Conséquences de la surexploitation sur la biodiversité

Le problème de la surexploitation de la biodiversité provient d’une mauvaise gestion des ressources naturelles par l’homme qui extrait plus d’individus que les populations ne peuvent supporter via le renouvellement naturel.

L’exploitation de la biodiversité se fait à des fins alimentaires, ornementales, de matière première, récréatives ou encore pour les animaux de compagnie.

Cette surexploitation entraîne des conséquences écologiques (cause directe d’extinction, dérive génétique, consanguinité…) mais également de manière indirecte des conséquences économiques.

Actuellement, la surexploitation représente une menace pour plus d’un tiers des mammifères (primates, carnivores, lagomorphes…) ; mais également une menace pour les populations piscicoles. En effet, depuis 1950, on a constaté une multiplication par cinq des prélèvements de poissons marins en Méditerranée (morue, thon…) qui entraine une chute importante des effectifs.

Réduction de la taille de la population

L’exploitation des espèces par l’homme est une cause de mortalité additionnelle (en sus de la mortalité naturelle). Si les individus d’une espèce sont capturés plus rapidement qu’ils ne peuvent se reproduire ou si la fécondité de l’espèce n’augmente pas, le taux de croissance de la population va décliner. Dans l’Atlantique nord, par exemple, les populations de grands poissons ont diminué des deux tiers au cours des 50 dernières années à cause d’une surpêche.

La baisse des effectifs d’une population peut entrainer indirectement la chute des effectifs d’autres espèces liées, et ainsi avoir un impact à l’échelle de l’écosystème. C’est le cas notamment lorsqu’un prédateur voit les effectifs de la population proie chuter. Par exemple, le déclin des populations de poissons à cause de la surpêche peut contribuer au déclin d’autres espèces marines, notamment certains oiseaux et mammifères.

Changement dans la structure de la population (âge/sexe/taille)

L’exploitation des espèces par l’homme se fait généralement sur certaines catégories d’individus.

Souvent cette dernière touche des espèces de grande taille avec un faible taux de reproduction (comme les éléphants, baleines, rhinocéros…). Ces espèces de grande taille sont des proies convoitées du fait de leur déplacement lent qui facilite leur capture.

Si les individus capturés sont les plus productifs, la perte de seulement quelques individus de la population peut avoir un effet démesuré sur le taux de croissance de la population.

Changement dans la distribution spatiale

L’exploitation de certaines espèces peut les conduire à se déplacer en dehors de leur habitat optimal vers un habitat de moindre qualité. Cette altération de la distribution spatiale des individus peut entrainer une baisse du taux de survie et/ou du succès de reproduction de l’espèce ; et ainsi réduire la viabilité de la population.

Les conséquences du déplacement peuvent être d’autant plus inquiétantes lorsque les espèces sont contraintes de se déplacer vers un habitat fragmenté, pollué…

Transferts des forces d’exploitations

La surexploitation d’une espèce conduit à la baisse de ses effectifs et donc à une diminution des captures. Cette dernière peut conduire l’homme à exploiter d’autres espèces à la place et/ou à renforcer les moyens mis en œuvre pour capturer cette espèce (par exemple à des profondeurs plus importante ou de plus en plus loin des côtes).

Les populations de grands poissons ont diminué des deux tiers au cours des 50 dernières années. En conséquence, on assiste à une augmentation relative des populations de petits poissons et d’invertébrés situés plus bas dans la chaîne alimentaire. Cette augmentation a provoqué le recul de la position moyenne des poissons pêchés dans la chaîne alimentaire (niveau trophique moyen), et ce depuis les années 1970. Les poissons les plus appréciés par l’homme pour la consommation deviennent de plus en plus rares, forçant l’homme à changer ses habitudes de pêche et de consommation pour se tourner vers des poissons plus petits et des invertébrés, et entraînant finalement une réduction de l’offre totale de poissons sauvages destinés à la consommation.

Destruction d’espèces non cibles

L’exploitation des espèces peut conduire à la destruction involontaire d’espèces non cibles. C’est le cas notamment de la pêche où on estime que le quart des prises totales (soit 27 millions de tonnes) ne sont pas celles visées, et sont souvent perdues (la plupart ne survivant pas). Les espèces concernées par les captures accidentelles comprennent notamment des espèces à faible valeur marchande, mais aussi une large part d’individus juvéniles ou de taille non réglementaire d’espèces de meilleure valeur. Certaines prises accidentelles sont conservées pour le marché, mais le plus souvent rejetées mortes car elles ne correspondent pas à la bonne espèce, sont trop petites, de moindre qualité ou ne font pas partie des quotas de pêche.

Les filets de chalutage des fonds marins ne sont pas discriminants et ramassent tout ce qui se présente sur leur chemin, amenant un taux de prise accidentelle élevé. Par exemple, près de 95% des prises de chalutage de flétan se révèlent être accidentelles, comprenant une large gamme d’espèces menacées ou déjà victime de surpêche.

Ces prises accessoires accidentelles contribuent également à la baisse de la biodiversité aquatique. Elles peuvent concerner notamment des mammifères marins, des tortues marines, des oiseaux marins et bien sur d’autres espèces de poissons. Par exemple, les requins sont capturés à la place des thons et des espadons.

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