devraient donc être établis avec les océanographes pour déterminer la meilleure façon, pour les Services météorologiques et hydrologiques nationaux, de fournir en temps voulu les données et les prévisions que l’on attend d’eux;
  • Des comptes rendus succincts sur les menaces liées aux émissions de CO2, ainsi que sur les perturbations d’échelle locale ou régionale que subissent les récifs coralliens devraient être établis à l’intention des décideurs et des gouvernements de manière à favoriser une bonne gouvernance de l’environnement;
  • De nouveaux travaux de recherche et de nouveaux investissements sont nécessaires pour pouvoir mieux évaluer et prévoir les incidences du changement climatique et des phénomènes extrêmes qui lui sont associés sur les écosystèmes coralliens.

L’OMM collabore depuis longtemps avec la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO et les deux organisations ont créé conjointement, en 1999, la Commission technique mixte d’océanographie et de météorologie maritime (CMOM) pour conjuguer leurs compétences respectives. Ce partenariat s’est traduit notamment par la mise en place d’un système d’observation qui fournit les données nécessaires à l’instauration de services de prévision océanographique, notamment pour la surveillance et la protection des récifs de corail.

La Convention sur la diversité biologique a attiré l’attention de la communauté internationale sur la nécessité de protéger et de préserver les précieux écosystèmes coralliens de notre planète. Elle renferme un plan de lutte contre le blanchissement des coraux, qui associe divers acteurs et qui vise à protéger les récifs coralliens des effets néfastes induits par le changement climatique.

Le rapport qui vient de paraître préconise le renforcement de l’aide technique et financière au développement dans le but de préserver les écosystèmes coralliens. Il contient aussi un certain nombre de recommandations visant à renforcer les programmes de recherche interinstitutions sur la résistance des récifs coralliens à l’augmentation de la température, sur la fréquence et l’ampleur des phénomènes de blanchissement des coraux et sur les variables biologiques et météorologiques qui jouent un rôle dans le blanchissement, la mortalité et le rétablissement des coraux.

Selon le rapport, «il est impératif que la communauté internationale applique sans délai un programme de lutte contre les facteurs antropiques du changement climatique afin d’assurer la survie de ces précieux écosystèmes caractérisés par leur extrême diversité».

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