Les pesticides dans les milieux aquatiques

Une étude du Commissariat général au développement durable a mis en évidence que les pesticides sont présents dans 91% des cours d’eau français et dans 59% des points pour les eaux souterraines. Si les teneurs mesurées sont parfois très faibles, cela traduit néanmoins une dispersion importante des pesticides et une présence généralisée dans les milieux aquatiques et dans une majorité des eaux souterraines. Enfin, les pesticides interdits ont diminue dans les cours d’eau, et été remplaces par d’autres, mais ils ont plutôt tendance à s‘accumuler dans les eaux souterraines, du fait des temps de migration.

Ce document dresse un état de la contamination des cours d’eau et des eaux souterraines par les pesticides en 2007, en France métropolitaine. Il a été réalisé a partir des données produites par les services de l’État, les établissements publics et certaines collectivités locales dans le cadre de leurs actions de contrôle et de surveillance, sous la responsabilité des agences de l’Eau. L’agriculture française utilise actuellement environ 400 substances chimiques, qui entrent dans la composition de plus de 8.000 produits commercialisés. En 2007, 453 substances ont été recherchées au moins une fois dans les eaux superficielles, dont 136 sur plus de la moitie des points. Parmi ces substances figurent des molécules en usage, des produits interdits ainsi que les métabolites de certaines de ces substances. Ainsi, 37 substances suivies étaient interdites d’usage en 2007.

Différence entre rivières et eaux souterraines

Le niveau de contamination est plus important dans les rivières que dans les eaux souterraines. Ainsi, la concentration totale en pesticides est supérieure à 0,5 ?g/l sur 18 % des points de mesure en rivières et sur 3,8 % des points en eaux souterraines. Les régions les plus touchées restent les zones de grande culture céréalière et viticoles. Les substances les plus fréquemment rencontrées aussi bien dans les cours d’eau que dans les eaux souterraines sont, dans la quasi-totalité des cas, des herbicides. Des normes de qualité ont été fixées par les autorités européennes ou nationales afin de prendre en compte les pesticides dans l’évaluation de l’état des eaux au regard de la DCE.

Cours d’eau

Les normes portent à ce jour sur 18 substances ou groupes de substances. 11 % des points de mesure ne respectent pas ces normes pour au moins une de ces substances. Deux substances, le diuron et l’isoproturon, sont responsables de trois-quarts des dépassements de norme. Ces dépassements concernent des régions présentant par ailleurs de fortes concentrations totales en pesticides. Les impacts peuvent être localement importants. Ainsi, 40 % des points de mesure situés dans la région Île-de-France ne respectent pas les normes à cause du diuron.

Eaux souterraines

Les normes de qualité portent sur l’ensemble des substances recherchées ainsi que sur la concentration totale en pesticides. Prés de 18 % des points suivis ne respectent pas ces normes de qualité, dont prés de 4 % également au titre de la concentration totale en pesticides. L’ensemble du territoire métropolitain est concerne, la contamination n’épargnant que les zones de socle (Bretagne, Massif central, Pyrénées, Alpes et Corse). L’essentiel de ces dépassements de normes est du a l’atrazine desethyl, principal métabolite de l’atrazine et dans une moindre mesure de l’atrazine elle-même, interdite d’usage depuis octobre 2003.

Évolution des pesticides

Sur la période 1997-2007, l’effort de recherche fluctuant selon les pesticides et les années, il est difficile de mettre en évidence des tendances. Néanmoins, on observe une baisse sensible de la présence dans les cours d’eau des molécules frappées d’interdiction (lindane, pesticides de la famille des triazines), même si elles ne disparaissent pas totalement, a l’image de l’atrazine. Ce phénomène n’est pas ou peu observé dans les eaux souterraines ou l’on constate même, dans certains cas, une progression des produits issus de la dégradation des molécules interdites. Ceci peut être explique par des temps de résidence importants dans de nombreuses nappes dont les eaux ne sont renouvelées qu’au bout de plusieurs années, voire plusieurs dizaines d’années. Reflet de pratiques évoluant selon les interdictions prononcées, le glyphosate et son métabolite l’AMPA sont très présents depuis le début des années 2000 dans les cours d’eau, remplaçant ainsi l’atrazine parmi les pesticides les plus quantifies.

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