Impact des infrastructures de transport

Les infrastructures de transport sont sources de nombreuses perturbations du milieu nature entrainant des répercutions directes et indirectes négatives pour la faune et la flore.

Perte d’habitat pour la faune

Un des principaux impacts de la mise en place d’infrastructures de transport (route, autoroute, voie ferrée…) est la perte d’habitat pour la faune et la flore. Cette perte liée à la mise en place de l’infrastructure s’accompagne également d’une modification physique des terres adjacentes aux infrastructures.

Effets de barrière

L’effet de barrière constitue probablement l’impact écologique négatif le plus important. La capacité de dispersion des individus est un des principaux facteurs de survie des espèces. La possibilité de se déplacer à la recherche de nourriture, d’un abri ou d’un partenaire est réduite par les obstacles qui entraînent un isolement des habitats. Les effets sur les individus influent sur la dynamique des populations et menacent souvent la survie des espèces.

Dans les paysages ouverts, sans corridors écologiques, les espèces peuvent se trouver dans l’incapacité de changer d’habitat. Les corridors écologiques associés aux infrastructures peuvent attirer les animaux, mais aussi les orienter vers les routes où ils peuvent être tués en essayant de traverser. Les mesures d’atténuation telles que les passages à faune peuvent rétablir des liens entre des corridors écologiques.

On rencontre deux types de barrières :

  • Barrière physique : pour la plupart des grands mammifères, les infrastructures de transport constituent des barrières infranchissables uniquement lorsqu’elles sont clôturées ou que la densité de trafic est élevée. Pour les petits animaux, et en particulier les invertébrés, la surface de la chaussée et des accotements constituent des obstacles bien plus importants, soit parce que les sols sont inhospitaliers, soit parce que les perturbations sont trop importantes.
  • Barrière comportementale : on sait que de nombreuses espèces animales de grande taille évitent les zones proches des routes et des voies ferrées selon le degré des perturbations causées par l’homme (densité de trafic, aménagements secondaires).

Le tracé de deux types, ou plus, d’infrastructures de transport dans un même couloir (proximité étroite) peut être bénéfique pour certaines espèces, puisqu’il crée une seule barrière. Il est donc souvent avantageux de placer un ou plusieurs tracés parallèles aussi proches que possible, notamment dans le cas de couloirs multimodaux de transport (route et rail). L’inconvénient est que ces couloirs peuvent renforcer l’effet de barrière pour certaines espèces.

Mortalité animale

La mortalité de la faune occasionnée par les infrastructures de transport est certainement l’impact le plus connu et le plus visible. Ainsi, des millions d’individus de nombreuses espèces sont tués chaque année sur les routes et les voies ferrées. Cette mortalité ne remet pas nécessaire en cause la survie des populations (estimée entre 1 et 4% de la mortalité des espèces courantes) mais pour les espèces sensibles, le trafic peut être une cause majeure de mortalité et un danger importante pour la survie à l’échelle locale.

Bien qu’on pense essentiellement aux mammifères et aux amphibiens, d’autres espèces sont également touchées : les reptiles, les insectes mais aussi les oiseaux ! Les grands oiseaux comme les rapaces et les chouettes sont attirés vers les accotements herbeux par les petits mammifères et les oiseaux qui s’y trouvent. Nombre d’entre eux sont tués alors qu’ils volent bas au-dessus de la route pour chasser.

Les espèces sensibles à la mortalité sur le réseau routier et ferré sont notamment :

  • Les espèces rares ayant des petites populations locales et des domaines vitaux individuels étendus, comme les grands carnivores.
  • Les espèces effectuant des migrations quotidiennes ou saisonnières entre des habitats locaux. Les amphibiens sont particulièrement sensibles à la mortalité routière lorsqu’ils traversent les routes à l’occasion de leurs déplacements saisonniers depuis ou vers les mares de reproduction. Certaines espèces de cervidés utilisent des habitats différents selon le moment de la journée et traversent souvent les routes et les voies ferrées pour satisfaire leurs besoins.
  • Les espèces effectuant de longues migrations saisonnières pour rejoindre leurs aires d’alimentation d’été et d’hiver, comme les daims et les rennes.

Le nombre et la densité des collisions sur les routes ou les voies ferrées varient selon certains facteurs comme la température, les précipitations, la saison et l’heure, et ont tendance à suivre les rythmes quotidiens du trafic et de l’activité animale. Les variations saisonnières de la mortalité animale sont influencées par les modes de reproduction, de dispersion et de migration saisonnière, ainsi que les perturbations saisonnières comme la chasse.

Le contexte paysager des routes et des voies ferrées influe également sur les niveaux de mortalité animale par collision. Les routes longeant ou traversant les lisières entre la forêt et la prairie sont particulièrement dangereuses pour les animaux qui se déplacent régulièrement de leur abri en forêt à un habitat d’alimentation en prairie.

Perturbations et pollution

La création d’infrastructures linéaires entraine une modification des caractéristiques écologiques des habitats traversés. Ceci peut notamment induire une modification de la qualité des habitats et de la façon dont ils seront exploités par la faune.

Modifications hydrologiques

Les déblais et les remblais modifient la topographie du paysage et induisent souvent des modifications hydrologiques à grande échelle. Les déblais peuvent accroître l’érosion des sols et abaisser le niveau des nappes phréatiques. Les remblais peuvent modifier le régime des eaux en produisant un assèchement ou une irrigation. Ces changements influeront sur la végétation, en particulier dans les zones humides et les habitats riverains.

Pollution chimique

Le trafic routier et les chaussées sont source d’un grand nombre de polluants (monoxyde de carbone, oxydes d’azote, dioxyde de soufre, hydrocarbures…). Les véhicules sont des sources de métaux lourds tels que le plomb, le zinc, le cuivre et le cadmium. Les sels de déneigement produisent du sodium et du chlorure. Les produits chimiques polluent les eaux superficielles et souterraines, les sols et la végétation longeant les routes.

Nuisances sonores et vibrations

Les perturbations dues au bruit dépendent essentiellement du type de trafic, de son intensité, des propriétés du revêtement routier, de la topographie, du type de rail, ainsi que de la structure et du type de végétation adjacente. Les caractéristiques géologiques et pédologiques influent sur l’ampleur et la propagation des vibrations.

Nuisances lumineuses et visuelles

L’éclairage artificiel peut influer la croissance des plantes, perturber les comportements de reproduction et d’alimentation des oiseaux ou modifier les mouvements des amphibiens nocturnes. Les phares peuvent aussi attirer les insectes (lampes à mercure) et en conséquence, accroître la densité de chauves-souris le long des routes, augmentant ainsi leur mortalité.

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