Vers une interdiction générale du commerce du Thon rouge ?

Le Thon rouge a vu ses effectifs baisser considérablement au cours des dernières années à cause de la surpêche de l’espèce, qui s’avère très lucrative pour les thoniers. En novembre dernier, la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA) a d’ailleurs réduit le quota total de prise de 40 %, pour le faire passer à 13 500 tonnes.

Depuis des années, les quotas de pêche qu’elle fixe sont supérieurs aux recommandations scientifiques et non respectés. En conséquence, le stock de thons rouges en Méditerranée a baissé de 75 %, notamment depuis l’apparition dans les années 1980 d’une pêche industrielle. Par conséquent, la principauté de Monaco a réclamé cet automne l’inscription du thon rouge à l’annexe 1 de la CITES.

Les espèces inscrites à l’Annexe I sont les plus menacées de toutes les espèces animales et végétales couvertes par la CITES. Etant menacées d’extinction, la CITES en interdit le commerce international de leurs spécimens sauf lorsque l’importation n’est pas faite à des fins commerciales mais, par exemple, à des fins de recherche scientifique. Dans ces cas exceptionnels, les transactions peuvent avoir lieu à condition d’être autorisées par le biais de la délivrance d’un permis d’importation et d’un permis d’exportation.

Le thon rouge ne bénéficie actuellement d’aucune protection de la CITES, la seule organisation mondiale ayant autorité pour limiter ou interdire le commerce international d’espèces animales ou végétales menacées. L’inscription pourrait être prise dès la réunion des 175 Etats membres de l’organisation qui se déroule du 13 au 25 mars à Doha.

La France a d’ores et déjà annoncé par la voie de Jean-Louis Borloo (ministre de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer) qu’elle soutenait, à certaines conditions, cette inscription. La France réclame un délai d’application de l’interdiction de 18 mois, dans l’attente de nouvelles études scientifiques sur l’état du stock ; le maintien d’une pêche artisanale de 180 bateaux qui puisse commercialiser ses prises dans les pays de l’Union ; et demande à la Commission européenne de financer la conversion des thoniers senneurs. La Commission européenne, également favorable à cette interdiction, attendait en effet la position française, pour la proposer à son tour aux états membres, avec des chances de l’emporter par le jeu des votes octroyés à chaque pays.

Le Japon, où le thon rouge est très prisé, est toujours vivement opposé à une telle mesure. A ce jour, 80% des prises mondiales sont achetées par le pays, qui a d’ores et déjà entamé une campagne internationale de lobbying pour la contrer. D’autres pays comme l’Espagne ou la Turquie sont également opposés à cette interdiction.

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