Facteurs influençant le risque de collision chez les oiseaux

Les structures humaines occasionnent de nombreux impacts sur le milieu naturel, et notamment sur l’avifaune. Ces impacts sont notamment la perte d’habitat et la fragmentation des milieux, les perturbations et dérangements liés aux activités, les collisions avec ces structures et un effet barrière nécessitant un changement des axes de déplacement (et par conséquent une augmentation de la dépense énergétique). En termes de collision, les structures occasionnant une menace pour les oiseaux sont notamment les lignes électriques, les éoliennes (rotors), les câbles des télésièges et téléskis, les antennes de communication…

Certains spécialistes considèrent que les collisions des oiseaux avec les structures anthropiques seraient la première cause de mortalité non intentionnelle liée aux activités humaines.

L’impact de ces mortalités est extrêmement variable en fonction de l’espèce concernée (déjà menacée par d’autres facteurs ou pas). De même, le risque de collision est très variable en fonction des structures humaines, de la topographie, de la période de l’année, des conditions météorologiques et des espèces concernées.

Type de structure

La dimension des équipements est bien sur un des facteurs influençant le risque de collision, et notamment lorsque les conditions de visibilité sont mauvaises. L’orientation et l’espacement des structures jouent également un rôle, notamment en ce qui concerne les lignes électriques et les éoliennes.

Outre ces éléments, la présence d’un éclairage ou non va également être un facteur influençant le risque d’impact. Les éclairages sont notamment dans ce type de cas des feux d’avertissement pour les activités aéronautiques (sur une tour, des câbles…). De nombreux témoignages attestent que les oiseaux sont attirés et désorientés par les lumières, en particulier par temps de pluie ou de brouillard. Ces oiseaux sont notamment menacés par le risque de collision mais aussi mis en danger par le risque d’épuisement, de dépense énergétique supplémentaire ou encore de prédation.

Emplacement

La localisation géographique d’une structure va considérablement influencer la probabilité de mortalité par collision. Une structure occasionnera ainsi un risque plus élevé de collision si elle est située à proximité d’une zone d’alimentation, de reproduction, de repos ou enfin sur un couloir de migration. L’oiseau devra par exemple franchir cette barrière de manière quotidienne pour se déplacer du site de reproduction au site d’alimentation, augmentant ainsi le risque de collision.

Les caractéristiques topographiques tels que les montagnes, les vallons,… peuvent également faire varier ce risque : ainsi une montagne pourra canaliser le passage des oiseaux dans un faible couloir et si ce dernier est traversé par une ligne électrique, le danger de collision sera important.

De même, les structures placées le long des vallées fluviales, des zones côtières… où un grand nombre d’oiseaux se rassemble sont susceptibles de présenter un risque plus élevé de collision.

Sensibilité des espèces

Le risque de collision est également variable en fonction des espèces d’oiseaux. On rencontre ainsi un risque bien plus important chez certaines espèces d’oiseaux que chez d’autres. La sensibilité au risque de collision dépend de la morphologie de l’oiseau, des caractéristiques et du comportement de vol, de la vision et enfin du rythme d’activité (nourrissage des jeunes…). Au sein de la même espèce, on peut rencontrer également des différences de sensibilité notamment en fonction de l’âge de l’oiseau : les jeunes oiseaux ne maitrisant pas encore correctement le vol sont plus sensibles que les adultes.

L’acuité visuelle est un facteur qui a été peu étudié mais dans la mesure où certains oiseaux ont une bonne vision binoculaire (comme les rapaces) mais une faible vision périphérique (et donc des zones « aveugles »), certains auteurs pensent que cela peut contribuer à augmenter le risque de collision chez ces espèces.

En termes de comportement de vol, le risque ne sera pas identique si l’oiseau utilise un vol battu ou un vol plané en utilisant les courants ascendants et les thermiques. De même, si l’oiseau vol préférentiellement en journée ou au crépuscule / à l’aube. Enfin, le risque peut également être plus élevé lors de parades nuptiales aériennes, des conflits territoriaux ou encore des piqués de chasse.

La hauteur de vol est de manière certaine un facteur prépondérant qui varie beaucoup en fonction des espèces, de la topographie, de l’heure de la journée, des conditions météorologiques et enfin du type de trajet (vol local, vol migratoire…). Une espèce qui va voler au ras des lignes électriques ou à hauteur des rotors d’une éolienne aura un risque plus important de collisions qu’une espèce volant au ras du sol ou à une altitude élevée.

Période de l’année

Le risque de mortalité est variable en fonction du moment de l’année. Cela est notamment le cas lors des mouvements migratoires où un grand nombre d’oiseaux se déplacent pour rejoindre leur site de reproduction ou d’hivernage. Ceci peut être notamment du à un manque d’habitude des migrants aux obstacles présentes par rapport aux individus nicheurs locaux qui se sont habitués à ces obstacles (notamment les lignes électriques). En ce qui concerne les éoliennes, on ne constate aucune différence dans la mortalité entre oiseaux locaux et oiseaux migrants.

Les risques mortalité sont également plus importants dans la période post-reproduction où les jeunes prennent leur envol. Ces derniers, comme indiqué plus haut, ne maitrisent encore pas tout à fait le vol et sont donc plus vulnérables vis-à-vis des obstacles que des adultes.

Conditions météorologiques

Enfin, le dernier facteur pouvant influencer le risque de collision est lié à la météo. Les conditions météorologiques influencent le comportement des oiseaux (hauteur de vol) et la visibilité des obstacles.

C’est le cas notamment lorsque la visibilité est réduite en cas de brouillard, de pluie, de neige, de brumes… Les oiseaux peuvent rentrer en collision avec des structures qu’ils n’auraient pas vues ou aperçu trop tard.

Des facteurs comme le vent, la température et l’humidité peuvent influencer la hauteur de vol des oiseaux.

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