Menaces sur les zones humides

Les zones humides constituent un patrimoine naturel exceptionnel, de par la richesse biologique qu’elles abritent et les fonctions naturelles qu’elles remplissent. Mais ces dernières sont menacées du fait des activités humaines, les deux tiers ont déjà disparu de France au cours du siècle dernier.

Une zone humide est une région où l’eau est le principal facteur qui contrôle le milieu naturel et la vie animale et végétale associée. Elle apparaît là où la nappe phréatique arrive près de la surface ou affleure ou encore, là où des eaux peu profondes recouvrent les terres. Citons par exemple : Lacs, étangs, rizières, lagunes, vasières, gravières, tourbières, mangroves, marais salants, golfes et baies, forêts humides, récifs coralliens, vallées alluviales, estuaires et deltas, mares et marécages, marais et ruisseaux, fleuves et rivières, prairies et terres inondables.

Les zones humides constituent un patrimoine naturel exceptionnel, de par la richesse biologique qu’elles abritent et les fonctions naturelles qu’elles remplissent. Elles font parti des milieux naturels les plus riches du monde.

De nombreuses espèces végétales et animales y sont inféodées : en France métropolitaine, bien qu’elles ne couvrent que 3 % du territoire, elles hébergent un tiers des espèces végétales remarquables ou menacées, la moitié des espèces d’oiseaux et la totalité des espèces d’amphibiens et de poissons.

Les zones humides couvrent 1,5 millions d’hectares (3% du territoire métropolitain), et on estime qu’environ 2,5 millions d’hectares de zones humides ont disparu au cours du XXème siècle. Ces milieux sont aussi bien menacés quantitativement (perte de superficie) mais aussi qualitativement (perte de « qualité »). Les actions humaines influençant la destruction et la dégradation des zones humides (drainages, remblaiements, plantations…) peuvent résulter d’une initiative privée (drainage d’un marais par un agriculteur, remblaiement d’un terrain par un industriel…) ou procèdent de la mise en œuvre d’une politique publique (creusement d’un canal par l’État, développement d’équipements portuaires…). Cependant, il apparaît que les initiatives privées et publiques sont souvent liées.

Un listing des principales menaces est détaillé ci-dessous.

Pollution et intensification de l’agriculture

De nombreuses zones humides ont été transformées en terres arables au cours du siècle dernier par drainage, assèchement et remblaiement. Outre la disparition physique des zones humides que peut occasionner l’agriculture intensive, celle-ci contribue lourdement à détériorer les écosystèmes liés à l’eau notamment par les pollutions diffuses et ponctuelles dues aux intrants agricoles : traitements phytosanitaires, épandages de fumures animales, amendements et engrais (Nitrates et phosphates). Ces pollutions sont responsables d’intoxications (empoisonnement d’organismes, accumulation dans les chaînes trophiques) et de dysfonctionnements trophiques (eutrophisation, « blooms », marées vertes…).

Modification des cours d’eau

Un grand nombre de rivière, fleuve ou cours d’eau ont subi de profondes modifications de leur structure par dragage, curage, recalibrage ou encore endiguement. La création de canaux artificiels ou encore le bétonnage contribuent également à la dégradation des zones humides. Les objectifs poursuivis sont essentiellement la lutte contre les crues et l’assainissement agricole. Ces travaux entraînent des modifications importantes des habitats et de la composition biologique (frayère, faune, flore…) ainsi que du fonctionnement écologique des cours d’eau et des zones humides annexes.

Extraction de granulats

L’extraction des granulats provenant des zones alluviales peuvent entraîner la perte de zones humides en modifiant considérablement le fonctionnement de la nappe phréatique en asséchant les marais riverains. Celle provenant du lit mineur est aujourd’hui interdite, mais l’impact des exploitations passées sur la dynamique des flux solides et liquides perturbe encore le fonctionnement général de l’écosystème alluvial.

Urbanisation

Le développement de l’urbanisation et ses aménagements correspondants (lotissements, routes, zones d’activités, parkings, décharges…) se fait au détriment des zones humides : disparition totale, cloisonnement, mitage des zones humides, pollution chimique et physique…
D’autres formes d’urbanisation, plus extensives, comme les campings, les résidences secondaires, les aires de loisir, ou les parkings… sont situées à proximité ou empiètent les zones humides.

Installations portuaires et industrielles

Les installations prioritaires et les zones industrielles affectent principalement les embouchures des fleuves et provoquent la disparition irréversible des écosystèmes estuariens (vasières, prairies humides…). Ils contribuent fortement à modifier le régime sédimentaire des estuaires. Ces impacts sont consécutifs au creusement de bassins portuaires, au remblaiement pour les zones d’activités périphériques ainsi qu’à la chenalisation et à la gestion des produits de dragage. Ces aménagements ont particulièrement affecté le Golfe de Fos, l’Etang de Berre et les estuaires de la Loire et de la Seine où 75% des zones humides ont été détruites.

Les installations industrielles occasionnent également des pollutions, des rejets ponctuels, accidentels ou permanents de substances issues du fonctionnement des complexes industriels : hydrocarbures, métaux lourds, organochlorés, autres produits chimiques, matières en suspension…

Aménagements hydroélectriques

Ces équipements engendrent la disparition de zones humides alluviales, la modification du niveau des nappes phréatiques ainsi que la perturbation du régime des eaux et du fonctionnement biologique des cours d’eau sur de longues distances. Ils provoquent tout comme les barrages de régulation des débits, la disparition des poissons migrateurs. Le développement important de la micro-hydroélectricité ces dix dernières années est particulièrement préoccupant.

Introduction d’espèces exotiques

De nombreuses espèces non indigènes ont été introduites dans les zones humides, menaçant les espèces indigènes et pouvant provoquer un déséquilibre écologique. Leur introduction est dans la grande majorité des cas du fait de l’homme, que ce soit de manière volontaire ou involontaire. Certaines présentent un caractère envahissant qui modifient largement le fonctionnement des écosystèmes comme le ragondin, les jussies, ou encore l’écrevisse de Louisianne.

Pollutions causées par la chasse

Chaque année, environ 250 millions de cartouches sont tirées vers les chasseurs sur le territoire français. L’immense majorité d’entre elles se retrouvent dispersées dans les milieux naturels, dont près de la moitié dans les zones humides. Cette accumulation d’éléments métalliques et de plastiques de l’enveloppe dans le milieu naturel est responsable d’une importante pollution des habitats naturels. Les cartouches à grenailles de plomb sont responsables d’intoxications et d’un nombre conséquent de cas de saturnisme aviaire.

Les oiseaux d’eau qui n’ont pas de dents recherchent et mangent normalement de petits cailloux arrondis qui sont stockés dans le gésier où ils broient les aliments. Ils ingèrent par la même occasion du plomb (ou d’autres métaux lourds toxiques tels que le bismuth).

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