Entretien des mares et milieux stagnants

Les mares temporaires et les milieux stagnants constituent des ressources naturelles primordiales pour le maintien de la biodiversité. Comme tous les milieux humides littoraux, elles sont des habitats en régression, menacés par les activités humaines.

L’alimentation en eau se fait directement par les pluies, indirectement par les apports du bassin versant (ruissellement), et éventuellement par les eaux souterraines. La grande variabilité temporelle des conditions de submersion (durée et périodicité) qui y règne est le trait le plus remarquable de leur écologie. Le cycle annuel complet (phases aquatique, d.assèchement et terrestre) ne se réalise pas nécessairement dans tous les sites, ni même chaque année en raison des conditions climatiques et des particularités locales.

Il existe ainsi une grande variété de marais temporaires dont les caractéristiques hydrologiques et biologiques dépendent du substrat et de la géomorphologie. La végétation de cet habitat correspond à des pelouses basses à dominance d’annuelles. Comme tous les milieux humides littoraux de France méditerranéenne, les mares temporaires sont des habitats en régression, menacés par les activités humaines.

Paradoxalement, l’abandon de certaines activités ou les changements dans les modalités de leur mise en œuvre conduisent également à la dégradation de ces milieux. La restauration et la conservation des mares permettent de développer des habitats propices au maintien des populations d’amphibiens, de libellules et de chiroptères. Les causes d’altération ou de dégradation sont multiples et s’exercent à des niveaux écologiques variables. Dans la plupart des cas, les conséquences ne sont connues que de façon superficielle et mériteraient une étude des impacts et potentialités de restauration :

  • Substitution par infrastructure (irréversible) : routes, constructions, etc. ;
  • Modifications hydrauliques par assèchement-drainage ou au contraire mise en eau permanente. Les modifications hydrauliques sont parfois réversibles, mais les possibilités de restauration de l’habitat et de sa composition floristique sont faibles ;
  • Mise en culture sans drain (partiellement réversible si la topographie n’est pas affectée, mais les possibilités de restaurer la composition floristique initiale sont inconnues) ;
  • Modification de la qualité des eaux (sensibilité directe à la qualité des eaux inconnue, l’eutrophisation conduit probablement à la dominance d.espèces plus compétitives) ;
  • Comblements/atterrissements (irréversible) ;
  • Abandon du pâturage et colonisation par les ligneux (réversible ?) ; les conséquences sont la diminution de la lumière incidente et une accumulation de litière modifiant le sol.

Mares temporaires

Lutte contre les atterrissements :

  • Désenvasement des milieux stagnants, partiel ou total selon l’état de conservation. Un curage partiel (une moitié par an) peut être réalisé si la hauteur de vase est supérieure à 1/3 de la profondeur du trou d’eau.
  • Enlèvement (non systématique) des macro-déchets et des branchages,
  • Limitation de la végétation aquatique flottante par enlèvement manuel ou mécanique lorsque des problèmes d’eutrophisation en sont constatés.

Entretien des éléments de connexion entre les milieux stagnants :

  • Maintenir ou planter des haies à proximité des points d’eau en milieu ouvert. Veiller toutefois à assurer un ensoleillement suffisant de la mare (au moins deux tiers de la surface en eau) en entretenant la végétation haute.
  • Aménager des corridors végétaux entre les points d’eau
  • Favoriser les micro-habitats terrestres (empilement de branchages (tas de bois), de pierres, conservation de bois mort gisant au sol et de vieilles souches…).

Amélioration de la capacité d’accueil des points d’eau :

  • Profilage des berges en pente douce (inférieure à 30%), augmentation locale de la profondeur (favorisant la mise en eau prolongée en cas d’année sèche pour les tritons).

Réouverture des milieux :

  • Dégagement des abords pour diversifier les degrés d’ensoleillements (débrousaillage) selon les différentes modalités : enlèvement manuel des végétaux ligneux (proscrire les traitements chimiques à proximité), exportation des végétaux ligneux et des déblais dans le cas des milieux particulièrement fragiles.

Utilisation de la mare :

  • Lorsque la mare est attenante à une parcelle pâturée, il est nécessaire de la clôturé (au minimum la zone en pente douce) afin d’éviter toute utilisation de la mare par le bétail
  • La mare ne doit pas être utilisée pour les traitements phytosanitaires (prélèvement d’eau, rinçage).

Les travaux doivent être effectués entre le 1er mars et le 30 septembre, c’est-à-dire à la période basse des eaux et en dehors de la période de reproduction des amphibiens. De plus, ces derniers ne doivent pas être effectués à l’aide d’engins tels que les bulldozers et ne doivent pas avoir recours à l’utilisation de produits phytosanitaires ou fertilisants. L’alternance d’une phase sèche et d’une phase aquatique est un élément clé de la conservation de la valeur patrimoniale des marais temporaires.

Mares permanentes

Idem que ci-dessus : retirer les poissons des mares closes où ils ont été introduits de manière artificielle. Il conviendra de limiter au sein de ces milieux les pompages, le drainage ou le comblement.

Limiter l’accès aux bovins :

  • Dans les mares utilisées comme abreuvoir par les bovins, l’accès doit être limité à un seul endroit. Idéalement, l’utilisation de ces dernières devrait être proscrite et remplacée par des points d’abreuvement aménagés et reliés au réseau d’eau potable.
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