Pollution des milieux aquatiques

Une pollution se définit comme une altération physique, chimique ou biologique de l’eau liée à l’homme et entrainant des effets nuisibles pour la santé humaine, pour la sécurité, pour le bien être et pour l’utilisation des eaux à quelque fins que ce soit, ou pour la conservation et la protection de l’environnement.

Quatre types de pollutions existent : la pollution physique, la pollution nutritive, la pollution organique et la pollution toxique. On distingue également les pollutions accidentelles et les pollutions chroniques. Une pollution accidentelle est une pollution ponctuelle, comme une marée noire, souvent de grande envergure. Alors qu’une pollution chronique correspond au rejet de manière permanent de faibles doses de polluants dans l’écosystème (émissions urbains, activités agricoles,…).

Pollution physique

Les pollutions physiques proviennent essentiellement des centrales thermiques et nucléaires et des usines utilisant l’eau comme liquide de refroidissement. L’eau prélevée dans le milieu naturel va être rejetée par ces structures à une température plus élevée. Ceci va provoquer une élévation anormale de la température du cours d’eau et par conséquent : (1) une mortalité chez les espèces ne supportant pas la nouvelle température et (2) la prolifération d’autres espèces favorisées par la nouvelle température de l’eau. Les espèces aquatiques sont généralement plus sensibles aux variations de température que les espèces terrestres. Par exemple, une centrale de 1000 Mw utilise et rejette plusieurs dizaines de m3 d’eau par seconde dont la température se trouve élevée de 7 à 8 °C. L’augmentation de la température modifie la densité et la viscosité, augmente l’évaporation, diminue la solubilité des gaz, modifie les vitesses des réactions chimiques, augmente la respiration des organismes (et donc diminue la concentration d’oxygène dissous), augmente la sensibilité des organismes aux substances toxiques et augmente l’effet toxique des substances chimiques. Un autre impact physique sur les milieux aquatiques est représenté par les barrages. Leur impact dépend de la profondeur, de la dimension de la retenue et de la gestion de la masse d’eau. Les principaux impacts rencontrés étant :

  • Une rupture du gradient longitudinal : il y a une modification brutale du biotope à l’aval de ces barrages. Ces derniers agissant comme un obstacle pour les biocénoses. Par exemple, la construction de barrages va empêcher le passage des poissons migrateurs.
  • Une modification des régimes hydrologiques : l’impact du barrage va dépendre du mode de gestion de l’ouvrage.    o Par éclusée : Ouvrage de faible capacité qui fait passer l’eau en fonction de la demande. Le milieu lotique est très imprévisible, avec une chute importante de la diversité.    o Cas des grands réservoirs : Ces réservoirs sont susceptibles d’imposer des modalités d’écoulements saisonniers extrêmement différents des modalités d’écoulement naturel.    o Ouvrage à dérivation : Les tronçons de lits fluviaux sont court-circuités par un canal qui est équipé d’une usine hydroélectrique. Dans ce type de système, les tronçons lotiques vont être alimentés par un débit faible appelé débit réservé.

Pollution organique

La pollution organique réfère aux substances polluantes contenant du carbone comme les BPC, organochlorés comme les DDT, etc… Les émissions peuvent être directes par les tuyaux et les rivières qui charrient alors les pesticides, les fertilisants, la charge organique des villes, du pétrole, des huiles. Le trafic naval génère aussi des rejets organiques par les naufrages, les accidents en mer, les déchets jetés par-dessus bord et les eaux de ballast.

L’impact des pollutions organiques vari en fonction de l’importance des rejets. Lorsqu’ils sont peu importants, la rivière va réussir à retrouver son état initial un certain temps après la pollution. Lorsque les rejets sont trop importants, la pollution apparait et est suivie d’effets sur les biocénoses. L’activité bactérienne va par conséquent augmenter et entrainer une augmentation de l’utilisation de l’oxygène dissous. La prolifération des algues en surface diminue la transparence de l’eau et la photosynthèse n’est alors possible que dans la couche superficielle.

Pollution nutritive

Cette pollution provient de la surabondance, dans les écosystèmes aquatiques, d’éléments nutritifs, tels que le phosphore et l’azote. Les eaux usées ainsi que les fertilisants agricoles et domestiques en sont les principales sources. Cette forme de pollution entraine l’accélération de l’eutrophisation des milieux aquatiques. Ces polluants nutritifs vont permettre une augmentation de la production primaire dans un premier temps. Puis, quand l’apport sera trop important, on observe une forte activité de dégradation de la matière organique et une chute de l’oxygène dissous. Le développement des algues est limité par l’absence de lumière, il y a donc accumulation de l’azote et du phosphore qui ne peuvent plus être dégradés. Les plans d’eau sont alors pleins de cyanobactéries, qui rendent l’eau non potable et interdisent même les activités de loisir.

Pollution toxique

Les principaux toxiques rencontrés dans l’environnement lors des pollutions chroniques ou aiguës sont généralement des métaux lourds (plomb, mercure, cadmium, zinc,…), des halogènes (chlore, brome, fluor, iode), des molécules organiques complexes d’origine synthétique (pesticides,…) ou naturelle (hydrocarbures).

La pollution toxique de l’eau a plusieurs origines : elle peut provenir des rejets ponctuels (industries, stations d’épuration urbaines,…), de rejets ponctuels dispersés (DTQD : déchets toxiques en quantités dispersés : rejets de nombreuses PMI, PME, artisans…) et/ou de rejets diffus moins bien connus (épandage de pesticides en agriculture, retombées de micropolluants émis dans l’atmosphère, lessivages des voies routières et autoroutières,…).

Les substances toxiques déversées dans le milieu aquatique, ont des effets dommageables pour l’homme, la faune et la ? ore. Elles contribuent à l’appauvrissement des écosystèmes aquatiques. Certaines d’entre elles s’accumulent dans les êtres vivants (bioconcentration), et passent d’un maillon de la chaîne alimentaire à un autre (bioampli?cation). Elles entraînent des dommages importants pour les équilibres biologiques.

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