Maintenir et restaurer les milieux ouverts

La coexistence dans une même région de nombreuses espèces de la faune est grandement favorisée par une structure paysagère en mosaïque où alternent différents milieux, tels que les milieux ouverts, c’est-à-dire non arborés, et fermés, c’est-à-dire arborés.

De telles mosaïques, qui ont le plus souvent été historiquement créées par plusieurs activités humaines, sont de fait génératrices d’une biodiversité supérieure à celles du faciès climacique et parfois d’une forte valeur patrimoniale. La recherche d’un maillage équilibré entre milieux ouverts et fermés représente donc un enjeu fort de gestion et de conservation de la biodiversité. Ces mosaïques de milieux tendent à disparaître au profit d’une uniformisation privilégiant l’une ou l’autre de ces composantes. En plaine, les espaces boisés composés d’essences autochtones sont devenus rares alors qu’ils constituent des pôles de biodiversité.

A l’inverse, dans les zones les plus défavorables à l’agriculture ou les plus inaccessibles, et particulièrement en montagne, l’abandon partiel ou définitif des parcelles cultivées ou pâturées, des estives ou des terres de parcours au cours de la première moitié du 20e siècle, et plus précisément entre 1914 et 1960, a conduit à leur fermeture progressive, parfois accélérée par des boisements volontaires ; si certaines espèces favorisées par le vieillissement des forêts, telles que les invertébrés saproxyliques, peuvent tirer bénéfice de cette évolution, les espèces liées aux milieux ouverts ou hétérogènes, initialement présentes, risqueraient elles de décroître, voire disparaître, si cette tendance de fermeture ne s’infléchissait pas.

Un milieu ouvert est un milieu à dominante herbacée défini par un taux de recouvrement au sol de la végétation ligneuse inférieur à 25 %. La déprise agricole, et particulièrement celle du pâturage conduit à des modifications paysagères. La suppression de la pression exercée par les troupeaux de moutons et de brebis mène à la colonisation des milieux ouverts, d’abord par les broussailles, puis par les pins, pour arriver à leur fermeture complète. Cette fermeture des milieux a différents impacts, tant au niveau écologique et économique que sociologique.

Les impacts écologiques sont :

  • Appauvrissement de la diversité biologique par suite de l’homogénéisation des écosystèmes.
  • Diminution du nombre d’espèces de plantes par étouffement.
  • Diminution de la diversité faunique et entomofaunique par suite de la disparition de leur habitat.
  • Augmentation des risques de feu, et facilitation de leur extension via les couloirs embroussaillés.

Mesures de gestion

Cette action vise l’ouverture de surfaces abandonnées par l’agriculture et moyennement à fortement embroussaillées, et celles de zones humides et landes envahies par les ligneux. Lorsque le milieu s’est refermé, il doit être réouvert afin d’obtenir une végétation rase tout en conservant des îlots de végétation ligneuses et arbustives. Ces derniers ne doivent pas représenter plus de 25% de la superficie totale.

Ainsi il est nécessaire de :

  • Débroussailler ou faucher la zone de la végétation herbacée, buissonnante et arbustive
  • Couper les ligneux puis soit les bruler, les broyer ou les exporter hors de la zone
  • Pratiquer un écobuage maitrisé de la zone éventuellement en remplacement de l’ouverture mécanique Les zones ouvertes doivent être entretenues pour empêcher la refermeture du milieu.

Cet entretien peut être réalisé par différents procédés :

  • Une coupe mécanique réalisée par débroussailleuse
  • Un écobuage maitrisé de la zone
  • Un entretien du milieu par le pastoralisme.

Il est nécessaire de veiller à ce que les troupeaux réouvrent suffisamment le milieu, et éventuellement apporter un complément mécanique pour supprimer les refus non pâturés par les troupeaux.

Cout des mesures

Pour la réouverture d’un milieu, le prix varie en fonction des caractéristiques de la végétation (densité, hauteur,…). Il faut ainsi compter (à titre indicatif) entre 900 et 1300 € par hectare. Le coût de l’entretien dépend du procédé utilisé. Un entretien mécanique, solution la plus économique, revient à environ 50 € par hectare et par an. L’entretien par écobuage ou par brûlage a un cout annuel d’environ 350 à 400 € par hectare.

Exemples d’espèces bénéficiant de ces mesures

Insectes : Laineuse du prunellier

Oiseaux : Butor étoilé, Blongios nain, Milan noir, Circaète Jean-le-blanc, Busard des roseaux, Busard Saint-Martin, Busard cendré, Aigle de Bonelli, Marouette poussin, Râle des genêts, Œdicnème criard, Engoulevent d’Europe, Alouette calandrelle, Cochevis de Thékla, Alouette lulu, Pipit rousseline, Fauvette pitchou, Pie-grièche écorcheur, Bruant ortolan, Perdrix bartavelle

Mammifères : Rhinolophe de Mehely, Petit Rhinolophe, Grand Rhinolophe

Reptiles : Vipère d’Orsini, Tortue d’Hermann

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